En ce mois d’avril, les traducteurs vous révèlent quels sont leurs romans fétiches.
Aujourd’hui, découvrez les choix de Jean-Daniel Brèque et Pierre-Paul Durastanti.
Actusf : Quels sont vos trois livres préférés dans tout ceux que vous avez traduit ?
Jean-Daniel Brèque : S'il fallait en choisir trois (en trichant un peu):
-- Le cycle de La Patrouille du temps de Poul Anderson (bon, je n'en ai traduit que les trois quarts);
-- Le Quatuor de Jérusalem d'Edward Whittemore (Le Codex du Sinaï, Jérusalem au poker, Ombres sur le Nil, Les Murailles de Jéricho);
-- le cycle du Dragon Griaule de Lucius Shepard (Le Dragon Griaule et Le Calice du dragon).
Accessit: Certains ont disparu et d'autres sont tombés de Joel Lane.
Actusf : Il y a des raisons particulières pour ces choix ?
Jean-Daniel Brèque : Que m'ont apporté ces livres?
-- le cycle de La Patrouille du temps : Poul Anderson est l'auteur de SF classique que je préfère entre tous. Je n'ai cessé de le suivre depuis que je l'ai découvert, dans les années 1960, et j'ai peu à peu acquis la totalité de son oeuvre. Le Bélial' m'a offert l'occasion de le traduire, alors qu'il était négligé par les éditeurs français, et nous avons pu l'imposer, ce qui est pour moi une grande satisfaction. Un accessit: le Grand Prix de l'imaginaire qui nous a été décerné pour cette initiative.
-- Le Quatuor de Jérusalem d'Edward Whittemore : je ne connaissais que vaguement cette oeuvre lorsque Gérard Klein m'a proposé de la traduire, ce que j'ai accepté après avoir lu le premier volume. C'est tout simplement un chef-d'oeuvre. Ce qui nous a valu un nouveau Grand Prix de l'imaginaire pour cette traduction.
-- Le Dragon Griaule et Le Calice du dragon : là aussi, la passion pour un écrivain et son oeuvre. Et, pour ces deux livres, le plaisir de travailler en étroite collaboration avec l'auteur, Lucius Shepard, dont je traduisais le texte à mesure qu'il l'écrivait ou presque (cela concerne le récit Le Crâne, dans Le Dragon Griaule, et la totalité du Calice du dragon). Prix Imaginales catégorie nouvelle pour Le Dragon Griaule.
-- Certains ont disparu et d'autres sont tombés : là encore, un auteur que je suivais depuis ses débuts ou presque, sans avoir jamais l'occasion de le traduire, et dont la mort prématurée m'a bouleversé. J'ai lancé l'idée de faire un recueil-rétrospective, qui a séduit Benoît Domis (Dreampress), et j'ai relu toute son oeuvre avant de faire un choix (cornélien) de trente nouvelles et de les traduire. Ca devient monotone, mais le recueil et mon travail de traducteur ont été présélectionnés pour le Grand Prix de l'imaginaire 2018.
Sur le plan pécuniaire, ces ouvrages ne m'ont rien rapporté hormis l'à-valoir sur droits d'auteur, sauf pour Certains ont disparu et d'autres sont tombés, publié par un micro-éditeur, où je ne touche qu'un pourcentage sur les ventes (ce que j'ai librement accepté: jamais un éditeur traditionnel n'aurait publié ce livre).
Si La Patrouille du temps a fait l'objet de plusieurs éditions (4 volumes au Bélial', repris au Livre de poche, puis une intégrale en deux forts volumes au Bélial'), Le Quatuor de Jérusalem n'a pas bénéficié d'une édition de poche, pas plus que Le Calice du dragon (Le Dragon Griaule ayant été repris par J'ai lu). Il est encore trop tôt pour dire ce qu'il adviendra de Certains ont disparu et d'autres sont tombés.
Actusf : Quels sont vos trois livres préférés dans tout ceux que vous avez traduit ?
Pierre-Paul Durastanti : Hmm... Vraiment pas évident. On va partir sur :
-- L'IA et son double, Scott Westerfeld
-- Le vaisseau elfique, James Blaylock
-- La ménagerie de papier, Ken Liu
Si j'avais droit à 5, je rajouterais :
-- Le poids de son regard, Tim Powers
-- Le dit d'Aka, Ursula Le Guin