La Brume l'emportera

Stéphane Arnier - La brume l'emportera. De la fantasy philosophique...

Revenir en arrière ?

Keb est un survivant. Un matin, une brume mystérieuse est apparue à l’horizon, envahissant bientôt les terres et réduisant à néant les êtres vivants qu’elle recouvre, telle Driss, la femme de Keb, huit ans auparavant. Elle était enceinte, il l’aimait, il ne s’en est jamais remis. Comme tous les rescapés, Keb s’est retranché dans les hauteurs. Mystérieusement, il est touché par la brume et s’en sort, se sentant changé. Il rencontre Maramazoe, une guerrière issue du peuple des mers avec lequel le peuple de Keb était en guerre avant l’arrivée de la brume. Elle est aussi capable de reculer dans le temps et cherche un moyen de mettre fin à la brume apparemment créée par sa fille, Kuizonue. Keb s’allie à elle, espérant revenir à un état antérieur où Driss serait encore en vie.

Il n’est pas au bout de ses peines.

De la fantasy philosophique ?

Initialement publié chez Mnémos en 2023, La brume l’emportera a tout du roman de fantasy avec la quête et tout ça. Mais très vite, on comprend qu’on est face à autre chose. Le récit de Keb, à la première personne, se situe après les évènements racontés, laissant présager une issue (pas forcément celle qu’il voulait) à cette histoire. Ensuite, on est face à une réflexion sur le deuil : Keb ne se remet pas de la mort de Driss et veut revenir en arrière, ce qui dans la vie est impossible. Quant à Maramazoe, elle veut se réconcilier avec sa fille et aller de l’avant, exhortant Keb à la suivre. Ce récit mouvementé n’est jamais inintéressant.

Sylvain Bonnet