Du sense of wonder à la SF métaphysique

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Lensman
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Message par Lensman » ven. août 13, 2010 9:55 am

Roland C. Wagner a écrit :Et la métaphysique camouflée en fun, on a le droit ?

Apportons une pièce au dossier.

L’article insiste à plusieurs reprises sur les problèmes spécifiques de la France en matière de réception ou de production de science-fiction : les esprits fins considèrent que le genre est infantile et l’article désigne Jules Verne comme fautif. On précise cependant que cela ne concerne que la fiction et qu’il y a « énormément de science-fiction chez Henri Poincaré ou Teilhard de Chardin ».
Mes lectures (étendues...) de l'œuvre d'Aimé Michel (on trouvait parfois sa signature dans Fiction, aussi) m'amènent à penser qu'il faisait partie de cette catégorie de gens gênés quelque part par le fait que la SF utilise comme thématique des sujets que, eux, considèrent comme "très sérieux", d'une "importance fondamentale" etc, , et ne devrait pas (trop) donner lieu à des traitements ludiques. Cette attitude est très courante chez les ufologues, notamment. Certains sont très énervés quand on leur fait remarquer que leurs explications des grands mystères de l'univers se trouvent souvent déjà dans tel ou tel vieux récit de SF, sous forme de spéculation ludique.
On a souvent souligné ce type d'attitude le long du fil, une attitude qui ne touche pas que les ufologues (pas tous!), les scientifiques (pas tous!), etc., ce refus d'accepter le caractère ludique de la SF. Le ludique ne devrait pas aborder les problèmes sérieux et, du côté des littéraires, le ludique ne peut déboucher sur une œuvre littéraire sérieuse (i.e. honorable, reconnue, susceptible de fournir des "classiques", etc.)
Tout cela a déjà été dit, mais il est frappant de voir à quel point le problème ressurgit régulièrement: pour certains tenants de l'Art et de la Science, la SF gâche les sujets sérieux...
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MF
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Message par MF » ven. août 13, 2010 9:59 am

Roland C. Wagner a écrit :L’article insiste à plusieurs reprises sur les problèmes spécifiques de la France en matière de réception ou de production de science-fiction : les esprits fins considèrent que le genre est infantile et l’article désigne Jules Verne comme fautif. On précise cependant que cela ne concerne que la fiction et qu’il y a « énormément de science-fiction chez Henri Poincaré ou Teilhard de Chardin ».
Cela me paraît une évidence, au moins chez Poincaré qui utilise d'ailleurs le concept de "fiction" lorsqu'il fait ce que nous nommons aujourd'hui une expérience de pensée.
Poincaré, dans La science et l'hypothèse, a écrit :L'accélération d'un corps ne dépend que de la position de ce corps et des corps voisins et de leurs vitesses.

Les mathématiciens diraient que les mouvements de toutes les molécules matérielles de l'univers dépendent d'équations différentielles du second ordre.

Pour faire comprendre que c'est bien là la généralisation naturelle de la loi d'inertie, je demanderai qu'on me permette une fiction. La loi d'inertie, je l'ai dit plus haut, ne s'impose pas à nous a priori ; d'autres lois seraient, tout aussi bien qu'elle, compatibles avec le principe de raison suffisante. Si un corps n'est soumis à aucune force, au lieu de supposer que sa vitesse ne change pas, on pourrait supposer que c'est sa position, ou encore son accélération qui ne doit pas changer

Eh bien, imaginons pour un instant que l'une de ces deux lois hypothétiques soit celle de la nature et remplace notre loi d'inertie. Quelle en serait la généralisation naturelle ? Une minute de réflexion nous le fera voir.

Dans le premier cas, on devrait supposer que la vitesse d'un corps ne dépend que de sa position et de celle des corps voisins ; dans le second cas, que la variation de l'accélération d'un corps ne dépend que de la position de ce corps et des corps voisins, de leurs vitesses et de leurs accélérations.

Ou bien, pour parler le langage mathématique, les équations différentielles du mouvement seraient du premier ordre dans le premier cas, et du troisième ordre dans le deuxième cas.

