Mes lectures (étendues...) de l'œuvre d'Aimé Michel (on trouvait parfois sa signature dans Fiction, aussi) m'amènent à penser qu'il faisait partie de cette catégorie de gens gênés quelque part par le fait que la SF utilise comme thématique des sujets que, eux, considèrent comme "très sérieux", d'une "importance fondamentale" etc, , et ne devrait pas (trop) donner lieu à des traitements ludiques. Cette attitude est très courante chez les ufologues, notamment. Certains sont très énervés quand on leur fait remarquer que leurs explications des grands mystères de l'univers se trouvent souvent déjà dans tel ou tel vieux récit de SF, sous forme de spéculation ludique.Roland C. Wagner a écrit :Et la métaphysique camouflée en fun, on a le droit ?
Apportons une pièce au dossier.
L’article insiste à plusieurs reprises sur les problèmes spécifiques de la France en matière de réception ou de production de science-fiction : les esprits fins considèrent que le genre est infantile et l’article désigne Jules Verne comme fautif. On précise cependant que cela ne concerne que la fiction et qu’il y a « énormément de science-fiction chez Henri Poincaré ou Teilhard de Chardin ».
On a souvent souligné ce type d'attitude le long du fil, une attitude qui ne touche pas que les ufologues (pas tous!), les scientifiques (pas tous!), etc., ce refus d'accepter le caractère ludique de la SF. Le ludique ne devrait pas aborder les problèmes sérieux et, du côté des littéraires, le ludique ne peut déboucher sur une œuvre littéraire sérieuse (i.e. honorable, reconnue, susceptible de fournir des "classiques", etc.)
Tout cela a déjà été dit, mais il est frappant de voir à quel point le problème ressurgit régulièrement: pour certains tenants de l'Art et de la Science, la SF gâche les sujets sérieux...
Oncle Joe