Serge LEHMAN - Le Livre des Ombres
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Comme le souligne Lensman, et comme on aimerait avoir aussi la précision de la part de Serge, faut sortir des exemples précis pour savoir ce que recouvrent le "space opéra réac" et la SF d'auteur. Sinon, on en remet une couche sur les auteurs feignant par rapport à ceux qui travaillent et qui avait produit une fameuse liste d'auteurs (et on s'était aperçu, à cette occasion que ceux critiquant la SF française, aimaient finalement tout ce qui se publiait).Fabien Lyraud a écrit :C'est vrai que j'aimerais trouver plus souvent de grands romans avec une plume conciliant imagerie grandiose et thématique philosophique. Mais je pense que c'est plus le choix des éditeurs de publier un certain type de SF, plus littéraire écrite par des français parce qu'il y a un complexe d'infériorité vis à vis de la littérature générale que l'on traîne depuis trente ans.
En fantasy on se pose moins la question et c'est pour ça qu'on a des auteurs qui sévissent.
Un constat dans le vide, c'est un nid à polémiques stériles.
"There's an old Earth saying, Captain. A phrase of great power and wisdom. A consolation to the soul, in times of need : Allons-y !" (The Doctor)
http://melkine.wordpress.com/
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Si tu privilégies ton narcissisme à ton argumentation, ca rend toute conversation impossibleVirprudens a écrit :Réfléchis un peu à ça : je peux mentir.Erion a écrit : qui avait produit une fameuse liste d'auteurs (et on s'était aperçu, à cette occasion que ceux critiquant la SF française, aimaient finalement tout ce qui se publiait).
(et là, je me tais vraiment)
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Eh, mais je disais pas du tout ça, moi !Erion a écrit :Comme le souligne Lensman, et comme on aimerait avoir aussi la précision de la part de Serge, faut sortir des exemples précis pour savoir ce que recouvrent le "space opéra réac" et la SF d'auteur. Sinon, on en remet une couche sur les auteurs feignant par rapport à ceux qui travaillent et qui avait produit une fameuse liste d'auteurs (et on s'était aperçu, à cette occasion que ceux critiquant la SF française, aimaient finalement tout ce qui se publiait).
Dans un sens, je disais presque le contraire...
Et je n'avais pas lésiné sur les exemples au cas où. Pas assez, visiblement...
Par space opera, j'entendais des choses du genre de Heinlein ou Cordwainer Smith du côté des classiques, de Baxter ou (probablement) de Banks pour les contemporains. Ou même de Scalzi, pour un versant plus purement divertissant.
Laurent Genefort et Pierre Bordage ont été cités, auteurs que je n'ai pas pratiqués, je plaide coupable. Mais le premier surtout, notamment pour "Omale" - que ça fait un moment que je me dis qu'il faudrait que je le lise -, me semble pouvoir correspondre à cette définition. Il n'en reste pas moins que c'est de l'ordre de l'exception, du moins j'en ai l'impression.
Mais le space opera n'est qu'un exemple, et, encore une fois, ce n'est pas le genre qui m'attire le plus. Seulement, bon nombre d'aspects du Livre des Ombres en relèvent, et c'est à la fois probablement le genre le plus emblématique de la SF, et le plus connoté...
Hop : Cédric FERRAND, Wastburg
Donc, cher Virprudens, le paysage derrière ton avatar, c'est la Crète?Virprudens a écrit :Réfléchis un peu à ça : je peux mentir.Erion a écrit : qui avait produit une fameuse liste d'auteurs (et on s'était aperçu, à cette occasion que ceux critiquant la SF française, aimaient finalement tout ce qui se publiait).
(et là, je me tais vraiment)
Oncle Joe
Caricature qui est la reproduction d'un mème très ancien puisqu'il existait avant ta naissance. Or chacun sait qu'un mème se reproduit indépendamment de la réalité de ce qu'il recouvre.Nébal a écrit :A cette époque, je ne lisais pas de SF, j'étais un peu trop jeune pour ça, voire carrément pas né...
Ensuite, je l'ai souligné, je caricature.
