Ray Bradbury, auteur des très célèbres Chroniques martiennes et du cultissime Fahrenheit 451 adapté au cinéma par Truffaut se construisit (avec bien du mal à ses débuts) la réputation de poète de la SF. En effet, il tisse au fil de ses écrits des ambiances " automnales " à nulle autre pareille. Grâce à cette plume inimitable, il devint en France un pilier de la collection Présence du Futur de Denoël aux côtés d'Asimov, Dick ou Zelazny. Trois Automnes fantastiques est une compilation de deux recueils de nouvelles et d'un roman (déjà de nombreuses fois réédités) : L'Homme Illustré, Le Pays d'Octobre et La Foire des Ténèbres.
L'Homme Illustré (nouvelles)
Recueil de 19 nouvelles du début des années 50 (la dix-neuvième étant un ajout par rapport aux précédentes versions) devenues l'archétype du style automnal de Bradbury. Ces histoires sont gravées sur la peau de ce mystérieux homme illustré et lorsque les tatouages se mettent en mouvement, ils relatent de bien étranges choses : cet accident de fusée où les membres de l'équipage se voient projetés dans le vide angoissant de l'espace sans aucune chance d'en réchapper ; cette ville qui " attendait depuis vingt mille ans " les hommes pour leur tendre un piège implacable ; ce père qui va offrir à ces enfants le voyage en fusée de leur rêve ; cette dernière nuit de vie sur la Terre où ses habitants savent tous d'instinct qu'il n'y aura pas de demain…
Avec des ambiances qui rappellent souvent le vieux feuilleton culte La Quatrième Dimension (dont Bradbury a rédigé plusieurs scénarios), L'Homme illustré est non seulement de l'excellent Bradbury mais en plus un incontournable de la SF. Sur la vingtaine de nouvelles de ce recueil, la moitié au moins vous laisseront le souvenir d'inoubliables chefs-d'œuvre.
Le Pays d'Octobre (nouvelles)
A nouveau 19 nouvelles pour ce second recueil, et rien à dire de plus que pour le précédent : une référence qui transcende le genre. Le Nain qui ouvre la fête est une belle parabole sur l'apparence et le regard des autres, Squelette et Le Petit Assassin sont deux textes effrayants où un homme est attaqué par son propre squelette et une femme terrorisée par l'enfant qu'elle vient de mettre au monde. Deux harcèlements contre nature qui distillent un certain malaise. L'Oncle Einar, une des plus poétiques et La Grande Réunion, une des plus désespérées se retrouve dans De la poussière à la chair.
La Foire des Ténèbres (roman)
Jim et William sont enfants, voisins et amis depuis plusieurs années déjà. Leur quotidien va basculer une nuit de Toussaint avec l'arrivée dans leur ville d'une fête foraine. Dirigé par M. Dark, un étrange homme tatoué, certaines attractions semblent dotées de forces surnaturelles comme ce manège qui fait vieillir ou rajeunir celui qui monte à son bord… Un combat va s'engager entre le normal et le surnaturel.
Le roman qui clôt cette trilogie est sûrement moins enthousiasmant que les deux recueils qui le précèdent. Le format court semble être plus propice à la poésie de Bradbury. On a l'impression que celle-ci se dilue dans la longueur sans pour cela enlever au récit ses qualités. En effet, La Foire des ténèbres reste attachant grâce aux deux enfants mais aussi au père de l'un d'eux : bibliothécaire de son état, il voit sa vie fuir entre ses mains. Fragile, obsédé par ses actes non réalisés et la mort qui approche lentement mais sûrement. Il nous renvoie à nos propres incertitudes, à nos espoirs déçus, à nos vies ratées ou en passe de l'être. La Foire des Ténèbres est un roman sur le passage à l'âge adulte avec ses craintes et ses espoirs mais aussi sur l'âge adulte lui-même avec ses déceptions et ses regrets.
Cependant, l'univers n'est pas aussi noir qu'il n'y paraît, car l'humain grâce à sa volonté peut graver dans sa trame des choses durables et positives. Un bon roman, moral et positif, qui souffre tout de même de la comparaison avec les magnifiques textes de L'Homme Illustré et du Pays d'Octobre.
