Paraît cette fois, toujours chez Hydromel, sa deuxième novella, annoncée d'ores et déjà comme plus surréaliste et moins abordable que la précédente.
Une histoire de... quoi ?
Le narrateur de La Transparence des tigres (n'y a-t-il qu'un seul narrateur ?) a la voix d'une adolescente qui cultive la manie d'écrire. Elle vit dans la Zone des Friches, lieu pour le moins sinistré, peuplé de ruines industrielles et dont il semble quasi impossible de s'échapper. C'est donc cette fuite qu'elle va entreprendre et nous exposer, tout en décrivant les faits, entre fantastique et absurde qui se produisent dans son entourage.
À chaque étape clé de son parcours, elle va croiser un chat, souvent roux (un tigre ?), parfois borgne, là pour guider ou pour barrer la route.
Ambiance et poésie
Plus qu'un récit décousu, La Transparence des tigres est un livre d'ambiance : la nuit perpétuelle et ses ombres, l'air et la pollution, les bruits, les activités étranges et incompréhensibles...
Les mots, dans ce texte, viennent renforcer cette atmosphère de désespoir. Lorsqu'ils ne sont pas cassants, grinçants, il semblent modifiés, altérés, remodelés.
Mélancolie, ville et désespoir
En lisant La Transparence des tigres, on pense irrésistiblement à Yama Loka Terminus et Bara Yogoï d'Henry et Mucchielli, deux autres désespoirs urbains, nimbés d'onirisme dépressif.
On pense aussi à La Nuit en sursaut qui porte, bien que différemment, certains des questionnements propres à l'auteur sur les mots, leur sens, leur transmission.
En refermant La Transparence des tigres, on se demande aussi, forcément, ce que fume Léo Kennel, sans bien savoir s'il est préférable d'éviter ou de tester une substance aussi puissante.