Présenté en ouverture, « Devil » illustre bien le thème du festival de Gérardmer cette année : « Schizophrénie, paranoïa, claustrophobie et autres petites joies de l’existence. »
Avis au claustrophobe ! Dès le départ, « Devil » vous prend aux tripes avec ses buildings qui défilent la tête en bas pendant le générique. Puis c’est le départ dans l’ascenseur de l’un d’entre eux. Deux femmes, trois hommes y pénètrent. Sans surprise, la cabine s’arrête au 21 étage. Chacun se jauge. Puis la lumière s’éteint … se rallume et laisse découvrir un « passager » ensanglanté. Serait-ce l’œuvre du « Devil » ?
La réponse est très vite donnée dans cette production américaine très formatée.
Réalisé par John Erick Dowle et produit par Night Shyalaman (le cinéaste du « sixième sens » , « signe » ), ce film s’adressera à un large public : celui qui n’aime pas trop voir du sang giclé à tour de bras. Si certaines scènes manquent vraiment d’originalité, on est saisi par ce huis clos anxiogène rythmé par une mauvaise musique (d’ascenseur évidemment) et une caméra vertigineuse souvent posée en haut des buildings. Pour le spectateur la tension est permanente. Il se demande sans arrêt qui peut être ce « devil » ? La femme âgée, celle qui a du fric, le policier, le mécano ou l’escroqueur ? Belle brochette réunie dans cet ascenseur de la mort. Au final, l’action n’est pas phénoménal mais après tout, on était prévenu : on n’est pas là pour faire remuer ces méninges. Et cette production est suffisamment bien menée pour nous rendre claustrophobe … et ne plus jamais nous donner envie de prendre l’ascenseur !
Noémie Debot-Ducloyer