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Date de parution : 19/08/2025
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P. Craig Russel - American Gods

Du roman à la BD

En 2002, Neil Gaiman, scénariste de comics (Sandman chez Vertigo, 1602 chez Marvel), publia un roman assez fou et inspiré entre autres par Roger Zelazny, American Gods, qui remporta le prix Hugo. Bien des années plus tard, l’artiste P. Craig Russell décide de l’adapter en comics, sorte de retour à l’envoyeur. Russell n’est pas un inconnu : il a débuté sur la série The war of the worlds publié dans Amazing adventures, remplaçant un Neal Adams déjà en plein retrait du monde des comics. On le retrouve ensuite sur des adaptations d’Elric au début des années 80. Il a aussi travaillé avec Gaiman sur Sandman et Coraline. Pour la partie graphique, on trouve Scott Hampton, dessinateur assez particulier qui a dessiné Sandman (tiens, tiens), Batman, la JSA. Mais ils ne sont pas tous seuls sur American Gods : on trouve pour quelques pages Coleen Doran, Russell lui-même, Glenn Fabry et Walt Simonson (un des plus grands de l’ancienne écurie Marvel, responsable des meilleures aventures de Thor après Jack Kirby). Que du beau monde !

Ombre et les dieux

Ombre a commis des erreurs, il est en prison. Il attend sa libération afin de pouvoir retrouver sa femme Laura. Mais Laura meurt dans un accident de voiture. Libéré du coup plus tôt, il part s’occuper des affaires de sa femme. Dans l’avion, il rencontre un homme étrange aveugle d’un œil, le voyageur qui lui propose du travail. Ombre refuse nettement mais retrouve le voyageur une fois à terre. Il rencontre une de ses connaissances, Sweeney, qui se dit un leprechaun. Ombre accepte cette plongée dans l’étrange. Le voyageur le laisse régler les ultimes affaires de sa femme puis l’embarque dans ses aventures. Lors des funérailles, Ombre a laissé une pièce d’or laissé par Sweeney et du coup l’esprit de Laura l’accompagne. Il aura besoin d’elle car le voyageur, qui n’est autre qu’Odin, a des amis très particuliers…

Une adaptation prestigieuse et ambitieuse

Gaiman a choisi les mythologies comme source d’inspiration pour un roman initiatique où les anciens dieux ont choisi l’Amérique comme port d’attache, une Amérique où ils vivent parmi les hommes et leurs cauchemars. Russell est assez fidèle à Gaiman, qu’il connaît bien comme on l’a vu. La partie graphique assurée essentiellement par Scott Hampton est plutôt réussie : le dessinateur excelle à retranscrire les ambiances étranges, féériques ou cauchemardesques. Walt Simonson tire bien sûr son épingle du jeu en quatre pages consacrées à des vikings et à leurs dieux chassés par les indiens. American Gods a tout pour plaire au public des amateurs !

 

Sylvain Bonnet

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