Retour sur l'Horizon: l'antho

[Soslan]

Désolé, mais j'avoue que les notions d'optimisme ou de pessimisme m'échappent largement. Par contre, je comprends bien qu'il y ait des thématiques que l'on apprécie ou pas...
Oncle Joe

Pareil. J'ai largué ces deux concepts manichéens de ma philo perseonnelle...et du coup ça n'entre pas dans les critères de choix d'une oeuvre. Le talent, y a que ça de vrai. Et pour rebondir sur l'idée d'exercice périlleux dévellopé par Don Lorenji:

"Aucun excès n'est ridicule"
Jean Cocteau.

(Pour éviter les surinterprétations : bien sûr que Cocteau savait qu'il fallait maitriser des excès. Il fait dire ça à un interlocuteur d'Orphée, s'il vous plait).

[Roland C. Wagner]

la qualité du houblon au temps du réchauffement climatique…

[Papageno]

Je ne vois pas non plus d'incompatibilité (de mon point de vue, par exemple, Egan est autant hard-science que social)
Mais quel écrivain français pense ainsi ?- Toi bien sur est quelques autres) - mais je ne suis pas sur qu'ils soient majoritaires , Si ?

[Roland C. Wagner]

Désolé, mais j'avoue que les notions d'optimisme ou de pessimisme m'échappent largement. Par contre, je comprends bien qu'il y ait des thématiques que l'on apprécie ou pas...
Oncle Joe

Pareil. J'ai largué ces deux concepts manichéens de ma philo perseonnelle...

Je ne vois pas ce que le bien et le mal viennent faire là-dedans.

[Sybille]

Le côté "ce monde est pourri, qu'il aille à sa perte" est une grosse excuse pour ne pas s'intéresser à ce qui se passe réellement.

J'ajouterai que, si l'on pense que tout est fichu, pourquoi publier des bouquins...
Malgré toute l'affection que j'ai pour lui, l'auteur est un animal qui a besoin d'être reconnu et admiré, lu, remarqué... alors il a une grosse dose d'optimisme de base.
(Le produit de l'anesthésie générale est encore dans mon sang, je n'assume rien de ce que je poste aujourd'hui 8) )

[jlavadou]

Moteur d'initiative, ça me va bien pour une littérature optimiste (SF ou autre), prenant le risque de proposer des solutions (risque puisque le ridicule de se planter n'est jamais loin) plutôt que se limiter à l'exploration - talentueuse - des dysfonctionnements et de leurs conséquences à long terme.

Peut-être que pour proposer des solutions et prendre des initiatives menant à une amélioration de la situation, il faut avoir exploré les dysfonctionnements et leurs conséquences à long terme... Du coup, optimisme et pessimisme seraient indissociables.

Mais bon, pour le coup, je suis d'accord avec Oncle Joe : cette distinction optimisme/pessimisme ne me semble pas avoir beaucoup de sens, cela ne me semble pas pertinent d'utiliser ces termes pour qualifier un texte.

Et puis, il semble que le but de Serge, d'après ce qu'il a dit ici, n'était pas de dire "voilà la solution" ou "il n'y a pas de solution, on va tous crever", mais d'offrir une alternative à une situation donnée, sans forcément préjuger de l'aspect positif ou négatif de cette situation, ni de ses évolutions possibles. Mais bon, je m'avance beaucoup, n'ayant pas lu les textes. En tout cas, l'expression "Il y a toujours la fugue dans l'étrangeté" utilisée par Serge me plaît beaucoup a priori.

[Soslan]

[

Je ne vois pas ce que le bien et le mal viennent faire là-dedans.

J'emploie peut-être un peu légérement le mot manichéen.

Binaire conviendrait peut-être mieux (même s'il sonne moins bien).

