Si l'on en croit les dates de parutions présentes sur chaque page d'ouvrage, le planning a un peu changé...
JANVIER
L’Ombre dans la vallée – Jean-Louis Le May
(Couverture de Daylon & Lasth)
Après s’être longtemps fait connaître comme co-auteur d’une série de romans d’aventure spatiale, en 1979 Jean-Louis Le May s’émancipe soudain des cadres convenus de la littérature de gare, en livrant un diptyque post-cataclysmique surprenant de violence, réjouissant de paillardise et d’une langue drue comme jamais, soufflant le chaud et le froid. Non loin de l’Autoroute sauvage de Julia Verlanger ou de l’Armalite 16 de Michel Crespin, et, surtout, bien longtemps avant La Route de Cormac McCarthy, le cycle des « barounaires », ces enfants perdus qu’une civilisation incompréhensible et détruite a crachés derrière elle, après la Grande Tourmente, trace la route d’une paradoxale survie humaine sur les terres provençales.
On y fait connaissance des habitants du Domaine, dans la vallée, sous le viaduc, pas tellement loin d’une mer trop bleue dans laquelle toute vie semble avoir disparu. Les descendants des consoms n’ont pas le même sens de l’hypocrisie que leurs ancêtres qu’ils ignorent. Mais en leur présent, comme en celui où vivaient les consoms, bien peu de choses séparent ce que l’on appelle le bien de ce que l’on nomme le mal, au point de ne plus reconnaître l’un de l’autre… L’apocalypse est passée, ceux qui restent en cette Occitanie survivent à leur façon.
Steve Ditko – Tristan Lapoussière
(Couverture de Sébastien Hayez)
Adulé par les uns pour sa contribution à l’univers Marvel avec Spider-Man et Dr. Strange, vivement critiqué par d’autres pour ses points de vue fondés sur l’Objectivisme d’Ayn Rand, Steve Ditko ne laisse pas indifférent. D’autant que l’artiste reclus dans son studio new-yorkais n’accorde aucun entretien, préférant laisser parler ses dessins. Mais réduire Steve Ditko à cette équation, c’est perdre de vue qu’il n’a jamais cessé d’être un talentueux narrateur graphique, doublé d’un styliste et concepteur hors-pair.
FEVRIER
Rétro-futur ! – dir. Raphaël Colson
(Couverture de David Alvarez)
Un passé qui aurait pu être et un futur qui n’a pas eu lieu : le terme « rétro-futurisme » recouvre un courant esthétique apparu au début des années 1980, au fort accent post-moderne et aux ramifications fictionnelles portant les noms de steampunk, dieselpunk et atompunk.
Dernière esthétique produite par l’imaginaire futuriste américain, aux côtés du cyberpunk, le rétro-futurisme s’est imposé comme l’une des grandes tendances culturelles des années 2000, révélant notamment une nostalgie pour un passé où l’Amérique créait le futur. Les représentants de ce courant se plaisent à revitaliser les vieux rêves futuristes de l’imaginaire populaire américain (pulps, serials, etc.). Une fascinante ré-imagination, fertile et exubérante.
Extrême ! – Julien Bétan
(Couverture de Sébastien Hayez)
À travers une exploration du « cinéma vomitif » (gore, mondo, torture flicks, snuff movies et autres « mauvais genres »), cet essai se propose de réfléchir librement aux rapports ambigus que le spectateur entretient avec la violence extrême. L’étude de cette face sombre du 7ème art, généralement ignorée ou méprisée, permet pourtant de remettre en question un certain nombre d’idées reçues et de catégorisations hâtives.
Dans une société de consommation, soucieuse de notre confort au point d’occulter notre mortelle condition, dans une société de l’image où la violence est plus souvent montrée que vécue, les films qui choquent, suscitent la polémique ou les foudres de la censure, agissent comme des révélateurs, sociologiques et politiques.
Montre-moi ce que tu redoutes, je te dirai qui tu es.
Génériques
(Couverture de Sébastien Hayez)
Vous êtes-vous déjà demandé qui pense les génériques de vos fictions télévisées ? Qui se charge de la délicate opération de choisir les quelques plans signifiants qui vont constituer le générique et, donc, représenter les centaines de milliers d’autres que compte une fiction de plus de 80 heures ? Quelle importance y tient la musique ou bien encore le titre de l’œuvre ? Y-a-t-il un message derrière la hiérarchie des crédits affichés à l’écran ? À force de rétrécir, les génériques vont-ils disparaître ? Quelles sont les grandes familles de génériques ?
Au fil des décennies, les génériques n’ont cessé de prendre de l’importance. Narratifs ou informatifs, œuvres à part entière ou habile remontage, ils sont des objets médiatiques qui collent à l’air du temps. Courts, percutants, surprenants, les génériques sont des matrices inconscientes de ce qu’est devenu le monde audiovisuel.
Une lecture historique, esthétique mais aussi industrielle de ces petits films si fascinants dont chacun de nous possède au moins un exemple en tête.