Justement, comment en es-tu venu à t'intéresser à ce grotesque de la corporalité ? Y a-t-il un "acte fondateur", ou est-ce venu au fur et à mesure, une découverte en amenant une autre ?
Un acte fondateur, je ne crois pas. Le corps m'a toujours paru un truc formidable, car susceptible de se panner la gueule dans un escalier (le mien fait ça admirablement), aptitude dont l'âme est privée. Tout est résumé dans la chair et la langage qui en est le souffle : les plaisirs, les douleurs et la mort. On n'a pas besoin d'autre chose. Il s'agit pour moi d'une sorte de criante évidence.
En outre, considères-tu qu'il y a une part de voyeurisme dans ton intérêt pour ces livres et films glauques/déviants dont tu parles régulièrement ?
Voyeurisme, bien sûr, oui. Comme un type qui va sous le chapiteau des freaks dans une fête foraine. Il ne s'agit pas d'un goût morbide pour le glauque, plutôt d'une certaine attraction pour le bizarre, l'anormal. Mais j'en fais pas une profession de foi. Ce sont des parenthèses que je considère avec une grande louche de second degré.