Je n'ai pas le temps de faire un cours d'histoire de la SF en France, mais il me semble que, depuis la fin des années 80, la plupart des auteurs se situent précisément dans l'entre-deux. Lehman arrive peut-être un peu tardivement dans la Génération perdue, mais c'en est un représentant tout à fait typique.Nébal a écrit :Il y a eu des évolutions, des périodes où cette scission était particulièrement flagrante, d'autres où elle l'était moins.
C'est bien ça le problème : tu considères qu'il y a une "barrière".Nébal a écrit :Seulement, quand je vois aujourd'hui les auteurs français qui m'intéressent, le fait est qu'ils sont d'un côté de la barrière, alors que je ne fais pas dans le refus hystérique de ce qui se trouve de l'autre côté.
Marilyn Monroe et les Samouraïs du Père Noël ?Nébal a écrit :Et, à l'heure actuelle, une SF à la fois ambitieuse et populaire, ça me paraît "rare" (euphémisme) en France ; a fortiori si l'on s'en tient au space op'... Ce n'est pas le genre qui m'attire le plus, en même temps, mais je regrette ce manque "d'images" dans la SF de qualité en France. Et j'aimerais bien pouvoir lire de temps à autre un bon space op' français, qui sache être divertissant et bien foutu, intelligent et bien écrit. Ce qui est a priori impossible. En tout cas, j'en ai l'impression.
La Plaie ?
Ceux de nulle part ?
L'histoire éditoriale permet d'expliquer ce manque que tu perçois : jusqu'à la fin des années 80, un auteur français voulant écrire des space operas allait au Fleuve Noir, tout simplement parce que les autres éditeurs n'en voulaient pas.
Et puis, il y avait cette idée idiote que les gros romans français ne se vendaient pas.
L'Atalante a quelque peu changé la donne en publiant Les Guerriers du silence. Les pavés français devenaient soudain vendables. Mais cette tendance a été en partie étouffée par la montée de la fantasy et sans doute la baisse de la demande de la part des éditeurs ou de certains d'entre eux depuis le début du millénaire.
Le passage du poche au grand format a joué, aussi. Jusqu'à la fin des années 90, les français sortaient directement en poche pour la plupart.
Personnellement, j'ai pris un bon pied en lisant Les Opéras de l'espace de Genefort, sorti d'abord en poche en deux volumes puis réédité en "moyen format" en un seul. Mine de rien, ça fait une différence quand tu lis le livre.
Cher Roland, je trouve le "tout simplement" un peu rapide... il y a aussi une question de poule et d'oeuf, la question ne peut se réduire à une simple responsabilité des éditeurs (c'est un monde vaste, les éditeurs...)Bouse Bleuâtre a écrit :[
L'histoire éditoriale permet d'expliquer ce manque que tu perçois : jusqu'à la fin des années 80, un auteur français voulant écrire des space operas allait au Fleuve Noir, tout simplement parce que les autres éditeurs n'en voulaient pas.
Et puis, il y avait cette idée idiote que les gros romans français ne se vendaient pas.
.
Mais je sais bien que tu as une analyse plus poussée, je dis juste ça pour les jeunots qui nous lisent, et qu'ils ne se fassent pas une idée trop simple d'un problème très complexe (si c'est un problème)...
Oncle Joe
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Lorsque l'on débattait sur SF Franco beaucoup de participants considéraient qu'il fallait élargir le public du genre en essayant d'amener les lecteurs de littérature générale au genre. Je pense que beaucoup d'éditeurs ont cela en tête.
Personnellement j'ai toujours été - et je crois que Erion aussi d'ailleurs- contre cette idée. J'ai toujours eu la conviction que le lecteur de SF potentiel on le trouvera plutôt chez les passionnés de manga et d'anime, chez les joueurs de jeu vidéo et même de jdr. Et je suis même allé jusqu'à dire qu'il fallait faire un petit effort pour les ados et notamment les ados de banlieue qui souffrent d'un manque d'imaginaire. Mais non la majorité du milieu pense que c'est le public de la littgen qu'il faut convaincre. pas étonnant si le genre stagne.
