Du sense of wonder à la SF métaphysique

[systar]

"C'est contre la raison, acheva Filby.
– Quelle raison ? dit l'Explorateur du Temps.
– Vous pouvez par toutes sortes d'arguments démontrer que le blanc est noir et le noir est blanc, dit Filby, mais vous ne me convaincrez jamais."

L'oncle non plus, je sais. Mais il me semble que si on cherche de la philosophie non-vérifiable expérimentalement, il en traîne un peu ici. (Et sans dieux.)

On a peut-être même ici LA (ou l'une des) question(s) métaphysique(s) par excellence.
Une question que seule la discipline, la méthode, nommées "métaphysique", peuvent prendre en charge.
D'ailleurs, les philosophes qui ont le plus posé cette question dans la deuxième moitié du XXème, même s'ils ont une oeuvre conséquente de philo politique, sont enseignés dans les départements de "métaphysique", à la fac. Je pense à Foucault, à Derrida...

Et quelle est cette question, que seule peut prendre en charge la métaphysique?
Oncle Joe

Celle que j'ai mise en gras. (à condition d'en faire jouer tous les sens possibles)

(sachant que la SF aussi peut la prendre en charge, puisqu'elle contient de vrais morceaux de métaphysique, CQFD )

[Le_navire]

Tonton, tu fais du mauvais esprit, là. Même moi, je pige, c'est dire...

[Lensman]

A ben non, pas moi...

On m'apprend à l'instant que ce bon Fabrice Colin se sacrifie de manière expiatoire en quittant la SF, que l'excellent Daylon va la réformer, et le tout sur des bases théoriques du camarade Systar ! Certes, je dis ça de manière un peu persiffleuse, mais ça montre que la relève est assurée! Dieu peut prendre sa retraite tranquille...
Oncle Joe

[Virprudens]

A ben non, pas moi...

On m'apprend à l'instant que ce bon Fabrice Colin se sacrifie de manière expiatoire en quittant la SF, que l'excellent Daylon va la réformer, et le tout sur des bases théoriques du camarade Systar ! Certes, je dis ça de manière un peu persiffleuse, mais ça montre que la relève est assurée! Dieu peut prendre sa retraite tranquille...
Oncle Joe

On peut ne pas être d'accord (quelques points me font un peu grimacer) mais oui, on a probablement besoin de telles réactions.

[Lensman]

A ben non, pas moi...

On m'apprend à l'instant que ce bon Fabrice Colin se sacrifie de manière expiatoire en quittant la SF, que l'excellent Daylon va la réformer, et le tout sur des bases théoriques du camarade Systar ! Certes, je dis ça de manière un peu persiffleuse, mais ça montre que la relève est assurée! Dieu peut prendre sa retraite tranquille...
Oncle Joe

On peut ne pas être d'accord (quelques points me font un peu grimacer) mais oui, on a probablement besoin de telles réactions.

Moi, ils m'ont surtout fait rigoler (la SF qui engendrerait quelque chose d'encore plus magnifique encore...), mais enfin, rigoler, on en a besoin aussi...
Oncle Joe

[MF]

On peut ne pas être d'accord (quelques points me font un peu grimacer) mais oui, on a probablement besoin de telles réactions.

Tu voulais dire actions ?

[Virprudens]

(la SF qui engendrerait quelque chose d'encore plus magnifique encore...)

Mais bien sûr ! Bien sûr que la SF peut engendrer quelque chose de plus grand, évidemment. Pour utiliser un lieu commun (et dans ces débats, ils sont nombreux), la solution c'est le métissage, la diversité, le mélange organisé de bordel.
Renoncer à désirer cela, c'est se contenter de rester sur les acquis, sur le corpus, et les répétitions d'icelui ad nauseam. Y'a un moment où faut se coltiner le boss de fin de niveau, lui balancer ses roquettes, pulvériser le joypad, et atteindre le next level.

[Roland C. Wagner]

Pour utiliser un lieu commun (et dans ces débats, ils sont nombreux), la solution c'est le métissage, la diversité, le mélange organisé de bordel.

Ce que tu décris, ça ressemble quand même sacrément à la science-fiction.

Il me vient une réflexion, dont je précise qu'elle ne te concerne pas directement… En fin de compte, tout ce foin autour de la littérature, de la métaphysique, du style, etc. ne serait-il pas tout simplement un aveu (plus ou moins) inconscient de la part de certains de leur incapacité à manipuler des données scientifiques dans un cadre fictionnel ?

Renoncer à désirer cela, c'est se contenter de rester sur les acquis, sur le corpus, et les répétitions d'icelui ad nauseam. Y'a un moment où faut se coltiner le boss de fin de niveau, lui balancer ses roquettes, pulvériser le joypad, et atteindre le next level.

Ouaip, et ça ne fait guère qu'un quart de siècle que je le dis.

Faut pas avoir peur de tout exploser, de sortir des cadres de référence, de chercher, d'expérimenter, d'oser… Au contraire, c'est en partie comme ça que les champs culturels évoluent.

Mais ça n'implique pas de sortir de la science-fiction. Ni d'y rester, d'ailleurs. C'est indépendant de la question générique et c'est affaire de goût et de capacités personnels.

Chacun choisit sa voie parce qu'elle lui convient et le lui reprocher serait absurde.

Là où les problèmes commencent, amha, c'est quand on veut à toute force faire coïncider cette voie personnelle et celle que suit le genre, ou du moins sa branche principale.

[Virprudens]

Pour utiliser un lieu commun (et dans ces débats, ils sont nombreux), la solution c'est le métissage, la diversité, le mélange organisé de bordel.

