Rod Rees Le Demi-Monde (Hiver) J'ai lu
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- Aikau le bô
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Un roman pour ado.
Ouaip ! Parfaitement ! Non pas que j’ai quoi que ce soit contre les romans pour ado, hein, moi-même, j’ai été un ado, une fois, il y a longtemps, quand tout partait pas à vau-l’eau et qu’on respectait nos aînés et que le ciel était plus bleu et l’herbe plus verte (comme le disait si bien Aristote)…
Le Demi-monde est roman avec des chapitres courts. C’est bien, ça évite à l’ado d’avoir peur devant toutes les lignes et ces mots. Et puis, ça donne la sensation de lire très vite (wouah ! J’ai lu trois chapitres ce soir !).
Le Demi-monde part d’une idée peu originale mais sympa : un monde virtuel avec des « gens » virtuels dans lequel on injecte des « vrais » gens. Problèmes :
- D’innombrables problèmes de cohérences. A la longue, on ne se dit plus « Hum… ai-je mal lu une info ? Ou alors, est-ce un super secret de la mort qui sera dévoilé dans le 18ème tome du 3ème cycle ? ». Non, au bout de 10 fois, on se rend compte qu’on n’est pas – totalement – idiot et qu’en fait il s’agit de trous dans le scénar assez grands pour laisser passer des escadrons de polypes volants.
- Le style littéraire est vulgaire et sans imagination. Dire putain et merde ne suffit pas pour rendre compte de l’exaspération d’un personnage.
- Les personnages sont sans intérêt. Ou plutôt si, d’un grand intérêt si pour vous « Hunger Games » constitue le summum de la subtilité des relations humaines.
- Les scènes s’enchaînent à un rythme endiablé. C’est bien, mais à la longue ça devient paradoxalement ennuyeux et vain. « Ah… encore, une scène de tension ou tout peut basculer… houlala… qu’est-ce que j’ai peur, je l’attendais pas, ce n’est que la douzième fois en trente pages…. ». Ces scènes d’ailleurs sont toutes plus improbables les unes que les autres. Exemple : Bob monte un plan d’évasion imbécile et rocambolesque finissant sur « on court sur un terrain dégagé (devant les soldats surentraînés), on passe le mur (devant les soldats surentraînés) et court dans la rue, sans véhicule ni rien ». Super plan, non ? Vous vous dites : « Wouah, c’est vraiment risqué, je suis stressé pour eux ». Et là, au moment où ils vont se mettre à courir et se faire mitrailler la tête comme les crétins qu’ils sont… Paf ! Un autre groupe s’évade, pique une voiture et les embarque ! Elle est pas belle la vie ? Et puis, le côté « Ben ça alors, tu as justement la compétence unique hyper rare dont on a super besoin ? Quelle chance alors ! »…
Bref. Le Demi-monde, à seize ans, j’aurais trop kiffé grave ma race [remplacer par expression en vogue en ce moment chez les boutonneux]. A plus de trente, on passe un moment pas vraiment désagréable mais on final on se dit qu’il y a bien mieux à lire
Ouaip ! Parfaitement ! Non pas que j’ai quoi que ce soit contre les romans pour ado, hein, moi-même, j’ai été un ado, une fois, il y a longtemps, quand tout partait pas à vau-l’eau et qu’on respectait nos aînés et que le ciel était plus bleu et l’herbe plus verte (comme le disait si bien Aristote)…
Le Demi-monde est roman avec des chapitres courts. C’est bien, ça évite à l’ado d’avoir peur devant toutes les lignes et ces mots. Et puis, ça donne la sensation de lire très vite (wouah ! J’ai lu trois chapitres ce soir !).
Le Demi-monde part d’une idée peu originale mais sympa : un monde virtuel avec des « gens » virtuels dans lequel on injecte des « vrais » gens. Problèmes :
- D’innombrables problèmes de cohérences. A la longue, on ne se dit plus « Hum… ai-je mal lu une info ? Ou alors, est-ce un super secret de la mort qui sera dévoilé dans le 18ème tome du 3ème cycle ? ». Non, au bout de 10 fois, on se rend compte qu’on n’est pas – totalement – idiot et qu’en fait il s’agit de trous dans le scénar assez grands pour laisser passer des escadrons de polypes volants.
- Le style littéraire est vulgaire et sans imagination. Dire putain et merde ne suffit pas pour rendre compte de l’exaspération d’un personnage.
- Les personnages sont sans intérêt. Ou plutôt si, d’un grand intérêt si pour vous « Hunger Games » constitue le summum de la subtilité des relations humaines.