Modifions un peu notre fiction. Je suppose un monde analogue à notre système solaire, mais où, par un singulier hasard, les orbites de toutes les planètes soient sans excentricité et sans inclinaison. Je suppose de plus que les masses de ces planètes soient trop faibles pour que leurs perturbations mutuelles soient sensibles. Les astronomes qui habiteraient l'une de ces planètes ne manqueraient pas de conclure que l'orbite d'un astre ne peut être que circulaire et parallèle à un certain plan ; la position d'un astre à un instant donné suffirait alors pour déterminer sa vitesse et toute sa trajectoire. La loi d'inertie qu'ils adopteraient serait la première des deux lois hypothétiques dont je viens de parler.

Imaginons maintenant que ce système vienne un jour à être traversé avec une grande vitesse par un corps de grande masse, venu de constellations lointaines. Toutes les orbites seront profondément troublées. Nos astronomes ne seraient pas encore trop étonnés ; ils devineraient bien que cet astre nouveau est seul coupable de tout le mal. Mais, diraient-ils, quand il se sera éloigné, l'ordre se rétablira de lui-même ; sans aucun doute les distances des planètes au soleil ne redeviendront pas ce qu'elles étaient avant le cataclysme, mais quand l'astre perturbateur ne sera plus là, les orbites redeviendront circulaires.

Ce serait seulement quand le corps troublant serait loin et quand cependant les orbites, au lieu de redevenir circulaires, deviendraient elliptiques, ce serait alors seulement que ces astronomes s'apercevraient de leur erreur et de la nécessité de refaire toute leur mécanique.

J'ai un peu insisté sur ces hypothèses ; car il me semble qu'on ne peut bien comprendre ce que c'est que notre loi d'inertie généralisée, qu'en l'opposant à une hypothèse contraire.

Eh bien maintenant, cette loi d'inertie généralisée, a-t-elle été vérifiée par l'expérience et peut-elle l'être ? Quand Newton a écrit les Principes, il regardait bien cette vérité comme acquise et démontrée expérimentalement. Elle l'était à ses yeux, non seulement
par l'idole anthropomorphique dont nous reparlerons, mais par les travaux de Galilée. Elle l'était aussi par les lois de Képler elles-mêmes ; d'après ces lois, en effet, la trajectoire d'une planète est entièrement déterminée par sa position et par sa vitesse initiales ; c'est bien là ce qu'exige notre principe d'inertie généralisé.

Pour que ce principe ne fût vrai qu'en apparence, pour qu'on pût craindre d'avoir un jour à le remplacer par un des principes analogues que je lui opposais tout à l'heure, il faudrait que nous eussions été trompés par quelque surprenant hasard, comme celui qui, dans la fiction que je développais plus haut, avait induit en erreur nos astronomes imaginaires.
Et si "il y a énormément de science-fiction chez Poincaré...", n'y aurait-il pas aussi de la métaphysique ? La mesure du temps (chap. VI et VII en particulier)
Le message ci-dessus peut contenir des traces de second degré, d'ironie, voire de mauvais esprit.
Son rédacteur ne pourra être tenu pour responsable des effets indésirables de votre lecture.

Fabien Lyraud
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Message par Fabien Lyraud » ven. août 13, 2010 7:20 pm

Tout cela a déjà été dit, mais il est frappant de voir à quel point le problème ressurgit régulièrement: pour certains tenants de l'Art et de la Science, la SF gâche les sujets sérieux...
Sauf que le jeu c'est aussi des acteurs qui évoluent sur un écran du paraître. Nous retombons sur ce bon vieux Platon. La fiction c'est le monde des apparences et tous lecteur finalement est enchaîné dans sa caverne à contempler une réalité fictive. Mais quand il s'agit du récit mimétique le lecteur ne prend pas conscience qu'il est projeté dans une réalité seconde. Tandis que pour la SF ou la fantasy il y est obligé.
Je viens de jeter un oeil à un résumé de la pensée de Caillois sur le jeu. Il évoque un jeux qui peut provoquer une sorte de vertige (Illynx). Je me demande si provoquer ce vertige n'est pas un effet de la SF. Certains ne veulent absolument pas l'éprouver. Et c'est de là que vient le problème.
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Lensman
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Message par Lensman » ven. août 13, 2010 7:31 pm