[Soslan]

J'ajouterai que, si l'on pense que tout est fichu, pourquoi publier des bouquins...
Malgré toute l'affection que j'ai pour lui, l'auteur est un animal qui a besoin d'être reconnu et admiré, lu, remarqué... alors il a une grosse dose d'optimisme de base.
(Le produit de l'anesthésie générale est encore dans mon sang, je n'assume rien de ce que je poste aujourd'hui 8) )

Après il y a ce qu'il appelle la catharsis, l'exorcisme.
Et a la lumière de ce que tu dis, l'auteur forcément optimiste car voulant être reconnu, ca confirme mon idée que ces concepts de catharsis, d'exorcisme, sont plus réflechis et de moins mauvaise foi (oui je grossis le trait) que le sacro-saint pessimisme / optimisme.

(mode troll on) Je sens qu'on va faire trembler le fil sur la Bit-litt là :twisted: .

[Roland C. Wagner]

Je ne vois pas non plus d'incompatibilité (de mon point de vue, par exemple, Egan est autant hard-science que social)
Mais quel écrivain français pense ainsi ?- Toi bien sur est quelques autres) - mais je ne suis pas sur qu'ils soient majoritaires , Si ?

Ce n'est pas une élection. On s'en fout, de qui est majoritaire.

Chaque auteur fait comme il veut. Il n'y a pas de règles gravées dans le marbre.

Cela dit, je me permets de rappeler que la science-fiction s'est construite par accumulation. La SF "sociale" découle de la SF "scientifique", etc. À peu de choses près, tous les composants thématiques du champ sont compatibles. Donc chacun peut choisir son approche comme ça lui chante — surfer sur la crête de la vague science-fictive ou hurler avec les loups littéraires.

Ou les deux.

C'est comme pour l'optimisme et le pessimisme : les deux mon général.

La nuit portant conseil, il m'est venu un autre élément de réponse à Patrice au sujet de la phrase de Jean-Claude qu'il a citée — phrase qui ne m'a causé aucun problème de compréhension. C'est sans doute personnel, mais j'aime bien tomber sur des termes et des concepts que je ne connais pas quand je lis un bouquin, et ça ne m'a jamais dérangé de devoir sortir le dictionnaire ou l'encyclopédie.

[Don Lorenjy]

Après il y a ce qu'il appelle la catharsis, l'exorcisme.

Chaque fois que je lis ces mots (avec aussi "esthétisation de la violence pour mieux la dénoncer" dans une critique de film ou un dossier de presse), je sais qu'on essaie de faire passer la pilule pour un truc bien crade/gore/violent en dédouanant par avance le lecteur/spectateur qui éprouvera un agréable frisson à cette exploitation du dégueu.
Avoir une excuse pour bander (ou mouiller) devant la spectacularisation de ses pulsions les plus sombres, ça double la jouissance, mais ça perd le plaisir de la transgression.

[Lem]

Résumons-nous.
Dans cette anthologie, qui n'est représentative de rien d'autre que de mes propres goûts projetés sur l'ensemble des textes reçus (et seulement eux), il y a
– trois novellas qui explorent le secteur des astéroïdes entre Mars et Jupiter, un Canada post-singularité et une Amérique menacée par la montée des eaux (laquelle ramène sur les plages toute une faune bizarroïde à la fois sinistre et très amusante). Dans chacun de ces trois textes, l'argument central est un contact avec une forme d'existence radicalement différente et les deux premiers possèdent une intrigue centrée sur de la technologie spéculative.
– trois novelettes où il est question de, disons, "Macworld" poussé jusqu'à son terme logique (vraiment drôle) et de deux altérations de l'Histoire, l'une par intrusion d'entités cosmiques en orbite terrestre et l'autre par la victoire du "magicomarxisme" en Europe centrale (tout aussi drôle).
– six nouvelles où on trouvent pêle-mêle un dédoublement dickien de la réalité, une affaire de centrale nucléaire qui fuit de partout, un acte de résistance poétique dans une société cyberfliquée, un technothriller militaire (avec arme absolue), un monde virtuel/mental où on récupère des œuvres d'art latentes et un voyage dans l'Hotel Ultime
– deux short-stories que la puissance du style et des images permettent de décrire sobrement comme des coups de poing dans la gueule.
– le tout précédé d'une préface qui n'embrigade personne (et surtout pas les auteurs dont la plupart, d'expérience, sourient poliment quand je prononce le mot qui fâche, celui qui commence par "méta") mais essaie d'attirer l'attention sur un aspect peu analysé de la science-fiction et se demande si cet aspect aurait quelque chose à voir avec l'ostracisme que lui a infligé, pendant un siècle, le reste de la littérature..
A mes yeux, c'est ce livre qui sera en librairie demain. Est-il globalement optimiste ou pessimiste ? Je n'en sais rien et je crois qu'au fond, la question ne se pose pas. Disons qu'il est actif : qu'il affronte la question de la mort puis continue son chemin calmement avec même, me semble-t-il, un demi-sourire de triomphe discret.
Le lirez-vous comme ça ? C'est évidemment une autre histoire.

