La Pie voleuse de George Limbour.

[Soslan]

Un livre ou on trouve peu d'imaginaire excepté dans l'ambiance étrange qui baigne le récit, mais mérite d'être découvert en raison de sa plume inmiitable.

Dans ce livre paru en 1939, l'auteur nous raconte donc la vie d'un village apparemment catalan, autour d'une histoire à priori minime : une pie apporte des objets volés à une jeune femme nommée Gisèle, au risque de la compromettre, et attise ainsi les passions obscurantistes du village. Une deuxième partie du roman, ajoutée plus tard, raconte l'anéantissement du village lors de la guerre civile.

La Pie voleuse, c'est surtout un éblouissant exercice de style. Pas une enflure creuse, mais des tournures étranges et des scènes suggestives qui obtiennent loe plus haut résultat qu'on puisse espérer d'une prose poétique : réveler dans notre réel proche des images insoupçonnées, transfigurer le réel, et la moindre des choses, véhiculer des émotions. Le sommet de cette écriture est à mes yeux la fin de la première partie, conçue sans doute comme une fin de roman.

Sans doute l'un des plus beaux romans que j'ai lu dans la collection Imaginaire de Gallimard.