Patriarcat contre Valkyries

Nous sommes en 2077, cinquante ans après un conflit nucléaire qui a vu la destruction de l’Asie et la mise en place du protectorat, une dictature masculiniste qui a affirmé la supériorité de l’homme sur la femme (le fait que ce soit la présidente américaine qui ait appuyé sur le bouton y est pour quelque chose). Mais il y a des résistances, par exemple les Valkyries. Repliées dans un ancien parc d’attractions transformé en forteresse, elles repoussent chaque assaut du Protectorat et accueillent les femmes qui n’en peuvent plus. Elles sont dirigées par Sigrid, une femme à poigne. Cette dernière voit cependant son autorité remise en cause par Kahina, désireuse de monter des raids audacieux contre le Protectorat. Le conflit est inévitable…

Science-fiction et féminisme

Ce premier volume de Patriarchy est une dystopie peignant un monde où la civilisation a reculé, où les femmes sont oppressées, à l’exception de cette poignée de valkyries. Pourquoi pas ? Saluons l’hommage à la Kahina, héroïne berbère qui résista (tant qu’elle put) à la conquête arabe, dont les créateurs donnent le nom à l’une des héroïnes. Le scénario, écrit par Sylvain Runberg (Millénium, Le règne) et Anna Saveg, s’appuie sur un graphisme de Belen Ortega visiblement inspiré du manga : c’est donc assez dynamique et tape-à-l’œil (dans le bon sens du terme). Une lecture divertissante.

Sylvain Bonnet