Fabien Lyraud a écrit :

Certains ne veulent absolument pas l'éprouver. Et c'est de là que vient le problème.
Ce ne serait pas plutôt "ne peuvent", que "ne veulent"?
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Message par bormandg » ven. août 13, 2010 8:10 pm

MF a écrit : Et si "il y a énormément de science-fiction chez Poincaré...", n'y aurait-il pas aussi de la métaphysique ?
Est-il encore nécessaire de rappeler que la métaphysique prétend dépasser et transcender la physique et que tout traitement physique (par exemple par Poincaré) d'un problème le ramène au niveau jugé trop simple par les inventeurs de la métaphysique?
"If there is anything that can divert the land of my birth from its current stampede into the Stone Age, it is the widespread dissemination of the thoughts and perceptions that Robert Heinlein has been selling as entertainment since 1939."

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Message par bormandg » ven. août 13, 2010 8:13 pm

Fabien Lyraud a écrit :
Tout cela a déjà été dit, mais il est frappant de voir à quel point le problème ressurgit régulièrement: pour certains tenants de l'Art et de la Science, la SF gâche les sujets sérieux...
Sauf que le jeu c'est aussi des acteurs qui évoluent sur un écran du paraître. Nous retombons sur ce bon vieux Platon. La fiction c'est le monde des apparences et tous lecteur finalement est enchaîné dans sa caverne à contempler une réalité fictive. Mais quand il s'agit du récit mimétique le lecteur ne prend pas conscience qu'il est projeté dans une réalité seconde. Tandis que pour la SF ou la fantasy il y est obligé.
Je viens de jeter un oeil à un résumé de la pensée de Caillois sur le jeu. Il évoque un jeux qui peut provoquer une sorte de vertige (Illynx). Je me demande si provoquer ce vertige n'est pas un effet de la SF. Certains ne veulent absolument pas l'éprouver. Et c'est de là que vient le problème.
Encore une fois je récuse la vision de Platon, qui prétend les idées préexistantes à leur invention (au sens pour moi de création ex nihilo) par l'homme. On peut éprouver un vertige devant une idée vaste, mais on PEUT aussi se rappeller que cette idée a été créée par un homme et ne justifie aucun vertige. 8) 8)
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Gérard Klein
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Message par Gérard Klein » ven. août 13, 2010 10:38 pm

bormandg a écrit :
MF a écrit : Et si "il y a énormément de science-fiction chez Poincaré...", n'y aurait-il pas aussi de la métaphysique ?
Est-il encore nécessaire de rappeler que la métaphysique prétend dépasser et transcender la physique et que tout traitement physique (par exemple par Poincaré) d'un problème le ramène au niveau jugé trop simple par les inventeurs de la métaphysique?
Non.
La métaphysique aborde ce qui déborde la physique.
Ce qui n'est pas du tout la même chose que dépasser et transcender.
Mon immortalité est provisoire.

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Message par bormandg » ven. août 13, 2010 10:41 pm

Gérard Klein a écrit :
bormandg a écrit :
MF a écrit : Et si "il y a énormément de science-fiction chez Poincaré...", n'y aurait-il pas aussi de la métaphysique ?
Est-il encore nécessaire de rappeler que la métaphysique prétend dépasser et transcender la physique et que tout traitement physique (par exemple par Poincaré) d'un problème le ramène au niveau jugé trop simple par les inventeurs de la métaphysique?
Non.
La métaphysique aborde ce qui déborde la physique.
Ce qui n'est pas du tout la même chose que dépasser et transcender.
Exact; mais en ce cas ce que j'écris est encore plus net: une fois que le sujet ne déborde plus la physique, il n'est plus métaphysique.
Ce qui confirme qu'en traitant un sujet "métaphysique" ou qui a été tel, la SF lui enlève cette étiquette.
Idem pour Poincaré.
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Message par Lensman » ven. août 13, 2010 10:44 pm

