Jean-Luc Marcastel est un auteur français. Autrefois, il a été professeur d'histoire, ce qui peut expliquer son attirance pour les histoires se rapportant à notre passé (Frankia nous plonge dans une seconde guerre fantastique, Louis le Galoup et La Geste d'Alban dans un moyen-âge sombre). Avec Un monde pour Clara, il se tourne cette fois vers l'avenir.
Réveil
Diane est une jeune fille bien dans son époque, presque la nôtre, un futur proche où une catastrophe nucléaire a durement ébranlé la France. Sa sœur est morte, tuée par les radiations, ce qui la pousse à manifester avec d'autres jeunes, soutenant une organisation écologique nommée les Enfants de Gaïa. Lors de sa première marche, elle est grièvement blessée, juste devant la caméra d'une journaliste qui vient de l'interviewer.
Plongée dans le coma, elle se réveille dix ans plus tard. Le monde a bien changé. Elle est devenue une icône pour toute une génération, des hommes et des femmes qui ont pris le pouvoir et s'appliquent à ramener l'humanité vers une utilisation plus respectueuse de ce que peut offrir notre Terre aux humains. Paris est méconnaissable et chaque geste et chaque pensée sont tournés vers l'écologie, l'économie, la raison.
Pourtant, certains luttent encore contre le nouveau pouvoir. Ils ont tenté d'enlever Diane et cherchent à la convaincre de leurs idées. Peu à peu, la jeune femme se met à douter, jusqu'à découvrir les côtés les plus sombres de ce nouvel âge écologique. Que doit-elle faire ? Qui a raison ?
Écologique, mais raisonné
L'écologie passionne et divise les personnes qui s'en préoccupent. Entre les fanatiques voulant un retour à la terre, les tenants de la décroissance, les consensuels mous cherchant une approche douce et ceux qui ne se sentent pas concernés, aucun rapprochement n'est possible. Chacun est sûr de détenir la vérité et la clé de l'avenir.
Jean-Luc Marcastel, avec ce délicieux goût de l'écriture qui le caractérise, s'attaque au sujet avec une profondeur intéressante. Certes, les écologistes de son roman n'ont pas tort, dans l'absolu. Ils proposent une voie, un avenir plus serein. Mais celui-ci laisse sur le bord de la route trop de monde, il entraîne de telles souffrances qu'il n'est sans doute pas raisonnable de le suivre jusqu'au bout.
L'écologie est une toile de fond dans cette histoire. Elle représente une part importante du décor, dessinant ce qu'il est possible ou pas de faire. Mais, au-delà, l'auteur nous montre surtout les dérives humaines, les cruautés et les abus dont sont capables les hommes lorsqu'on leur donne trop de pouvoir, lorsque leurs convictions ne sont plus tempérées par une discussion ouverte ou une contradiction sereine. Il fait le procès du fanatisme et du pouvoir de la croyance.
Bien écrit - un peu plus posé dans l'écriture que les précédents ouvrages de l'auteur - ce livre se dévore, il nous entraîne dans une belle histoire, sombre et triste, mais qui fait réfléchir sur l'homme, sur la terre, sur la manière d'y vivre.
Réveil
Diane est une jeune fille bien dans son époque, presque la nôtre, un futur proche où une catastrophe nucléaire a durement ébranlé la France. Sa sœur est morte, tuée par les radiations, ce qui la pousse à manifester avec d'autres jeunes, soutenant une organisation écologique nommée les Enfants de Gaïa. Lors de sa première marche, elle est grièvement blessée, juste devant la caméra d'une journaliste qui vient de l'interviewer.
Plongée dans le coma, elle se réveille dix ans plus tard. Le monde a bien changé. Elle est devenue une icône pour toute une génération, des hommes et des femmes qui ont pris le pouvoir et s'appliquent à ramener l'humanité vers une utilisation plus respectueuse de ce que peut offrir notre Terre aux humains. Paris est méconnaissable et chaque geste et chaque pensée sont tournés vers l'écologie, l'économie, la raison.
Pourtant, certains luttent encore contre le nouveau pouvoir. Ils ont tenté d'enlever Diane et cherchent à la convaincre de leurs idées. Peu à peu, la jeune femme se met à douter, jusqu'à découvrir les côtés les plus sombres de ce nouvel âge écologique. Que doit-elle faire ? Qui a raison ?
Écologique, mais raisonné
L'écologie passionne et divise les personnes qui s'en préoccupent. Entre les fanatiques voulant un retour à la terre, les tenants de la décroissance, les consensuels mous cherchant une approche douce et ceux qui ne se sentent pas concernés, aucun rapprochement n'est possible. Chacun est sûr de détenir la vérité et la clé de l'avenir.
Jean-Luc Marcastel, avec ce délicieux goût de l'écriture qui le caractérise, s'attaque au sujet avec une profondeur intéressante. Certes, les écologistes de son roman n'ont pas tort, dans l'absolu. Ils proposent une voie, un avenir plus serein. Mais celui-ci laisse sur le bord de la route trop de monde, il entraîne de telles souffrances qu'il n'est sans doute pas raisonnable de le suivre jusqu'au bout.
L'écologie est une toile de fond dans cette histoire. Elle représente une part importante du décor, dessinant ce qu'il est possible ou pas de faire. Mais, au-delà, l'auteur nous montre surtout les dérives humaines, les cruautés et les abus dont sont capables les hommes lorsqu'on leur donne trop de pouvoir, lorsque leurs convictions ne sont plus tempérées par une discussion ouverte ou une contradiction sereine. Il fait le procès du fanatisme et du pouvoir de la croyance.
Bien écrit - un peu plus posé dans l'écriture que les précédents ouvrages de l'auteur - ce livre se dévore, il nous entraîne dans une belle histoire, sombre et triste, mais qui fait réfléchir sur l'homme, sur la terre, sur la manière d'y vivre.