Florence Magnin est née le 7 mars 1950, à Paris. En 1972, elle s'inscrit aux Beaux-Arts de Paris. Après différents petits boulots qui se révèleront infructueux, c'est en 1985 que la chance lui sourit. Les éditions Denoël lui proposent de refaire une grande partie des couvertures de la collection Présence du futur. Elle s'y fait remarquer surtout pour l'illustration de la saga : Les 9 Princes d'Ambre de Zelazny. En 1990, elle rencontre le scénariste Rodolphe avec qui elle réalisera L'Autre Monde, deux tomes aux éditions Dargaud, et Marie la Noire, deux tomes aussi chez le même éditeur. Avec L'Héritage d'Emilie, elle décide de prendre en main elle-même les rênes du scénario.

L'étrange domaine Hatcliff

Paris les années vingt, Emilie est danseuse dans un cabaret lorsqu'un soir elle apprend qu'elle hérite d'un de ses arrière-grands-pères d'un château en Irlande. Piquée par la curiosité, elle décide de se rendre là-bas. Le problème est que le domaine Hatcliff est un lieu bien étrange et très peu de personnes savent ce qui s'y passe réellement. Emilie arrive donc alors à l'entrée du domaine. Elle est reçue par la gouvernante car le château est habité par une vieille dame, son neveu, et trois autres personnes dont un docteur. Mais sont-ils réellement ce qu'ils prétendent être ? Durant son séjour Emilie découvre d'étranges choses et elle en apprend un peu plus sur Hatcliff ainsi que sur la particularité du domaine.

Une bien belle série…

Voici une nouvelle étape dans la démarche de Florence Magnin face à la BD, elle s'attaque à l'encrage. Franchement on voit la différence, les personnages sont plus présents sans toutefois se démarquer du reste du décor car les arrières plans et les paysages restent tels quels. Pour ce qui est du dessin il est toujours aussi fluide, les couleurs pastelles renforcent le côté onirique et poétique de l'histoire. La mise en page des planches est aussi étudiée. Tant qu'Emilie se trouve dans un univers normal, le fond des planches est blanc et les dessins sont dans des cases. Mais à partir du moment où la réalité bascule le fond des planches est noir ou les dessins prennent toute la planche. Cet effet accentue d'autant plus le côté féerique et reflète bien l'ambiance de la BD. Quant au scénario en lui-même, il est très bien mené, certaines questions ont trouvé leurs réponses qui à leur tour ont soulevé de nouvelles interrogations. Au départ, il était prévu trois tomes pour cette histoire mais, après mures réflexions et vu le rythme de développement du scénario, il devrait y en avoir quatre, à la grande joie des lecteurs. Florence Magnin maîtrise très bien son sujet et en plus de pouvoir nous faire rêver grâce à ses dessins c'est une conteuse hors pair.