Une interview de Li Cam

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Li Cam est en interview sur le site Uchronies.com.

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Extrait :
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BC : Passons maintenant à Lemashtu, peux-tu nous expliquer la genèse de ce roman ? D'où t'es venue l'idée de mélanger allègrement le vampirisme (quoique le terme stryge serait beaucoup plus approprié, peux-tu nous dire pourquoi ?), une école publique britannique, des clans stryges (et un ordre secret celui de l'ordre des Dragons), le Vatican, des prêtres stryges, des adolescents, des émois d'adolescents, le fanatisme religieux, l'intolérance humaine pour tout ce qui est différent et enfin l'amour ?

Li Cam : Lemashtu a été conçu à l’occasion d’un voyage à Prague en novembre 2001, il y a presque 10 ans maintenant. Je cherchais depuis quelques mois le sujet de roman qui me permettrait de faire une dé « monstration », c'est-à-dire de rendre visage humain à une figure monstrueuse, et c’est en visitant la cathédrale Saint-Guy que l’idée d’une nouvelle espèce de vampires construites sur des bases scientifiques m’est venue pour la première fois à l’esprit. Pour la petite histoire, il y a une scène dans Lemashtu qui est directement inspirée de cet instant. Le cardinal Brault et le père Fehik Alamédû sont envoyés à Prague par le Vatican, à la recherche d’Aratar Déocheror. Féhik attend devant la cathédrale Saint-Guy et tente d’oublier sa faim en contemplant la fresque du jugement dernier qui orne la façade. Je me suis tenue au même endroit et je me suis vraiment perdue dans la contemplation de la même fresque. C’est à la cathédrale Saint-Guy que je dois sans doute la naissance ultérieure de Lemashtu…

Avec le recul, je comprends mieux pourquoi j’ai choisi le vampire plutôt qu’une autre figure. Le suceur de sang est le sujet idéal pour ce que j’avais en tête parce qu’il n’est pas monstrueux en apparence, il est même plutôt séduisant. La face cachée de sa monstruosité est particulièrement intéressante dans une optique romanesque, elle créée un suspens, une dynamique particulière, des surprises aussi. Rien ne distingue le jeune Lemashtu d’un humain a priori, et c’est autour de cette ambiguïté que j’ai tissé le « message » sous-jacent de mon roman: Qu’est-ce qu’être humain ? A partir de quand et selon quels critères les Hommes reconnaissent ou pas leurs semblables.

J’ai placé l’intrigue principale de Lemashtu en Angleterre pour rendre hommage au roman de Bram Stoker. L’idée d’exil dans un pays étranger, très loin des superstitions roumaines me plaisait aussi, c’était un moyen de rendre crédible la sympathie que ressentent les adolescents londoniens à l’égard du voïvode et ses congénères, même dans le contexte uchronique du roman qui veut que les vampires existent, soient connus de tous et n’aient pas très bonne réputation.

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