Une interview de Sire Cédric

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Le site bit-lit.com a publié une interview de Sire Cédric.

Il parle de De fièvre et de sang

Citation:
Elaura : Dans De fièvre et de sang, ton héroïne Eva est une écorchée vive. Une combattante douée, munie d’une empathie un peu hors norme. Elle me fait penser aux femmes fortes que nous rencontrons souvent dans l’urban fantasy ou dans la fantasy plus féminine, comme celle de Jacqueline Carey ou Kristin Cashore. Penses-tu qu’il faille souffrir dans son enfance pour devenir aussi forte et courageuse ? Est-ce forcément plus intéressant de narrer l’histoire d’une femme blessée ? ^^
Sire Cédric : Je ne sais pas si c’est le plus intéressant, en tout cas Eva est comme ça. Elle m’est apparue comme ça, blessée et solitaire, à la fois sombre et héroïque, faible et très puissante en même temps, en raison du sang qui coule dans ses veines (et dont on en apprendra plus… un jour…). En un mot, elle ne pouvait être autre. Après tout, le roman parle beaucoup d’apparence, de celle qu’on montre aux autres, et aussi de ce qu’ils nous renvoient de nous-mêmes, et de ce que la société nous impose comme modèles (des photos de gamines anorexiques totalement retouchées sur papier glacé). Eva illustre parfaitement ce thème. De par sa maladie, mais aussi de par son passé traumatisant, elle vit doublement le problème. La seule solution qu’elle a trouvée pour dépasser cette situation, c’est de traquer les criminels, de mettre hors d’état de nuire les monstres qui font du mal aux plus faibles. Mais, j’insiste, c’est uniquement sa réponse à elle, en tant qu’individu. On voit bien que le personnage du tueur en série, dans le même roman, a traversé des problèmes similaires, de maladie, d’apparence, et a choisi une voie radicalement opposée : celle de faire souffrir les autres pour apaiser le feu qui le consume. Je crois que les êtres humains fonctionnent comme ça : rien n’est prédestiné, tout n’est que choix, tout n’est que décisions, à chaque instant de nos vies. Nous avons nos blessures secrètes, tous autant que nous sommes. Nous devons vivre avec elles et c’est comme ça. Certains parviennent à se servir de ces plaies pour devenir des héros. D’autres ne sont pas assez forts pour surmonter la douleur et choisissent de devenir des monstres. C’est un thème que je trouve essentiel. Il revient souvent dans mes histoires.

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