Gérard Klein a écrit :
bormandg a écrit :
MF a écrit : Et si "il y a énormément de science-fiction chez Poincaré...", n'y aurait-il pas aussi de la métaphysique ?
Est-il encore nécessaire de rappeler que la métaphysique prétend dépasser et transcender la physique et que tout traitement physique (par exemple par Poincaré) d'un problème le ramène au niveau jugé trop simple par les inventeurs de la métaphysique?
Non.
La métaphysique aborde ce qui déborde la physique.
Ce qui n'est pas du tout la même chose que dépasser et transcender.
Je ne vois pas bien ce que serait une chose qui déborderait la physique, laquelle remplit déjà beaucoup de place...
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Message par bormandg » ven. août 13, 2010 10:55 pm

Lensman a écrit : Je ne vois pas bien ce que serait une chose qui déborderait la physique, laquelle remplit déjà beaucoup de place...
Oncle Joe
D'abord, il y a des sujets que la physique (au sens large, en incluant chimie, biologie, médecine,...) n'a pas toujours été en mesure d'attaquer, comme l'immortalité, la création de l'univers, etc....
Ensuite il en reste peut-être encore qui n'ont pas été enlevés à la métaphysique.
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Message par MF » ven. août 13, 2010 11:21 pm

bormandg a écrit :
Gérard Klein a écrit :
bormandg a écrit :
MF a écrit : Et si "il y a énormément de science-fiction chez Poincaré...", n'y aurait-il pas aussi de la métaphysique ?
Est-il encore nécessaire de rappeler que la métaphysique prétend dépasser et transcender la physique et que tout traitement physique (par exemple par Poincaré) d'un problème le ramène au niveau jugé trop simple par les inventeurs de la métaphysique?
Non.
La métaphysique aborde ce qui déborde la physique.
Ce qui n'est pas du tout la même chose que dépasser et transcender.
Exact; mais en ce cas ce que j'écris est encore plus net: une fois que le sujet ne déborde plus la physique, il n'est plus métaphysique.
Ce qui confirme qu'en traitant un sujet "métaphysique" ou qui a été tel, la SF lui enlève cette étiquette.
Idem pour Poincaré.
Tu n'as donc pas suivi le lien que j'ai donné vers l'article de Poincaré dans la Revue de Métaphysique et de Morale ?
Poincaré a, amha, un pied de chaque coté du bord lorsqu'il traite du temps (ou, pour être précis, de la synchronicité). Et il l'affirme, voire le revendique.
Et c'est justement ce passage du champ métaphysique au champ scientifique, cet interface qui semble riche et propice aux récits.
Comme toutes les frontières, interfaces et lieux d'échange.
Le fait que cet interface évolue avec l'élargissement du champ exploratoire de la science ne devrait, rationnellement, qu'entrainer un élargissement du domaine potentiel de la SF.
Ce qui pourrait être corroboré par son déploiement dans l'ensemble du champ littéraire, cinématographique, ludique...
Le message ci-dessus peut contenir des traces de second degré, d'ironie, voire de mauvais esprit.
Son rédacteur ne pourra être tenu pour responsable des effets indésirables de votre lecture.

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Message par Lensman » ven. août 13, 2010 11:23 pm

bormandg a écrit :
Lensman a écrit : Je ne vois pas bien ce que serait une chose qui déborderait la physique, laquelle remplit déjà beaucoup de place...
Oncle Joe
D'abord, il y a des sujets que la physique (au sens large, en incluant chimie, biologie, médecine,...) n'a pas toujours été en mesure d'attaquer, comme l'immortalité, la création de l'univers, etc....
Ensuite il en reste peut-être encore qui n'ont pas été enlevés à la métaphysique.
Il me semble pourtant que les sciences ont pas mal d'idées sur l''immortalité" (enfin, je dirais les différentes "immortalités", parce que le terme seul recouvre un peu n'importe quoi) et sur le passé lointain de l'univers ("création" de l'univers, ça ne veut pas dire grand chose), ou la nature du temps (ou plutôt "des temps").
D'autres domaines, sans doute... je verrais bien la théologie, qui me semble être le seul truc que je qualifierais sans hésitation de "métaphysique".
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Message par Lensman » ven. août 13, 2010 11:29 pm

