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Après Yama Loka Terminus et Bara Yogoï, Tadjélé se veut le livre de l’exil et du déracinement. Mais c’est aussi dans Tadjélé que l’on découvre l’un des mythes de fondation de Yirminadingrad… Une des questions récurrentes dans ce travail est celle de la vérité : rien de ce qui importe n’y est jamais établi avec certitude. A partir de là, il était tentant de travailler le mythe fondateur, l’histoire comme étai, comme source de conviction et cadre culturel. Bara Yogoï proposait un premier récit mythologique, celui des amours de Yirmin et d’Adina, qui engendrent la ville en durcissant les boues. Tadjélé offre un récit plus contemporain, inspiré des sagas de Coppola, de Leone. Sur trois nouvelles, ont suit l’ascension d’une secte criminelle d’Istanbul et la création d’un pan entier de l’univers de Yirminadingrad. Dans un monde où tout ce qui est affirmé est aussitôt démenti, le rapport à la cosmogonie est forcément complexe. Une fois les certitudes balayées, restent certains noms invariants, de lieux ou de personnes, Passerelles, Mont-des-Algues, frères Bartok, d’objets singuliers, d’entités, pigeons-chats, Mycronie, Fédération… Plus profondément encore, demeurent les problématiques intimes, qui sont celles de notre réel : le rapport au collectif, à l’urbain, à la famille, au sexe, au travail, au récit. |