Citation: |
Wikinews : Pour passer un petit peu aux vampires, vous êtes intéressé au milieu vampires avec deux romans jeunesse bit lit, Le Miroir aux vampires et La Légion des Stryges, et un sujet au moins aussi exploré que la légende arthurienne. Pensez-vous qu’il soit possible de renouveler indéfiniment le thème ? Fabien Clavel : Oui. Sinon j’écrirais pas des romans dessus. Oui, ça change énormément. Par exemple, si l’on regarde que ce soit la légende arthurienne ou le vampire, c’est une figure qui a beaucoup changé. Déjà, le vampire c’est relativement récent quand même, même si on a des formes qui existent depuis très longtemps — Lilith est sensée être la première forme vampirique ou assimilée —, mais le personnage a beaucoup changé. Au départ, un personnage comme Lilith qui est sensé être l’ancêtre des vampires ou les lamies, c’est des femmes stériles qui vont boire le sang des enfants, en gros pour compenser et tuer les enfants des autres. On passe par Dracula, et on en arrive aujourd’hui à des vampires qui brillent sous le soleil… Donc oui, on peut renouveler en permanence. En ce moment, ce qui marche bien, c’est… — à mon avis, il y a plusieurs raisons. D’une part, on y voit une métaphore de l’adolescence, donc ça, effectivement, c’est ce qui rend les choses très palpables ; ça, c’est ce que faisait déjà Buffy contre les vampires il y a longtemps — qui est moi mon modèle en la matière. Mais après je pense que ce qui fait aussi — ça c’est à force de discuter dans des tables rondes, et de réfléchir au sujet —, c’est que le vampire incarne bien un petit peu les tensions de la société actuelle, où l’homme se comporte un peu comme un parasite, qui est en train de détruire un petit peu l’écosystème dans lequel il vit ; donc c’est le vampire qui se nourrit de sang, qui est déjà mort, etc., et en même temps il rêve d’être plus fort, d’être éternellement jeune, etc., et ça correspond avec le vampire à toutes ses caractéristiques. Donc ça incarne vraiment bien le paradoxe de l’homme contemporain. Donc c’est très pratique pour ça, et c’est pour ça qu’en ce moment il marche, et je pense que dans quelques siècles, on aura toujours des vampires dans la littérature — sauf si la fin du monde arrive en 2012 —, mais on parlera encore des vampires, mais on trouvera d’autres sources à cette métaphore. |