MF a écrit :Tu n'as donc pas suivi le lien que j'ai donné vers l'article de Poincaré dans la Revue de Métaphysique et de Morale ?
Poincaré a, amha, un pied de chaque coté du bord lorsqu'il traite du temps (ou, pour être précis, de la synchronicité). Et il l'affirme, voire le revendique.
Et c'est justement ce passage du champ métaphysique au champ scientifique, cet interface qui semble riche et propice aux récits.
Comme toutes les frontières, interfaces et lieux d'échange.
Le fait que cet interface évolue avec l'élargissement du champ exploratoire de la science ne devrait, rationnellement, qu'entrainer un élargissement du domaine potentiel de la SF.
Ce qui pourrait être corroboré par son déploiement dans l'ensemble du champ littéraire, cinématographique, ludique...
Ce que je vois surtout, c'est que ce terme de "métaphysique" semble obsolète. Tout ce qui reste de la métaphysique, et c'est d'ailleurs, au fond, la seule partie importante de la métaphysique, c'est la théologie. Là, il y a de l'enjeu! Tout le reste, c'est en fait de la physique (au sens large).
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Message par Gérard Klein » sam. août 14, 2010 12:16 am

Lensman a écrit :
MF a écrit :Tu n'as donc pas suivi le lien que j'ai donné vers l'article de Poincaré dans la Revue de Métaphysique et de Morale ?
Poincaré a, amha, un pied de chaque coté du bord lorsqu'il traite du temps (ou, pour être précis, de la synchronicité). Et il l'affirme, voire le revendique.
Et c'est justement ce passage du champ métaphysique au champ scientifique, cet interface qui semble riche et propice aux récits.
Comme toutes les frontières, interfaces et lieux d'échange.
Le fait que cet interface évolue avec l'élargissement du champ exploratoire de la science ne devrait, rationnellement, qu'entrainer un élargissement du domaine potentiel de la SF.
Ce qui pourrait être corroboré par son déploiement dans l'ensemble du champ littéraire, cinématographique, ludique...
Ce que je vois surtout, c'est que ce terme de "métaphysique" semble obsolète. Tout ce qui reste de la métaphysique, et c'est d'ailleurs, au fond, la seule partie importante de la métaphysique, c'est la théologie. Là, il y a de l'enjeu! Tout le reste, c'est en fait de la physique (au sens large).
Oncle Joe
Évidemment non. Au "sens large", ça ne veut rien dire.
Accessoirement, la référence de l'article de Poincaré sur le temps publié dans la Revue de Métaphysique et de Morale, t VI, p. 1-13 (janvier 1898) figure page 111 de La Science et l'Hypothèse.
Mon immortalité est provisoire.

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Message par Lensman » sam. août 14, 2010 8:37 am

Gérard Klein a écrit :
Lensman a écrit :
MF a écrit :Tu n'as donc pas suivi le lien que j'ai donné vers l'article de Poincaré dans la Revue de Métaphysique et de Morale ?
Poincaré a, amha, un pied de chaque coté du bord lorsqu'il traite du temps (ou, pour être précis, de la synchronicité). Et il l'affirme, voire le revendique.
Et c'est justement ce passage du champ métaphysique au champ scientifique, cet interface qui semble riche et propice aux récits.
Comme toutes les frontières, interfaces et lieux d'échange.
Le fait que cet interface évolue avec l'élargissement du champ exploratoire de la science ne devrait, rationnellement, qu'entrainer un élargissement du domaine potentiel de la SF.
Ce qui pourrait être corroboré par son déploiement dans l'ensemble du champ littéraire, cinématographique, ludique...
Ce que je vois surtout, c'est que ce terme de "métaphysique" semble obsolète. Tout ce qui reste de la métaphysique, et c'est d'ailleurs, au fond, la seule partie importante de la métaphysique, c'est la théologie. Là, il y a de l'enjeu! Tout le reste, c'est en fait de la physique (au sens large).
Oncle Joe
Évidemment non. Au "sens large", ça ne veut rien dire.
.
Par "au sens large", je veux dire les sciences.
Quelles sont les branches de ce que l'on appelait jadis la métaphysique qui ne sont pas incluses aujourd'hui dans telle ou telle science, hormis, justement, la théologie, qui a sa parfaite autonomie?
Oncle Joe

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