Retour sur l'Horizon: l'antho

[Lem]

Tiens ? Sur le site de Chronicart, un papier de Pete Bondurant qui montre justement comment s'articulent théorie et force de vente. Mais je suis d'accord ; c'est pour happy few.

[Papageno]

Gilles, tu a raison, les amateurs (enfin certains – les vieux - les pures et dures) ont peur !
Ce qu’ils redoutent (a tort, je te crois sur parole)
Ce n’est pas qu’on publie Pychon ET Egan
C’est qu’on publie Pychon mais PAS Egan

et si ils ont tort , eh bien tant mieux !
Pas la peine de s'agacer pour ça, on verra bien !

[Lucie]

Ce qui moi m'avait énervé dans la critique du "Monde", c'est que la critique prenait d'autorité ses lecteurs pour des ignorants qui auraient vécu sur une île déserte depuis 50 ans , enfilant banalités générales sur banalités générales, comme si la SF venait d'arriver, alors qu'il y en a partout, depuis dans années, dans tous les médias, et de toute qualité.

Oui, elle prenait ses lecteurs pour des gens ignorants de la SF et c’est en effet ce que sont la majorité des gens qui lisent ce zine. Ça n’est pas une insulte envers les amateurs de SF que de reconnaître que le grand public la connaît encore très très mal.

Et non, elle ne considérait pas que la SF venait d’arriver, juste qu’elle est en train d’arriver dans le Monde = le journal de ceux qui ne lisent pas de SF

Tu remarqueras en plus que la critique du "Monde" a en fait très peu parlé des textes, ce qui est tout de même embêtant dans une critique...

Non, ça n’est pas embêtant. Chroniquer une anthologie est un exercice très difficile et il y a plusieurs façons de le faire : détailler texte par texte, ce qui fait plaisir aux auteurs qui sont tous nommés, mais devient vite lassant pour ceux qui n’ont pas encore lu le livre (or, c’est à eux qu’une critique est censée s’adresser). Ça ne donne pas forcément envie de lire l’antho, et ça prend énormément de place – et la place est comptée, en papier, plus que sur le net. De plus, ça fait des spoilers sur chaque nouvelle, si c’est mal fait. Autre façon : parler d’un ressenti, émettre une opinion sur la globalité de l’ouvrage. Dire en quelques lignes (celles dont on dispose pour des raisons de maquette) en quoi il serait bon de lire le bouquin. Dégager ce qui fait l’unité de l’anthologie – car une antho n’est pas une collection de textes mis bout à bout.

Le but d’une critique dans un magazine n’est pas de faire une analyse de texte. C’est de parler d’un livre, dans son entier.

Cette histoire de "reconnaissance" me gave depuis un bon moment. La SF est reconnue. Ceux qui ne la reconnaissent pas, c'est leur problème, et je ne vois pas l'intérêt de les forcer à le faire. C'est le genre de chose où on change d'avis tout seul, et ce n'est pas parce qu'on est entouré de gens disant "la SF c'est bien" "la SF c'est génial", "la SF, c'est plein d'imagination" , "la SF, c'est métaphyisque", ou "la SF, c'est super distrayant", ou "La SF, c'est bien écrit!", qu'on va changer d'avis, ou alors, c'est qu'on a soi-même aucun goût personnel.
Je n'ai pas toujours tenu ce discours, j'ai longtemps été militant dans le sens "reconnaissance". Je juge aujourd'hui que c'est une erreur (ce n'est que mon opinion). Comme dit Lem, on ne pourra jamais obliger la littérature blanche à reconnaître E.E. "doc" Smith, et comme dit Roland et moi, on s'en fout.
Note bien qu'on peut aimer la SF et ne pas être un passionné de E.E. "doc" Smith, hein…

La reconnaissance, j’ai pu confondre. C’est vrai qu’on se perd à savoir qui dit quoi !

Alors, pourquoi tu pleurniches, Fabrice? Personnellement, je suis incapable de créer, tu fais donc partie pour moi des gens qui me fascinent. Fais ce que tu as à faire, c'est-à-dire, écris, crée. C'est difficile, nul n'en disconvient. Mais, personnellement toujours, quand tu as un coup au moral, je trouve que ça serait plus sympa d'aller faire un jogging, un voyage, prendre des leçons de ski, picoler avec les copains, écouter de la musique, je ne ne sais pas, ce que tu veux, plutôt que de fustiger un "milieu" mal défini par ailleurs...
Tu penses bien que lorsque tu sors des idioties, les imbéciles pour te répondre ne vont pas manquer de renchérir. Tu avais peut-être juste envie de discuter avec d'autres râleurs... c'est réussi!

Mais comment tu fais, dans le même paragraphe, pour dire à quelqu’un (Fabrice en l’occurrence, mais ça serait Tartempion, ça serait pareil) « écris et ferme-la » ? « écris et n’écris pas ». « Écris ce qui me plait à moi, mais pas ce que je n’ai pas envie de lire. » Ça s’appelle de la censure, ça, Tonton !

Et où tu vois que Fabrice pleurniche ? Parce qu’il écrit ce qu’il pense, sans cynisme ?

Ah ouais… ben dans ce cas, si ne pas être cynique, c’est pleurnicher, moi je dis « vive les pleurnicheries » (mais vous n’en attendiez pas moins de moi, je le sais )

Il faudrait cesser (c'est une injonction collective) de présenter les auteurs SF lorgnant vers la litt. gén. comme des frustrés pédants assoiffés de strass et de reconnaissance. (…) Tu ne peux pas à la fois prétendre que tu te contrefous des auteurs et des éditeurs devant lesquels nous sommes supposés baver et nous expliquer comme ça se passe "là-bas", si tant est qu'il y ait un "là-bas". Pour info, mais je pense que tu le sais, le terme littérature générale n'existe pas en littérature générale.

