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Le Vaccin de la Résurrection

Eric Liberge (Scénariste, Dessinateur, Coloriste)
Langue d'origine : Français
Aux éditions : Collection :
Date de parution : 31/08/2005  -  bd
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Le Vaccin de la Résurrection

Eric Liberge a commencé l’aventure de Monsieur Mardi-Gras Descendres dans son coin au milieu des années 90. A l’époque, il griffonne ses cases pendant ses pauses dans ses journées de représentant commercial. Publié par les éditions Pointe Noire, il remporte le prix Gosciny pour cet univers complètement atypique nous emmenant dans un purgatoire entièrement peuplé de squelettes. Suivront rapidement un deuxième puis un troisième album et puis... plus rien pendant plusieurs années. Jusqu’à ce que les éditions Dupuis rééditent la série il y a quelques mois, ajoutant un peu de couleurs au noir et blanc initial et préparant le terrain pour l’événement : un tome 4 clôturant le cycle !

Sur un air d’espoir...

En cherchant à cartographier le Purgatoire et surtout en refusant sa condition de « mort », Mardi-Gras Descendres, alias Victor Tourterelle lors de sa dernière incarnation, a remis en cause tout le système de cette cité gigantesque accueillant les défunts. Résultat une véritable révolution matée et 7 milliards de squelettes qui se demandent pourquoi ils n’ont pas le droit à la réincarnation. L’anarchie prenant de l’ampleur, Mardi-Gras Descendres doit maintenant trouver un moyen de renvoyer ses congénères dans la grande roue cosmique pour retrouver une enveloppe humaine.

Véritablement une grande BD pour un grand dessinateur

Avec ce cycle Eric Liberge fait fort, très très fort. Et sa fin est magistrale. Fort d’abord par son dessin. Personne n’a ce trait, n’hésitant pas à multiplier les techniques, à utiliser les lavis et les surimpressions. Avec les rééditions chez Dupuis, Eric Liberge a choisi de mettre un peu de couleur. Mais il l’a fait avec une intelligence rare, restant en cohérence avec un purgatoire au paysage morne et déprimant. Le seul bémol c’est que la densité de son graphisme et sa richesse en font un cycle exigeant. Il vaut mieux être bien concentré pour suivre les aventures de Mardi-Gras Descendres et il n’est pas rare de relire plusieurs fois la même page. Un élément qui se vérifie dans ce quatrième tome où les dialogues semblent prendre encore un peu plus de place. Mais c’est vrai que les personnages ont des choses à dire. Car l’ampleur du scénario mérite pas mal d’explications et de réponses aux questions métaphysiques soulevées par les personnages principaux. Le résultat est simple : Mardi-Gras Descendres est une grande série avec un grand dessinateur. C’est une évidence. Je dirais même plus une série unique en son genre, que ce soit pour son récit ou pour son graphisme. Elle ne ressemble à aucune autre. Avec ce quatrième tome, on jubile littéralement en parcourant ces planches, nous régalant du graphisme et de la profondeur de l’intrigue. Eric Liberge clôt superbement son cycle. Un monument dans la Bande Dessinée qui demande beaucoup en concentration mais qui apporte tellement de plaisir.

 

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