Je fais partie de la génération qui a découvert la Sf par les dessins animés japonais. D'autre sont passés à la SF littéraire en passant par la BD et ça ne gênait personne. Si FNA a gagné par KO face à Denoel PDF à l'époque c'est aussi pour ça. Le fait que la SF n'est pas uniquement un littérature mais une culture multiforme.
La majorité de la nouvelle génération de lecteurs de fantasy vient du jdr et là aussi ça ne gêne personne. Dans la fantasy il y a conscience parmi une grande majorité des amateurs que le genre qu'ils aiment dépasse la seule littérature. Et donc la transition par un autre média est peut être nécessaire. Et chez les amateurs de fantasy il y a aussi la conviction qu'il peut exister dans ce genre des choses proches de la SF. La fantasy est aujourd'hui chez les plus jeunes lecteurs une passerelle vers la SF.
Je m'arrête là parce que je commence vraiment à me regarder écrire....
Personnellement j'ai toujours été - et je crois que Erion aussi d'ailleurs- contre cette idée. J'ai toujours eu la conviction que le lecteur de SF potentiel on le trouvera plutôt chez les passionnés de manga et d'anime, chez les joueurs de jeu vidéo et même de jdr. Et je suis même allé jusqu'à dire qu'il fallait faire un petit effort pour les ados et notamment les ados de banlieue qui souffrent d'un manque d'imaginaire. Mais non la majorité du milieu pense que c'est le public de la littgen qu'il faut convaincre. pas étonnant si le genre stagne.
Je fais partie de la génération qui a découvert la Sf par les dessins animés japonais. D'autre sont passés à la SF littéraire en passant par la BD et ça ne gênait personne. Si FNA a gagné par KO face à Denoel PDF à l'époque c'est aussi pour ça. Le fait que la SF n'est pas uniquement un littérature mais une culture multiforme.
La majorité de la nouvelle génération de lecteurs de fantasy vient du jdr et là aussi ça ne gêne personne. Dans la fantasy il y a conscience parmi une grande majorité des amateurs que le genre qu'ils aiment dépasse la seule littérature. Et donc la transition par un autre média est peut être nécessaire. Et chez les amateurs de fantasy il y a aussi la conviction qu'il peut exister dans ce genre des choses proches de la SF. La fantasy est aujourd'hui chez les plus jeunes lecteurs une passerelle vers la SF.
Je m'arrête là parce que je commence vraiment à me regarder écrire....
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Une fois de plus, j'aurais mieux fait de la fermer, moi...
Je ne parle pas de l'histoire du genre en France ; je ne parle pas de ces auteurs des années 1980-1990. Serge Lehman en est issu, d'accord ; et on pourrait aussi parler de Jean-Marc Ligny, de Claude Ecken, de Jean-Claude Dunyach, de Roland C. Wagner, etc. Les textes composant le recueil datent essentiellement de cette époque, OK.
Mais... justement.
Pour ce qui est du space op', je suis tout à fait d'accord sur l'aspect éditorial. Mais posons la question, alors : aujourd'hui, là, en 2008, des space op' français de qualité, on en trouve où ? Il y a bien un titre ou deux de temps à autre, au Bélial' ou à l'Atalante, etc., je ne le nie pas. Mais c'est quand même pas le Pérou...
Mais peu importe. Encore une fois, le space op' n'est qu'un exemple.
Plus largement, il y a la question de l'entre-deux. On trouvera bien quelques exemples de temps à autre : encore une fois, je caricaturais... mais pas forcément tant que ça, cela dit.
Et surtout, surtout - car c'était quand même l'essentiel ! -, je parle de la SF à "images", jouant à fond la carte du sense of wonder. Dans Le Livre des Ombres, "Le Chasseur dans l'escalier" en est un exemple frappant. Et dans la production française de ces dernières années, je n'en vois pas vraiment d'exemples, là où c'est fréquent ailleurs. Tant pis : je n'en déduis aucun jugement de valeur, là n'est pas la question...