Ce que tu décris, ça ressemble quand même sacrément à la science-fiction.

Il me vient une réflexion, dont je précise qu'elle ne te concerne pas directement… En fin de compte, tout ce foin autour de la littérature, de la métaphysique, du style, etc. ne serait-il pas tout simplement un aveu (plus ou moins) inconscient de la part de certains de leur incapacité à manipuler des données scientifiques dans un cadre fictionnel ?

Oui. C'est aussi ce que je pense (un post récent sur Jules de chez Smith en face te le confirmera).

[Roland C. Wagner]

J'suis désolé, j'ai édité mon post pendant que tu répondais.

Foutue tendance des écrivains à retravailler leurs textes…

[Lensman]

(la SF qui engendrerait quelque chose d'encore plus magnifique encore...)

Mais bien sûr ! Bien sûr que la SF peut engendrer quelque chose de plus grand, évidemment. Pour utiliser un lieu commun (et dans ces débats, ils sont nombreux), la solution c'est le métissage, la diversité, le mélange organisé de bordel.
Renoncer à désirer cela, c'est se contenter de rester sur les acquis, sur le corpus, et les répétitions d'icelui ad nauseam. Y'a un moment où faut se coltiner le boss de fin de niveau, lui balancer ses roquettes, pulvériser le joypad, et atteindre le next level.

C'est que j'avais mal compris...
la SF de 1940 n'est pas celle de 1970, et pas celle de 2009, encore une chance! Heureusement que nos jeunes paladins pensent à nous le rappeler, on avait oublié (certains d'entre nous, je suppose...)
Ce que j'avais compris (mais mal), c'est que la SF, ça servait de passage à certains écrivains pour devenir ensuite de vrais grands écrivains, un peu comme le gentil cheval que l'on utilise pour apprendre, avant de chevaucher enfin un authentique pur-sang (j'allais ajouter qu'on peut ensuite envoyer le canasson à la boucherie, mais je sens que mon analogie larmoyante ne va pas passer... ). C'est un vieux discours (pour moi, en tout cas) que j'ai entendu bien souvent (privilège de l'âge). C'est le fameux, "ce n'est pas que de la SF", "c'est bien autre chose que de la SF", "ça dépasse la SF" (je t'épargne le "c'est bien mieux écrit que de la SF" (et un de mes préférés pourtant, l'hilarant "une fois débarrassé de la quincaillerie de la SF", la choucroute au jarret sans jarret, quoi...) que l'on entend de temps à autre, sans que j'arrive bien, le plus souvent, à comprendre pourquoi la SF doit servir de référence-repoussoir(enfin, c'est comme ça que je le comprends), et surtout, où on veut en venir en racontant ça (sauf à faire le beau devant les instances - fantasmées, par moi ou les intéressés, ou les deux?- de la littérature sérieuse (je suis dans la métaphore animal domestique, ce matin)). Par contre, un écrivain peut faire autre chose (le regretté Ballard est un parfait exemple). (Dans le cas de Ballard, je préférais, de très loin, sa SF au reste, mais là, il ne s'agit que d'une question de goût: pour certains, c'est exactement le contraire). Je fais aussi partie des deux ou trois béotiens que ne considèrent pas certains des derniers textes de Dick comme la partie la plus géniale de son œuvre. Mais Dick, Ballard, c'est du passé (du beau), ce n'est pas la SF d'aujourd'hui et de demain. On verra à l'usage.
Oncle Joe

[Eons]

– C'est contre la raison, acheva Filby.
– Quelle raison ? dit l'Explorateur du Temps.
– Vous pouvez par toutes sortes d'arguments démontrer que le blanc est noir et le noir est blanc, dit Filby, mais vous ne me convaincrez jamais.

La simple existence de la notion de négatif photo démontre que pour beaucoup de choses ce n'est pas une question de raison mais de simple choix personnel.

[Lensman]

– C'est contre la raison, acheva Filby.
– Quelle raison ? dit l'Explorateur du Temps.
– Vous pouvez par toutes sortes d'arguments démontrer que le blanc est noir et le noir est blanc, dit Filby, mais vous ne me convaincrez jamais.

La simple existence de la notion de négatif photo démontre que pour beaucoup de choses ce n'est pas une question de raison mais de simple choix personnel.

Je suis de plus en plus largué... désolé, les amis!
Oncle Joe

[Papageno]

Mon cher oncle, c'est vrai que c'est un dialogue de sourd !
c'est clair que si leurs nouvelle SF ressemble à du Ballard fin carrière ou a du Pychon.
Alors, Il va sans dire que POUR MOI cela ne présente pas le moindre intérêt
Ainsi, je vais pouvoir faire des nombreuses économies, et consacrer ces ressources supplémentaires à des activités nettement plus réjouissantes, les laissant volontiers avec leurs jouets littéraires.

Papageno, très légèrement (mais très légèrement seulement) agacé

[Virprudens]

Mais pourquoi s'agacer ?
A aucun moment je n'ai vu de proposition de mode Annule et Remplace, mais un mode Ajout (ajout de quoi au juste, on sait pas trop - s'il veulent faire du Pynchon ou du Palhniuk très bien, ils ne feront que faire des trucs déjà faits - mais ailleurs. Plus les choses changent, plus elles restent les mêmes, semble-t'il. Ils déplacent juste la problématique, sans la résoudre).
Il s'agit de démarches personnelles ; ils ne mettent le couteau sous la gorge de personne, bon sang !