- Les scènes s’enchaînent à un rythme endiablé. C’est bien, mais à la longue ça devient paradoxalement ennuyeux et vain. « Ah… encore, une scène de tension ou tout peut basculer… houlala… qu’est-ce que j’ai peur, je l’attendais pas, ce n’est que la douzième fois en trente pages…. ». Ces scènes d’ailleurs sont toutes plus improbables les unes que les autres. Exemple : Bob monte un plan d’évasion imbécile et rocambolesque finissant sur « on court sur un terrain dégagé (devant les soldats surentraînés), on passe le mur (devant les soldats surentraînés) et court dans la rue, sans véhicule ni rien ». Super plan, non ? Vous vous dites : « Wouah, c’est vraiment risqué, je suis stressé pour eux ». Et là, au moment où ils vont se mettre à courir et se faire mitrailler la tête comme les crétins qu’ils sont… Paf ! Un autre groupe s’évade, pique une voiture et les embarque ! Elle est pas belle la vie ? Et puis, le côté « Ben ça alors, tu as justement la compétence unique hyper rare dont on a super besoin ? Quelle chance alors ! »…
Bref. Le Demi-monde, à seize ans, j’aurais trop kiffé grave ma race [remplacer par expression en vogue en ce moment chez les boutonneux]. A plus de trente, on passe un moment pas vraiment désagréable mais on final on se dit qu’il y a bien mieux à lire
Si la science est l'unique aspect déterminant de la SF, et que la psychologie est une science, alors Madame Bovary est de la SF
et à presque 40 ans, on s'enlise dans la lecture (malgré les chapitres courts).
Malheureusement, les progrès de la science sont souvent comme une hache dans les mains d’un criminel pathologique - Albert Einstein
- Aikau le bô
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Bon ben ça confirme le côté ado du roman. Plus on vieilli, plus l'ouvrage devient indigeste... comme mauvais un burger? Ado, j'aurais pu en manger tous les jours. Aujourd'hui, j'ai toujours envie d'en manger, mais ça me laisse sur ma faim, me fait grossir et me file mal au ventre.justi a écrit :Et à plus de 40 on a pas dépassé la page 25...
Blague à part, la comparaison de Lhisbei est très juste. Un blockbuster où l'on met le cerveau sur off pendant 2 heures mais où on en prend plein les mirettes, c'est plaisant. Un blockbuster de ce type qui durerait 3h30, c'est indigeste.
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- bormandg
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Je plussoie Aikau; je me suis infligé d'aller jusqu'au bout en espérant que les incohérences seraient corrigées dans la suite, et j'ai mis ma recension de côté pour attendre la dite suite, mais je crois vraiment qu'il faudrait du génie pour recoller les idées incompatibles.
J'ajoute le pire défaut de ce livre: les personnages virtuels ne présentent AUCUNE différence avec des humains normaux dans les pensées et actions; ce sont des personnages de roman comme les autres; alors même qu'ils sont supposés non seulement être des programmes informatiques, mais dotés d'une programmation qui leur donnerait unephysiologie différente (pas de sang dans les veines mais la nécessité de boire du sang pris sur les "démons" qui hébergent les visiteurs venus du réel). Là où certains auteurs (Cherryh dans Les Oubliés de Gehenna, Bacigalupi dans La Fille automate), parviennent à faire sentir le caractère autre de certains personnages, Rees nous écrit un mauvais roman d'uniformes noirs et de fusils-mitrailleurs avec des personnages qui ne se distinguent en rien des personnages d'un roman ordinaire.
Alors je ne parle pas de "côté ado" je parle de côté "méprisant pour les ados": on leur donne un roman supposé en-deça de leurs possibilités de compréhension, qui ne risque pas de leur apprendre quelque chose, mais plutôt d'augmenter leur réticence à apprendre.
J'ajoute le pire défaut de ce livre: les personnages virtuels ne présentent AUCUNE différence avec des humains normaux dans les pensées et actions; ce sont des personnages de roman comme les autres; alors même qu'ils sont supposés non seulement être des programmes informatiques, mais dotés d'une programmation qui leur donnerait unephysiologie différente (pas de sang dans les veines mais la nécessité de boire du sang pris sur les "démons" qui hébergent les visiteurs venus du réel). Là où certains auteurs (Cherryh dans Les Oubliés de Gehenna, Bacigalupi dans La Fille automate), parviennent à faire sentir le caractère autre de certains personnages, Rees nous écrit un mauvais roman d'uniformes noirs et de fusils-mitrailleurs avec des personnages qui ne se distinguent en rien des personnages d'un roman ordinaire.
Alors je ne parle pas de "côté ado" je parle de côté "méprisant pour les ados": on leur donne un roman supposé en-deça de leurs possibilités de compréhension, qui ne risque pas de leur apprendre quelque chose, mais plutôt d'augmenter leur réticence à apprendre.