Trois automnes exceptionnels pour un hiver à bouquiner au coin du feu…
Outre Les Chroniques martiennes et Fahrenheit 451, ce magnifique volume est l'introduction parfaite à la partie " ambiance automnale " de l'œuvre de cet auteur. En effet, les textes de Bradbury ne vieillissent pas, ils se pâtinent avec le temps et Denoël nous offre aujourd'hui un écrin à la hauteur des perles qu'il contient. A offrir ou à s'offrir avec son pendant : De la poussière à la chair.
L'Homme Illustré (nouvelles)
Recueil de 19 nouvelles du début des années 50 (la dix-neuvième étant un ajout par rapport aux précédentes versions) devenues l'archétype du style automnal de Bradbury. Ces histoires sont gravées sur la peau de ce mystérieux homme illustré et lorsque les tatouages se mettent en mouvement, ils relatent de bien étranges choses : cet accident de fusée où les membres de l'équipage se voient projetés dans le vide angoissant de l'espace sans aucune chance d'en réchapper ; cette ville qui " attendait depuis vingt mille ans " les hommes pour leur tendre un piège implacable ; ce père qui va offrir à ces enfants le voyage en fusée de leur rêve ; cette dernière nuit de vie sur la Terre où ses habitants savent tous d'instinct qu'il n'y aura pas de demain…
Avec des ambiances qui rappellent souvent le vieux feuilleton culte La Quatrième Dimension (dont Bradbury a rédigé plusieurs scénarios), L'Homme illustré est non seulement de l'excellent Bradbury mais en plus un incontournable de la SF. Sur la vingtaine de nouvelles de ce recueil, la moitié au moins vous laisseront le souvenir d'inoubliables chefs-d'œuvre.
Le Pays d'Octobre (nouvelles)
A nouveau 19 nouvelles pour ce second recueil, et rien à dire de plus que pour le précédent : une référence qui transcende le genre. Le Nain qui ouvre la fête est une belle parabole sur l'apparence et le regard des autres, Squelette et Le Petit Assassin sont deux textes effrayants où un homme est attaqué par son propre squelette et une femme terrorisée par l'enfant qu'elle vient de mettre au monde. Deux harcèlements contre nature qui distillent un certain malaise. L'Oncle Einar, une des plus poétiques et La Grande Réunion, une des plus désespérées se retrouve dans De la poussière à la chair.
La Foire des Ténèbres (roman)
Jim et William sont enfants, voisins et amis depuis plusieurs années déjà. Leur quotidien va basculer une nuit de Toussaint avec l'arrivée dans leur ville d'une fête foraine. Dirigé par M. Dark, un étrange homme tatoué, certaines attractions semblent dotées de forces surnaturelles comme ce manège qui fait vieillir ou rajeunir celui qui monte à son bord… Un combat va s'engager entre le normal et le surnaturel.
Le roman qui clôt cette trilogie est sûrement moins enthousiasmant que les deux recueils qui le précèdent. Le format court semble être plus propice à la poésie de Bradbury. On a l'impression que celle-ci se dilue dans la longueur sans pour cela enlever au récit ses qualités. En effet, La Foire des ténèbres reste attachant grâce aux deux enfants mais aussi au père de l'un d'eux : bibliothécaire de son état, il voit sa vie fuir entre ses mains. Fragile, obsédé par ses actes non réalisés et la mort qui approche lentement mais sûrement. Il nous renvoie à nos propres incertitudes, à nos espoirs déçus, à nos vies ratées ou en passe de l'être. La Foire des Ténèbres est un roman sur le passage à l'âge adulte avec ses craintes et ses espoirs mais aussi sur l'âge adulte lui-même avec ses déceptions et ses regrets.
Cependant, l'univers n'est pas aussi noir qu'il n'y paraît, car l'humain grâce à sa volonté peut graver dans sa trame des choses durables et positives. Un bon roman, moral et positif, qui souffre tout de même de la comparaison avec les magnifiques textes de L'Homme Illustré et du Pays d'Octobre.
Trois automnes exceptionnels pour un hiver à bouquiner au coin du feu…
Outre Les Chroniques martiennes et Fahrenheit 451, ce magnifique volume est l'introduction parfaite à la partie " ambiance automnale " de l'œuvre de cet auteur. En effet, les textes de Bradbury ne vieillissent pas, ils se pâtinent avec le temps et Denoël nous offre aujourd'hui un écrin à la hauteur des perles qu'il contient. A offrir ou à s'offrir avec son pendant : De la poussière à la chair.