Jérôme Noirez, l'Histoire et le cinéma

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Vous semblez afficher un goût certain pour l'Histoire dans vos derniers romans (mais peut-être suis-je myope). Quelles sont vos influences historiques préférées, si tant est qu'elles existent ?

C'est pas un goût pour l'Histoire, mais un intérêt disons ethnologique pour les choses passées, les moeurs, les décors aussi. "L'humanité est faite de plus de morts que de vivants", ce genre de trucs. J'aime les gueules aussi. La modernité a façonné des visages. Avant, on avait des gueules.
Mais la grande spécialiste de l'Histoire, c'est Catherine Dufour. C'est un ravissement quand elle en parle. Moi, je suis dilettante et feignant. Je vais sur les époques que je connais un peu où pour lesquelles la documentation est facilement à portée de main : le bas Moyen-âge, le XIXe, et ce qui concerne le Japon bien entendu.

- Quid du cinéma ? Les images qui bougent ont-elles un impact sur votre écriture/imaginaire ?

Le cinéma agit énormément sur l'esprit. S'il y a bien eu une révolution de l'esprit récemment (par récemment, j'entends ce dernier siècle), elle s'est faite à travers le cinéma. On peut plus regarder la réalité comme avant. On se fait des découpages, des plans-séquences, du doublage, on ré-étalonne les couleurs. On se met même de la musique en fond pour "héroïser" sa vie.
Le roman est aussi un cinéma, mais très sophistiqué, très compliqué. Le cinéma, c'est un peu un retour au romanesque primitif, celui des amanites bouffés dans la pénombre des grottes.
Donc oui, un impact indéniable.
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