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SFU : Dans Les pionniers de la Fantasy, Lyon Sprague de Camp analyse le genre comme une sorte de culte au fantasme du Bon Sauvage, une ode au primitivisme romantique. Il nous parle aussi d'utopie naïve et réactionnaire. La Fantasy serait-il un genre nocif ? PL : Lyon Sprague De Camp ne comprenait pas grand chose à la Fantasy, voire à la littérature. Tout cela n’était pour lui qu’un aimable divertissement de gentleman. Il disait effectivement que les Conan étaient des récits mettant en scène un Bon Sauvage, ce qui est d’une crétinerie assez redoutable. La Fantasy et la SF ne sont rien d’autre qu’une des deux façons d’aborder la littérature, c’est-à-dire soit dans le mode réaliste, soit dans le mode imaginaire (ce que Marthe Robert appelait les oeuvres de l’Enfant Trouvé et du Bâtard Réaliste.) Aucune des deux formes n’est supérieure à l’autre. Et à l’intérieur de ces deux genres, toutes les variations sont possibles. On pourra trouver des oeuvres réactionnaires ou anarchistes, optimistes ou pessimistes, de valeur ou exécrable, etc. La Fantasy, la SF ou la littérature dite générale ne sont pas intrinsèquement réactionnaires ou naïves. Quiconque s’intéresse un tant soit peu à la question doit avoir lu un jour Roman des Origines, Origines du Roman. |