Moi, je trouve qu’il faudrait aussi cesser de croire qu’il existe une et une seule « litt. gén. » Ça n’est rien d’autre qu’une expression commode pour parler de ce qui n’est pas SF, fantastique, fantasy ou polar. Mais ce qu’on appelle la litt gén est un ensemble d’œuvres de fiction fabuleusement différentes les unes des autres. On y classe aussi bien les romans historiques, les romans d’initiation, les romans de terroir, les romans médicaux, judiciaires ou politiques, les romans de banlieues en révolte, des trucs qui prennent aux tripes, des trucs drôles, des drames, les Harlequin et les Nobel…

Dilution.
Dissolution.
Agonie.

Métissage.
Enrichissement.
Ouverture.

Je ne sais pas vous, mais il me semble que beaucoup prennent le problème à l'envers et voient une menace, là où il n'y en a aucune. S'ouvrir aux autres, leur apporter quelque chose c'est pas dangereux (si si, je vous assure).

Ca me plait beaucoup, ce que tu dis. On pourrait tout à fait transposer à d’autres débats en cours actuellement !

Je ne sais pas vous, mais il me semble que beaucoup prennent le problème à l'envers et voient une menace, là où il n'y en a aucune. S'ouvrir aux autres, leur apporter quelque chose c'est pas dangereux (si si, je vous assure).

On devrait clore là-dessus, AMHA.

Oui, bon, d’accord, je la ferme

[Eric]

Ah Gilles. T'es là aussi, super.
T'as fait le café ? (Parce que j'ai plus d'eau.)

Faites du thé, plutôt...

[Lem]

'il va falloir qu'ils se mettent à niveau.Et ça, c'est pas gagné pour eux. Va falloir qu'ils courent vite.

Mais ça, Roland – c'est leur problème.

[Roland C. Wagner]

Tiens ? Sur le site de Chronicart, un papier de Pete Bondurant qui montre justement comment s'articulent théorie et force de vente.

Euh… son article, c'est surtout un gros ramassis de fantasmes et de baratin. On y apprend notamment que Hal Duncan est alcoolique (remarque, comme ça, en tant que poivrot désigné par ce brave garçon, je me sens moins seul), que notre discussion autour de ton antho est une querelle des anciens et des modernes (ce qui pourrait se défendre, mais comme tu n'es pas un "ancien" ni moi un "moderne", on se demande où il est allé chercher ça), etc.

Voir l'enfilade consacrée à l'article.

[Roland C. Wagner]

'il va falloir qu'ils se mettent à niveau.Et ça, c'est pas gagné pour eux. Va falloir qu'ils courent vite.

Mais ça, Roland – c'est leur problème.

Ouaip.

N'empêche que l'être humain, lorsqu'il est acculé, a tendance à se défendre.

[Katioucha]

Je tenais à plussoyer Fabrice, et à adresser au milieu SF mes compliments les plus dythi... dithy... admiratifs, pour être ce qu'il est : un ramassis de plus de 20 personnes capables d'échanger pendant plus de 20 minutes, ou jours, ou mois, sans que ça finisse dans le sang, les injures et la rupture définitive.
Je n'ai jamais trouvé ça ailleurs et pourtant, j'ai beaucoup cherché. Mais vraiment. Avec une abnégation à la limite du croyable et une gentillesse à la limite du bisounours, le lecteur de SF lit, commente, complimente ou émet des réserves. C'est à douter qu'il soit vraiment humain.
Sinon, au salon du livre, les auteurs de litt'gèn' signent sur leurs 50 cm de table pendant les 50 mn qui leur sont imparties puis rentrent chez eux reprendre leur vraie vie. C'est d'un triste...

[Roland C. Wagner]

Je tenais à plussoyer Fabrice, et à adresser au milieu SF mes compliments les plus dythi... dithy... admiratifs, pour être ce qu'il est : un ramassis de plus de 20 personnes capables d'échanger pendant plus de 20 minutes, ou jours, ou mois, sans que ça finisse dans le sang, les injures et la rupture définitive.

Tu devrais expliquer ça à l'illustrateur de ton dernier bouquin qui n'a visiblement pas conscience de cet état de fait.

[Lucie]

Je tenais à plussoyer Fabrice, et à adresser au milieu SF mes compliments les plus dythi... dithy... admiratifs, pour être ce qu'il est : un ramassis de plus de 20 personnes capables d'échanger pendant plus de 20 minutes, ou jours, ou mois, sans que ça finisse dans le sang, les injures et la rupture définitive.

Tu devrais expliquer ça à l'illustrateur de ton dernier bouquin qui n'a visiblement pas conscience de cet état de fait.

[david]

http://www.youtube.com/watch?v=tlFu5hrFDkg

[Don Lorenjy]

http://www.youtube.com/watch?v=tlFu5hrFDkg

Voilà, merci David et Katioucha... on se sent tous amazing.

[Roland C. Wagner]

http://www.youtube.com/watch?v=tlFu5hrFDkg

Voilà, merci David et Katioucha... on se sent tous amazing.

Ouaip, et les conservateurs se sentent même amazing torries.

[Katioucha]

Tu devrais expliquer ça à l'illustrateur de ton dernier bouquin qui n'a visiblement pas conscience de cet état de fait.

Evitons d'évoquer les ragnagnas des uns et des autres, tu n'as rien à y gagner.

[Lem]

tu n'as rien à y gagner.

Ce serait même plutôt le contraire.