Une interview de Justine Niogret sur Elbakin.net

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Une nouvelle interview de Justine sur Elbakin.net 

Vous avez opté pour une approche très sobre, très détachée du caractère « épique » que l’on associe souvent à la geste arthurienne. Était-ce une volonté de départ ou est-ce venu avec le temps ? 
Je n’aurais pas posé ces mots-là sur la démarche au départ, mais oui, c’était « voulu », ou choisi, disons. Une chose étrange à écrire, sur ce livre, c’est que tout le monde connait la fin. Tout le monde connait sa Table Ronde, tout le monde en a sa représentation au creux de la tête. Je n’avais pas envie d’écrire là-dessus, déjà parce que les combats et la rage, j’en ai parlé dans Chien du heaume et Mordre le bouclier, mais aussi et surtout parce que la geste Arthurienne a déjà été travaillée par tant de gens passionnés, savants et doués, que je n’avais absolument rien à ajouter à leur travail, pas sur ce qui avait déjà été abordé, et que je n’avais, en plus, pas cette prétention. Je ne pouvais que raconter la fin secrète, ou plutôt le secret sous la fin déjà connue. Le reste, des gens bien plus talentueux que moi l’ont fait. De plus, j’ai la sensation, et je ne dois pas être la seule, d’appartenir à une époque assez vulgaire, dans le sens où on montre tout et n’importe quoi, et qu’on oublie une pudeur parfois agréable. Je ne pense pas qu’on vomisse ses échecs et ses peurs dans la vraie vie, qu’on inonde ses amis et son entourage avec. On peut garder des choses pour soi. On peut avoir des secrets, des choses qu’on ne peut pas dire, parce que les mots leur feraient du mal. Je pense que le moyen-âge est une belle époque pour rester pudique
 
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