Une interview de Frédéric Delmeulle

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Frédéric Delmeulle a donné une interview en trois parties au blog Les Plumes asthmatiques...

Première partie

Deuxième partie

Troisième partie

Il revient sur La Parallèle Vertov

Q8. Votre premier roman, La Parallèle Vertov, nous disait Charlotte Volper, votre éditrice, était à l’origine intitulé Nec Deleatur. Quelle est l’importance de l’Antiquité gréco-latine dans vos deux romans?
Frédéric Delmeulle : Ce premier titre me plaisait pour son côté cryptique, et c'est aussi la raison pour laquelle le livre comporte une longue lettre en latin, rédigée par Plotine durant l'agonie de Trajan : comme il est préférable que son sens ne soit pas connu trop tôt par le lecteur, je ne la donne tout d'abord que dans sa version originale, et il faut ensuite patienter 90 pages avant d'en avoir la traduction. Si j'ai choisi la mort de Trajan comme noeud du récit, c'est sous l'influence cette fois de Marguerite Yourcenar et de ses Mémoires d'Hadrien. Un livre qui m'a incontestablement marqué. Dans Les Manuscrits de Kinnereth, l'action se transporte vers la Palestine du 1er siècle, et il y est évidemment question de Jésus. Sentier ultra-balisé me dira-t-on (et m'a-t-on dit), mais il en fallait sans doute plus pour me décourager. Je suis cette fois parti d'un premier constat : des personnages qui disposeraient d'une machine à voyager dans le temps ne pourraient objectivement pas faire l'économie d'un voyage vers cet épisode fondateur de la civilisation occidentale. En second lieu, j'avais aussi une vieille envie d'historien : celle de proposer une lecture réaliste du phénomène Jésus, tout en me moquant gentiment des billevesées ésotériques qu'on nous assène depuis un bon quart de siècle. La science-fiction permet ce genre de choses, c'est une des raisons qui me la font aimer.
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