Jésus, Judas et les autres
Au Vatican, Saint Pierre n’est pas mort mais alors pas mort du tout. Il dirige dans l’ombre l’église depuis les commencements. Il est toutefois très surpris quand on lui apporte une tablette en terre cuite recelant L’évangile de Satan… A Rome, une communauté de sans-abris accueille un homme étrange, qui tente de se suicider tous les soirs. Mais la mort ne veut pas de lui. On l’appelle monsieur J et il a des pouvoirs : il guérit des blessures er ramène même une jeune fille d’entre les morts. Son vrai nom est… Judas. Depuis 2000 ans, il est malheureux d’avoir dû trahir sur ordre de Dieu himself son amant, son seul amour : Jésus. Quand il apprend l’existence de la tablette, Judas fait tout pour s’en emparer. Et il en apprend de belles : s’il récupère les trente deniers donnés autrefois par les romains, il pourrait apparemment retrouver Jésus. Il demande à Thomas et à Mathieu de l’aider. Mais Pierre veille… Et Satan aussi.
Un roman déjanté et réussi.
Alors là, il fallait oser. Faire de Jésus et de Judas des amants, il fallait avoir un peu d’esprit punk pour y penser ! Reste que Philippe Battaglia s’est beaucoup documenté, a aussi le sens du récit. Il nous emmène de Rome au pays Masaï. Les dialogues sont drôles, nos chers apôtres parlent comme des humains de maintenant et ça décoiffe sévère. Mention spéciale à Marie de Magdala qui s’occupe des prostituées, souvent victimes de violences. Le regard porté sur les femmes est d’ailleurs un des points forts du livre. Enfin, soulignons que ce roman a remporté le grand prix des Utopiales cette année et c’est amplement mérité !
Sylvain Bonnet