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Briser les os

Date de parution : 12/09/2025  -  livre
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Briser les os de Cassandra Khaw, polar et horreur lovecraftienne

En septembre 2024, les éditions Argyll ont lancé leur collection RéciFs (pour récits féminins), dédiée aux romans court. La conception graphique des titres de la collection est l’œuvre de la romancière et artiste plasticienne Anouck Faure. La septième novella, Briser les os, est signée Cassandra Khaw, et la traduction est de Marie Koullen.

Polar et horreur lovecraftienne

Angleterre de nos jours, John Persons est détective privé. Son dernier client en date le laisse un peu perplexe. En effet, un enfant de 11 ans vient l’embaucher en lui demandant de tuer son beau-père qui, d’après lui, n'est pas qu'un simple humain violent et toxique. Le détective finit par accepter, intrigué par la description du beau-père. En menant son enquête, il va découvrir un homme violent, battant sa femme, et se révélant un véritable monstre. Le récit est raconté à la première personne par John Persons, personnage qui correspond bien à l’image que l’on a du détective privé. L’ambiance est typique des polars au début, puis nous entraîne peu à peu vers l’horreur, avec de la misère humaine, des adultes toxiques et violents et des monstres lovecraftiens.

La notion de monstres

L’enquête menée par John Persons interroge sur la notion de monstre, à la fois celle du beau-père et celle du détective privé. Elle va réveiller ce qui sommeille à l'intérieur du détective. Les monstres apparaissent avoir plusieurs aspects dans ce roman. Cassandra Khaw a une manière spéciale de décrire l’univers du roman, qui est glauque et oppressant. L’horreur vient d’abord par le côté olfactif, puis par des visions de la véritable nature de ces créatures. Les descriptions sont très visuelles, basées sur des sensations. Le style de Cassandra Khaw est très évocateur et percutant. Les créatures présentes sont issues de l’univers de Lovecraft mais il n’est pas nécessaire de le connaître pour apprécier ce pur récit d’horreur. L’horreur sert aussi à montrer qu’elle peut avoir plusieurs formes, à commencer par la conduite d’un homme dominant envers sa famille.

Briser les os est ainsi un récit à l’ambiance soignée, qui entraîne le lecteur dans une banlieue où la misère règne, et où la violence et l’horreur prennent diverses formes. Le mariage entre l’horreur et le roman noir fonctionne à merveille, formant un récit weird très prenant.

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