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M.net : Dernièrement tu nous a proposé Mémoria, un roman de SF aux accents de thriller. Le principe de la mallette du héros et l’efficacité du style m’a d’ailleurs fait penser de loin à Inception, mais cela reste une de mes divagations. D’où t’es venue l’inspiration pour ce roman où un homme peut changer d’identité à sa guise, employé pour des missions d’assassinat. L.G. : Cela va paraître trivial, mais l’idée d’un immortel, qui se révèle moins comme un individu que comme la somme de souvenirs glanés chez les hôtes dont il parasite le cerveau, m’est venue en visionnant des films de famille que j’avais fait numériser : la famille de mes parents, et celle de ma compagne. En principe, il n’y a rien de plus personnel que ce genre de films qui montrent la vie quotidienne d’êtres chers. Or, les scènes que je voyais, anniversaires, vacances, etc., se ressemblaient énormément. Finalement, nous voyons tous les mêmes images, nous écoutons les mêmes musiques, nous sommes soumis aux mêmes modes et aux mêmes discours. La mémoire qui tisse notre personnalité est bien moins personnelle que l’on croit. Alors, qu’est-ce qui fait l’individu, une fois que l’on a ôté tous ces souvenirs standardisés ? Existe-t-il seulement un noyau ? C’est ce questionnement que j’ai voulu explorer. Et quoi de mieux que la SF pour ce genre d’expérience de pensée |