Transhumain a écrit :
Hum, ça correspond surtout au Bildungsroman, qu'utilse abondamment la fantasy.
La fantasy comme avatar récent du Bildungsroman, ça te conviendrait ? (faudrait peut-être commencer à parler de magie, là.)
S'il y a d'ailleurs un socle commun à la SF et à la fantasy, c'est l'articulation de deux modes de découverte d'un monde : "le récit réaliste de l'expérience aveugle dans le monde fictif, et l'éclairage axiomatique du cadre de cette expérience" (JM Salanskis, « FICTION DES MONDES » in ALLIAGE n° 60, juin 2007). Salanskis ne parlait que de la SF, mais on retrouve le même processus en fantasy : le monde fictif se prend lui-même pour objet, en tant que parallèle au nôtre, et en tant que tel, il nécessite une approche systématique et totalisante : l'auteur nous donne un aperçu de ce monde comme monde.
Oui, mais reste une grosse différence : le monde de SF se donne à voir comme une projection (en général future, mais on va éviter de pinailler) de notre monde à nous. Le monde de fantasy se donne à voir en lieu et place d'icelui (cf le truc de "la fin qui casse l'ambiance", utilisée par les auteurs de fantasy qui sont bien embêtés pour terminer leur décalogie : habile contre-plongée vers le ciel nocturne et, hop, y a notre Soleil à nous qui brille tout là bas au fond...)
Edit - pour revenir à mon propos initial : le monde de fantasy est conçu comme une métaphore intérieure. Une fois que c'est admis, on ne peut plus recoller les morceaux avec le monde réel. (C'est très schématique, hein, y a plein d'auteurs qui l'ont fait, mais précisément parce que c'est transgressif par rapport au genre.)