Jean-Philippe Depotte en entretien

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Jean-Philippe Depotte, l'auteur du Crâne parfait de Lucien Bel, est en interview sur le blog d'Unwalkers. Il parle longuement de son dernier roman et donne quelques pistes sur le prochain. 

Extrait : 

Citation:
1 avant toute chose bonjour et merci pour ce beau livre. Que pensez-vous de notre chronique ? 

Très bien. On lit dans votre chronique beaucoup d’idées mélangées. Et j’aime cela parce que ça correspond assez bien à la structure de mon livre. Une trame historique, un récit d’aventure, mais où l’on croise de nombreux thèmes qui me tiennent à cœur : 

- les femmes. Et, en particulier, le machisme ordinaire et insupportable de cette époque où l’on applaudit la femme révolutionnaire tant qu’elle montre son sein nu en haut d’une barricade mais où l’on ne trouve aucune place pour aucune femme sur les sièges de velours de l’Assemblée de la Commune. 

- la réalité historique. A peine l’homme avait inventé la photographie qu’il commençait à truquer les images pour tordre la réalité (les photos d’Eugène Appert m’ont fasciné). La Commune de Paris est un cas d’école de la réécriture de l’Histoire par un camp comme par l’autre. La charge politico-romantique qui pèse sur la Commune est tellement lourde qu’il semble impossible d’en approcher la réalité. C’est pourquoi j’ai voulu raconter l’histoire d’un soldat extérieur à tout cela, un peu naïf et plein de bon sens. 

- le racisme scientifique. Ou plus précisément ici, la justification par la science d’un déterminisme social : le faciès du criminel, la bosse de la paresse, la physiologie du prolétaire, … La fin du XIXème siècle est l’âge de ces théories (phrénologie, physiognomonie). Mais on retrouve les relents de ces idées immondes encore aujourd’hui. Scientifique de formation, j’avais envie de dénoncer ces thèmes, à ma manière. 

Enfin, j’aime vous voir écrire que mon roman est difficile à cataloguer parce que j’essaie justement de surprendre par le mélange des genres et l’originalité des thèmes. Un livre sur la Commune qui ne soit pas un pamphlet politique, un roman historique qui ne soit pas une visite de musée fastidieuse, un roman d’aventure qui ne soit pas une histoire superficielle et sans lendemain. Des lecteurs m’ont dit qu’ils avaient été absorbés par le récit comme par un “page-turner” mais qu’une semaine après, ils y pensaient encore. C’est exactement ce que je recherche : des messages de réflexions embusqués dans une histoire légère…


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