Immersion totale dans un Japon médiéval incroyablement convainquant, finesse et sobriété du style, personnages originaux et attachants… les ingrédients qui avaient fait de Fleurs de dragon un petit bijou sont ici conservés. Jérôme Noirez y ajoute cependant une intrigue plus fournie où les personnages gagnent en épaisseur, surtout les trois adolescents. Chacun suit, en marge de la progression générale, sa propre histoire (la disgrâce de Sozô, la vengeance de Keiji, les errements burlesques de Kaoru), tant et si bien qu'ils volent la vedette à l'enquêteur Ryosaku, bien campé en Sherlock Holmes nippon, mais réduit ici au rôle de faire-valoir de ses turbulents élèves.
L'intrigue développe des thèmes qui ne figuraient pas dans le 1er volume, comme la calligraphie, au point d'en faire une clé majeure de l'enquête. Y sont introduits quelques personnages secondaires qui densifient encore l'ensemble (on regrette presque que certains d'entre eux ne soient pas plus exploités, notamment l'espèce de force de la nature et imposteur patent auprès de qui Kaoru vient chercher conseil, et dont, là, tout de suite, le nom m'échappe - désolé, j'éditerai).
Quant à l'appartenance ou non de cet ouvrage au rayon jeunesse - éternelle question -, contentons-nous de dire que c'est sans doute le moins jeune des livres ado de Jérôme Noirez. Non qu'il soit moins didactique ou d'une écriture plus compliquée, mais la fin est, cette fois, assez peu politiquement correcte (monsieur Noirez, la fin justifierait-elle les moyens ?
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