Entretien avec Philippe Jozelon

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Philippe Jozelon est illustrateur. Il a signé plusieurs couvertures au Fleuve noir et plus récemment chez Malpertuis ou Lokomodo. Il est en interview chez Mythologica

Extrait : 

Citation:
M.net : Tu es donc illustrateur depuis un bon nombre d’années maintenant, développant un style aux marges de ce qui se fait actuellement en imaginaire, mais pourtant parfaitement adapté au fantastique et au polar. Est-ce qu’il s’agit de tes genres de prédilection ou bien aimerais-tu t’essayer à d’autres choses ? 
P.J. : J’ai été élevé très tôt au fantastique et à l’imaginaire en général, sans trop me préoccuper, finalement, du genre…. J’ai travaillé sur la Compagnie des Glaces, saga de science fiction principalement, sans justement chercher à « faire de la SF »…. J’avais carte blanche, et, n’ayant pas vraiment aimé les premières illustrations de la Compagnie des Glaces, trop bleues, trop SF et souvent mal foutues, je me suis donc permis toutes les directions graphiques qui me passaient par la tête… Ce fut une période de très grande liberté, au Fleuve Noir, à cette époque… Je passais au dessus de la DA des lieux, qui était d’ailleurs furieuse. Et cette liberté m’a permis de faire quelques bonnes illustrations je crois, avec un max de plaisir. J’ai donc développé un goût certain pour cette nécessaire liberté, et cela m’a permis aussi de gueuler haut et fort, de tenter avec d’autres camarades de « combat » une tentative de « représentation » des illustrateurs français, souvent (quasiment toujours en fait) relégués, avec les traducteurs, à l’arrière du carrosse, des torche-culs de l’édition en quelque sorte. Nous avons donc créé ART&FACT, une association qui regroupait les illustrateurs râleurs de tous poils ! Bon, rétrospectivement, hélas, ça n’a pas fonctionné très longtemps… Nos individualismes, largement encouragés par les éditeurs et les écrivains, notre inexpérience dans l’action commune, et aussi le fait que les illustrateurs, en France, ne représentent rien, aucune puissance financière, tout ça n’a pas épargné ART&FACT. Seul reste le goût pour cette liberté, toujours ! Épique, non ?
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