Thomas Geha est en interview
ici.
Extrait :
"Dup:Sinon, pour en revenir Au sabre de sang (je viens de relire ta réponse à Ludovic

) ), l'idée du dyptique était donc déjà là quand tu l'as écrit. Savais-tu que tu allais tant transformer Tiric ? Et oui, je suis rancunière !
Je me demande encore comment peut-on arriver à faire tant aimer un personnage pour après le détester.
J'ai l'impression que si j'écrivais, mes personnages seraient en quelques sortes mes bébés. Je pourrais leur faire subir plein de choses pas bien, cela les rendrait plus forts, plus beaux. Mais les rendre moches non !
Et donc ma question sous-entendue, quelle est ta relation avec tes personnages ?
Thomas Geha:Oui, l'idée du diptyque était présente dès le départ, et dès le départ je savais comment finirait Tiric, tout comme je savais comment finiraient d'autres personnages, comme Kahrzoa. Difficile d'écrire en sachant tout cela parce que j'aime bien rendre mes personnages attachants, leur donner pleinement vie. Voilà pourquoi j'utilise souvent le "je" de narration. Cela ne signifie pas que je n'aime pas Tiric parce qu'il ne finit pas comme le lecteur le voudrait, et cela ne signifie pas que, malgré ses défauts, le lecteur ne peut pas aimer Tiric. Au contraire, la contamination par le sabre de sang le rend d'autant plus attachant parce que l'on sait qu'il n'est pas totalement responsable de ses actes. Mais, dès le départ, j'ai toujours pensé que Kardelj était le vrai héros de l'histoire : d'abord le gars dans l'ombre, avec ses mystères, puis qui peu à peu, dans le premier tome, commence à entrer dans la lumière. J'aime aussi Tiric, cela a été un crève-coeur que de le faire finir comme il finit, mais c'était la base des deux romans : une confrontation entre deux amis, et deux vengeances, l'une contre les qivhviens, l'autre contre Tiric. Évidemment, pour ces deux vengeances, j'ai tout fait pour que mes personnages soient empathiques... que le destin de Tiric déstabilise autant Dupinette me satisfait pleinement, ça signifie que je n'ai pas si mal réussi ce que j'ai entrepris avec le diptyque

)
Ma relation avec mes personnages est donc trouble, parce que moi aussi je les aime, mais je suis aussi intransigeant : c'est rare que je les laisse passer entre les mailles du scénario initial. Je ne vois, dans le sabre, qu'un seul contre-exemple : Le Masque. Au départ il ne devait être présent que un ou deux chapitres... puis ils est devenu mon personnage chouchou

"