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Bragelonne est né sans collections ni genres. Pendant longtemps, le genre n’était pas mentionné sur nos livres, parce que nous sortions des années 90, où la segmentation avait été utilisée à outrance. Particulièrement les collections SF du Fleuve Noir à l’époque : SF Polar, SF Métal, SF Zone Rouge, SF Legend… Ou chez Pocket avec Dark Fantasy, High Fantasy, Heroic Fantasy… Nous avons donc réagi contre cette multitude de collections que nous considérions comme un frein à la découverte d’une œuvre. De plus, comme nous souhaitions apporter une plus grande légitimité à la fantasy par le biais de son support, nous avons décidé d’apposer « roman » sur l’ensemble de nos publications. Par la suite, nous sommes revenus sur cette décision de ne pas avoir de collection par genre, car nous avons constaté que nous étions coupés d’une partie de notre lectorat potentiel. Pour beaucoup de lecteurs nous étions des éditeurs de fantasy, alors que nous publiions également du fantastique et de la science-fiction. Aussi, les amateurs des autres genres de l’imaginaire n’envisageaient même pas nos livres. En 2005 nous avons donc créé une collection Bragelonne SF, puis une collection de fantastique et d’horreur en 2006 appelée l’Ombre de Bragelonne. Le résultat fut mitigé. Cette initiative a permis de rappeler aux libraires l’existence d’un genre délaissé comme l’horreur, de les remettre au goût du jour, et de faire redécouvrir aux lecteurs des œuvres dans la lignée d’Anne Rice, Thomas Harris, Graham Masterton, etc. Mais cette initiative n’a pas toujours été très bien accueillie par tous les libraires. Certains y sont restés hermétiques, expliquant qu’ils n’avaient pas la place d’accueillir un rayon consacré aux livres d’horreur. Un succès en demi-teinte donc : certains ouvrages se sont très bien vendus, d’autres beaucoup moins. |