"If there is anything that can divert the land of my birth from its current stampede into the Stone Age, it is the widespread dissemination of the thoughts and perceptions that Robert Heinlein has been selling as entertainment since 1939."
- Aikau le bô
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Très juste. J’irai même plus loin, ce sont des personnages - y compris les « vrais » humains - de mauvais roman : caricaturaux, archétypaux, illogiques, etc. Même les « grands méchants », pourtant forcément un peu caricaturaux ne m’ont pas convaincus. J’ai vraiment senti le côté « utilitaire » des personnages et jamais l’aspect « vraisemblable ».bormandg a écrit : J'ajoute le pire défaut de ce livre: les personnages virtuels ne présentent AUCUNE différence avec des humains normaux dans les pensées et actions; ce sont des personnages de roman comme les autres
Oui, c’est vrai. J’essayais juste de faire un exercice de mémoire en tentant de me souvenir de ce que j’aurais aimé à 16 ans. Je pense sincèrement que Le Demi-Monde m’aurait plu à cet âge.bormandg a écrit :Alors je ne parle pas de "côté ado" je parle de côté "méprisant pour les ados": on leur donne un roman supposé en-deça de leurs possibilités de compréhension, qui ne risque pas de leur apprendre quelque chose, mais plutôt d'augmenter leur réticence à apprendre.
Maintenant (et pour être un peu politiquement incorrect, peut-être...), il me semble que le Demi-Monde est typiquement le genre de roman que les lecteurs « Da Vinci Code » aimeront : simple, sans aucun style littéraire, avec des chapitres courts, des rebondissements constants, quelques bonnes idées, etc. Vraiment, j’ai eu plusieurs fois la sensation en lisant Le Demi-Monde de lire un Da Vinci Code version SF. A quand l’adaptation par Ron Howard… ?
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- bormandg
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Là, il se ferait traiter de plagiaire. Toutes les idées exploitables de ce roman ont déjà fait l'objet de blockbusters...Aikau le bô a écrit : A quand l’adaptation par Ron Howard… ?
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J'ai pris pas mal de plaisir à cette lecture, en ne surveillant pas trop la cohérence de certains trucs, ça m'a offert un bon divertissement, dont je lirais la suite avec intérêt.
Pour ce qui est des arguments avancés ici et là par rapport aux personnages virtuels calqués sur des personnages réels, je déconseille vivement toute plongée dans l'uchronie qui devrait vous faire hérisser les cheveux sur la tête.
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L'affaire Herbefol
Au sommaire : La pointe d'argent de Cook, Black Man de Morgan, Navigator de Baxter, Cheval de Troie de Wells & The Labyrinth Index de Stross.
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- bormandg
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Tu n'as absolument pas compris le reproche.Même programmés pour imiter des personnages réels, les programmes devraient se différencier de personnages humains, ce qui n'est absolument pas un problème posé dans les uchronies.Herbefol a écrit :J'ai pris pas mal de plaisir à cette lecture, en ne surveillant pas trop la cohérence de certains trucs, ça m'a offert un bon divertissement, dont je lirais la suite avec intérêt.
Pour ce qui est des arguments avancés ici et là par rapport aux personnages virtuels calqués sur des personnages réels, je déconseille vivement toute plongée dans l'uchronie qui devrait vous faire hérisser les cheveux sur la tête.
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Tant mieux, faut se faire plasir! (mais ça n'empêche pas la critique, faut juste faire la différence entre un roman qui fait plaisir et un roman de qualité... non, ce n'est pas toujours la même chose...)Herbefol a écrit : J'ai pris pas mal de plaisir à cette lecture, en ne surveillant pas trop la cohérence de certains trucs, ça m'a offert un bon divertissement, dont je lirais la suite avec intérêt.
Quel rapport avec l'uchronie? Les personnages sont selon moi caricaturaux, ce qui n'est absolument pas consubstantiel à l'uchronie ou à un roman historique. Ca dépend du talent de l'écrivain, pas du genre littéraire.Herbefol a écrit : Pour ce qui est des arguments avancés ici et là par rapport aux personnages virtuels calqués sur des personnages réels, je déconseille vivement toute plongée dans l'uchronie qui devrait vous faire hérisser les cheveux sur la tête.
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Je dirais plutôt que toutes les idées exploitables - tout court - ont déjà fait l'objet de blockbuster (hélas). Il suffit de voir le nombre de remake, reboot et autres ré-adaptation... Mais je suis peut-être un peu pessimiste sur ce coup-là...bormandg a écrit :Toutes les idées exploitables de ce roman ont déjà fait l'objet de blockbusters...Aikau le bô a écrit : A quand l’adaptation par Ron Howard… ?
