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Pensez-vous que le musée a besoin des nouvelles technologies pour transmettre le message d’une exposition ? A-t-on besoin de la technologie pour évoquer la science-fiction ? Non, en tant que directeur de musée, je réfléchis différemment. Je ne me mets pas des objectifs du type « technologie ou pas », « art ou pas ». Je me dis qu’une exposition comme la Zone porte l’idée de recréer une Zone matériellement — le scénographe du film Stalker est venu faire la scénographie de l’exposition. Je me suis dit que ça serait intéressant de recréer des scènes, à l’aide de la technologie. C’est en fonction de l’exposition. Au mois de mars, on a une grosse exposition sur les superhéros dans l’art contemporain, le superhéros est par définition une figure très graphique, très colorée, très impressionnante, très en volume, donc je n’ai pas besoin de technologie. Par contre, pour quelque chose qui serait plus subtil et conceptuel, je vais essayer d’en faciliter l’accès. S’il fallait trouver une sorte de théorème, je dirais que si je suppose que le visiteur va avoir un accès compliqué à l’œuvre, je peux rajouter des mesures de médiation dont la technologie fait partie. Si l’interaction avec l’œuvre est rapide et directe, je ne vais pas rajouter de médiation. Un grand Superman dans une situation particulière, vous êtes directement près de l’œuvre. Il n’y a pas besoin de médiation. Alors vous pouvez la rajouter, mais dans ce cas, vous coupez le rapport immédiat à l’œuvre. Face à une exposition comme Stalker, plus conceptuelle, qui vient toucher des questions fondamentales de l’humain, je suppose qu’une mesure de médiation, qu’elle soit textuelle, médiatique ou technologique va aider le dialogue. J’utilise la technologie pour instaurer et faciliter un dialogue. Nous ne sommes pas un musée d’arts et des sciences ! |