Citation: |
Les nouvelles de 7 secondes pour devenir un aigle n’augurent pas d’un futur (ou d’un présent) des plus radieux. Envisages-tu un avenir aussi sombre que celui que tu dépeins ? Y a-t-il une échappatoire ailleurs que dans les mondes virtuels (« Tjukurpa ») ou la révolte (la nouvelle-titre) ? Personne ne sait de quoi le futur sera fait. Je ne pense pas que ces textes parlent du futur (ce serait très prétentieux). Ce dont je suis sûr par contre, c'est qu'il parle du présent (du moins de la façon dont j'en appréhende certaines facettes), de mes enfants (d'une manière très oblique) et à mes enfants, d'une façon plus directe. J'anticipe un peu leur jugement quand dans quelques années ils me diront : « mais les gaz à effets de serre, la disparition des tigres, Fukushima, les victimes des particules diesel, les dérèglements climatiques, qu'est-ce que tu as fait ? » C'est une bonne question, cruelle... donc bonne. On pourrait répondre « rien de cela me concerne ; Fukushima c'est loin, je roule avec une voiture équipée d'un pot catalytique, j'ai bien changé toutes les ampoules de la maison, etc »... Mais en fait chacun de ces trucs nous concerne. Nous tous. Le plus petit dénominateur commun ? C'est notre appartenance à l'espèce humaine et le fait qu'aujourd'hui l'espèce humaine n'existe que sur Terre. J'aimerais croire à un élan en avant pour l'environnement, plus fort encore que l'élan de l'après Seconde-guerre mondiale vers l'espace (en fait c'est de cela dont parle « Lumière noire », mais d'une façon détournée, comme il se doit). Cela reste possible, la crise de 2008 était un bon signal d'alarme. Il faut enterrer cette idée de croissance, de consommation sans bornes (je consomme donc j'existe ?), il faut chasser le gâchis alimentaire, remettre un peu de raison dans tout ça. Le système actuel qui se repaît des inégalités court à sa perte, il y a de quoi être inquiet, qu'on soit parent ou pas. |