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Non, la preuve il sort encore des livres et des films originaux (et certains totalement distincts des blockbusters). Mais, dans le cas des livres, il semble que celui-ci n'en fasse pas partie.Aikau le bô a écrit :Je dirais plutôt que toutes les idées exploitables - tout court - ont déjà fait l'objet de blockbuster (hélas). Il suffit de voir le nombre de remake, reboot et autres ré-adaptation... Mais je suis peut-être un peu pessimiste sur ce coup-là...bormandg a écrit :Toutes les idées exploitables de ce roman ont déjà fait l'objet de blockbusters...Aikau le bô a écrit : A quand l’adaptation par Ron Howard… ?
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J'ai au contraire très bien compris. Et le même reproche peut être fait à quantité d'uchronies : personnages qui restent trop dans les clous de leur version "de chez nous", trame historique qui calque la notre (Millecrabe de Herault en est un exemple navrant), etc.bormandg a écrit :Tu n'as absolument pas compris le reproche.Même programmés pour imiter des personnages réels, les programmes devraient se différencier de personnages humains, ce qui n'est absolument pas un problème posé dans les uchronies.Herbefol a écrit :J'ai pris pas mal de plaisir à cette lecture, en ne surveillant pas trop la cohérence de certains trucs, ça m'a offert un bon divertissement, dont je lirais la suite avec intérêt.
Pour ce qui est des arguments avancés ici et là par rapport aux personnages virtuels calqués sur des personnages réels, je déconseille vivement toute plongée dans l'uchronie qui devrait vous faire hérisser les cheveux sur la tête.
De plus, je trouve le reproche en partie injustifié dans le cas de Demi-monde. Les personnages n'ont pas évolués dans cet univers virtuel toute leur vie. Il me semble assez évident que le système n'a pas tourné pendant 1004 années virtuelles, mais que l'ensemble a été posé avec un "passé" et qu'on y a lâché des personnages virtuels, sur la base de leur équivalent réel, avec un semblant de mémoire et d'histoire. Dès lors, il n'est pas si aberrant qu'ils ne dévient pas autant.
L'affaire Herbefol
Au sommaire : La pointe d'argent de Cook, Black Man de Morgan, Navigator de Baxter, Cheval de Troie de Wells & The Labyrinth Index de Stross.
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Bon, je n'ai pas assez lu Millecrabe pour le défendre*; mais ce récit d'univers parallèle (je ne le classe pas uchronie et avais expliqué à Hérault pourquoi) a certainement des personnages trop archétypaux, et une intrigue qui sous-entend la transmission héréditaire des qualités, des compétences et de l'intelligence; il n'empêche que les personnages n'ont pas à se comporter d'une façon différente de celle attendue des personnages humains de n'importe quel roman. Tandis que, même si l'ordinateur ne tourne que depuis quelques années (assez longtemps néanmoins pour qu'aient été renversés les régimes installés au départ dans deux des secteurs), les différences de nature profonde entre les programmes pseudo-humains et les humains du monde réel auraient dû se manifester. Comme se manifeste le caractère différent des azi de Gehenna ou celui de la Fille automatique. Et je connais d'autres titres à citer qui respectent cette attente... C'est un reproche extrêmement précis et limité à un type de roman, non extensible aux défauts de vraisemblance d'autres types de romans.Herbefol a écrit :J'ai au contraire très bien compris. Et le même reproche peut être fait à quantité d'uchronies : personnages qui restent trop dans les clous de leur version "de chez nous", trame historique qui calque la notre (Millecrabe de Herault en est un exemple navrant), etc.bormandg a écrit :Tu n'as absolument pas compris le reproche.Même programmés pour imiter des personnages réels, les programmes devraient se différencier de personnages humains, ce qui n'est absolument pas un problème posé dans les uchronies.Herbefol a écrit :J'ai pris pas mal de plaisir à cette lecture, en ne surveillant pas trop la cohérence de certains trucs, ça m'a offert un bon divertissement, dont je lirais la suite avec intérêt.
Pour ce qui est des arguments avancés ici et là par rapport aux personnages virtuels calqués sur des personnages réels, je déconseille vivement toute plongée dans l'uchronie qui devrait vous faire hérisser les cheveux sur la tête.
De plus, je trouve le reproche en partie injustifié dans le cas de Demi-monde. Les personnages n'ont pas évolués dans cet univers virtuel toute leur vie. Il me semble assez évident que le système n'a pas tourné pendant 1004 années virtuelles, mais que l'ensemble a été posé avec un "passé" et qu'on y a lâché des personnages virtuels, sur la base de leur équivalent réel, avec un semblant de mémoire et d'histoire. Dès lors, il n'est pas si aberrant qu'ils ne dévient pas autant.
* j'attendais la réception du troisième pour finir le premier tiers et lire le deuxième; du coup il est passé de la pile 00 à la pile 0, où est enfin arrivé récemment le dit troisième, plus en SP.
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