Le mensonge suffit

Christopher Bouix - Le mensonge suffit, une dystopie qui évoque Black Mirror et 1984

Sous les projecteurs

Voici l’histoire d’Ethan Chanseuil, dont le procès fait l’objet d’une émission animée par Milo, une IA incarnée dans un androïde. Ethan subit un interrogatoire en direct où toute sa vie est passée au scalpel, de son chômage à son couple, un peu brinquebalant depuis que sa femme a déposé une demande de divorce qu’il refuse d’avaliser. Mais Ethan a un plus grand problème : son beau-père, patron d’une très grosse entreprise de traitement de datas, a été retrouvé mort, empoisonné. Et c’est lui le présumé coupable. Ethan se défend becs et ongles alors que tout va contre lui, y compris son rythme cardiaque et les images de l’ordinateur domotique. Et c’est au public de voter ! que se passera-t-il lorsque Ethan commence à démontrer qu’il est une victime d’un complot qui remet en cause la société même ? Vous le saurez en…

Sous surveillance

Le mensonge suffit vient boucler une trilogie commencée avec Alfie (Au diable vauvert, 2022) où Christopher Bouix, par ailleurs auteur pour la jeunesse avec les 7 vies de Léo Belami, peint un futur très proche où le gouvernement se sert des algorithmes pour contrôler les masses via les médias. Ce roman fonctionne comme un Legal thriller, où un suspect est interrogé sur un plateau qui est aussi un prétoire, face à un public devenu jury virtuel avec toutes les dérives qu’on imagine. Et bien sûr, l’interrogatoire est ponctué de pages de pub’. Dérangeant, âpre et parfois glaçant, le résultat se rattache au genre de la dystopie et évoquera pour beaucoup Black Mirror et bien sûr le 1984 d’Orwell.

Sylvain Bonnet