[Soslan]

Après il y a ce qu'il appelle la catharsis, l'exorcisme.

Chaque fois que je lis ces mots (avec aussi "esthétisation de la violence pour mieux la dénoncer" dans une critique de film ou un dossier de presse), je sais qu'on essaie de faire passer la pilule pour un truc bien crade/gore/violent en dédouanant par avance le lecteur/spectateur qui éprouvera un agréable frisson à cette exploitation du dégueu.
Avoir une excuse pour bander (ou mouiller) devant la spectacularisation de ses pulsions les plus sombres, ça double la jouissance, mais ça perd le plaisir de la transgression.

Par forcément, loin de là.
Apollinaire a dirigé une grande partie de son oeuvre poétique et "romanesque" en un immense exorcisme (je pense au Poète assassiné notamment) et ça n'a rien de gore ou crade. Luxe suprême, c'est passionant et pas du tout narcissique comme on pourrait le craindre.

[Travis]

pour ceux qui hésitent il y a aussi ça qui sort demain



ok je :arrow:

[Travis]

Résumons-nous.
Dans cette anthologie, qui n'est représentative de rien d'autre que de mes propres goûts projetés sur l'ensemble des textes reçus (et seulement eux), il y a
– trois novellas qui explorent le secteur des astéroïdes entre Mars et Jupiter, un Canada post-singularité et une Amérique menacée par la montée des eaux (laquelle ramène sur les plages toute une faune bizarroïde à la fois sinistre et très amusante). Dans chacun de ces trois textes, l'argument central est un contact avec une forme d'existence radicalement différente et les deux premiers possèdent une intrigue centrée sur de la technologie spéculative.
– trois novelettes où il est question de, disons, "Macworld" poussé jusqu'à son terme logique (vraiment drôle) et de deux altérations de l'Histoire, l'une par intrusion d'entités cosmiques en orbite terrestre et l'autre par la victoire du "magicomarxisme" en Europe centrale (tout aussi drôle).
– six nouvelles où on trouvent pêle-mêle un dédoublement dickien de la réalité, une affaire de centrale nucléaire qui fuit de partout, un acte de résistance poétique dans une société cyberfliquée, un technothriller militaire (avec arme absolue), un monde virtuel/mental où on récupère des œuvres d'art latentes et un voyage dans l'Hotel Ultime
– deux short-stories que la puissance du style et des images permettent de décrire sobrement comme des coups de poing dans la gueule.
– le tout précédé d'une préface qui n'embrigade personne (et surtout pas les auteurs dont la plupart, d'expérience, sourient poliment quand je prononce le mot qui fâche, celui qui commence par "méta") mais essaie d'attirer l'attention sur un aspect peu analysé de la science-fiction et se demande si cet aspect aurait quelque chose à voir avec l'ostracisme que lui a infligé, pendant un siècle, le reste de la littérature..
A mes yeux, c'est ce livre qui sera en librairie demain. Est-il globalement optimiste ou pessimiste ? Je n'en sais rien et je crois qu'au fond, la question ne se pose pas. Disons qu'il est actif : qu'il affronte la question de la mort puis continue son chemin calmement avec même, me semble-t-il, un demi-sourire de triomphe discret.
Le lirez-vous comme ça ? C'est évidemment une autre histoire.

dit de cette manière, ça donne envie de découvrire les textes de tous les auteurs, novice ou chevronné

[Roland C. Wagner]

Résumons-nous.

Tout ça ne nous dit toujours pas ce que tu fais du cycle d'Arkham.