Je ne parle pas de l'histoire du genre en France ; je ne parle pas de ces auteurs des années 1980-1990. Serge Lehman en est issu, d'accord ; et on pourrait aussi parler de Jean-Marc Ligny, de Claude Ecken, de Jean-Claude Dunyach, de Roland C. Wagner, etc. Les textes composant le recueil datent essentiellement de cette époque, OK.
Mais... justement.
Pour ce qui est du space op', je suis tout à fait d'accord sur l'aspect éditorial. Mais posons la question, alors : aujourd'hui, là, en 2008, des space op' français de qualité, on en trouve où ? Il y a bien un titre ou deux de temps à autre, au Bélial' ou à l'Atalante, etc., je ne le nie pas. Mais c'est quand même pas le Pérou...
Mais peu importe. Encore une fois, le space op' n'est qu'un exemple.
Plus largement, il y a la question de l'entre-deux. On trouvera bien quelques exemples de temps à autre : encore une fois, je caricaturais... mais pas forcément tant que ça, cela dit.
Et surtout, surtout - car c'était quand même l'essentiel ! -, je parle de la SF à "images", jouant à fond la carte du sense of wonder. Dans Le Livre des Ombres, "Le Chasseur dans l'escalier" en est un exemple frappant. Et dans la production française de ces dernières années, je n'en vois pas vraiment d'exemples, là où c'est fréquent ailleurs. Tant pis : je n'en déduis aucun jugement de valeur, là n'est pas la question...
Modifié en dernier par Nébal le jeu. oct. 23, 2008 11:55 am, modifié 1 fois.
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Ouaip, moi aussi.Lensman a écrit :Cher Roland, je trouve le "tout simplement" un peu rapide...
Tiens, prends la réception critique de Planète à trois temps. Dans mon souvenir, le gimmick, c'était "pour son premier roman, Jean-Pierre Hubert a écrit un space opera et il le publie dans la collection Anti-Mondes". Après, on pouvait décliner positivement ou négativement les différents arguments, peu importait. Je rappelle qu'Anti-Mondes avait publié Les Soleils noirs d'Arcadie, "anthologie-manifeste de la NSFFP. (Tout ça au milieu des années 70, hein ?)
Écrire un space opera, à certaines époques, c'était franchement une démarche, un choix. Dans les années 80, en dehors du Fleuve, il y en a quelques-uns chez J'ai lu. Et, bon, chez Laffont, Nuage est bel et bien un genre de space opera, tout comme L'Orbe et la roue si je ne m'abuse.
Ici, la loi de Sturgeon joue à fond en défaveur des auteurs français.
Non, la question, c'est celle du support. Et aussi celle de l'imitation.Nébal a écrit :Et surtout, surtout - car c'était quand même l'essentiel ! -, je parle de la SF à "images", jouant à fond la carte du sense of wonder. Dans Le Livre des Ombres, "Le Chasseur dans l'escalier" en est un exemple frappant. Et dans la production française de ces dernières années, je n'en vois pas vraiment d'exemples, là où c'est fréquent ailleurs. Tant pis : je n'en déduis aucun jugement de valeur, là n'est pas la question...
Quels supports éditoriaux sont actuellement demandeurs de space opera français ?
Quand on commence à écrire avec l'intention de publier, est-ce qu'on n'a pas tendance à imiter ce qui se publie déjà ?
Et, corollaire amusant :
Le sense of wonder n'a-t-il pas été considérablement dévalorisé dans notre pays ?
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Même des textes aussi littéraire que Animaméa de Richard Canal ou Le jeu des sabliers de Jean Claude Dunyach ont été publié au Fleuve c'est dire la frilosité des éditeurs français de l'époque.
Le dernier nouveau nom important dans la SF c'est Johan Héliot apparut en 2000. Depuis s'il y a de nouveaux auteurs c'est surtout des nouvellistes. En fantasy le renouvellement autorial est régulier mais en SF c'est un peu le désert sauf bien enteendu chez Rivière Blanche ou Eon mais là ce sont des éditeurs certes dynamique mais à la distribution confidentielle. Et ce n'est pas la fantasy qui bouffe le lectorat de la SF. Il y a autre chose. Des choix éditoriaux qui favorisent la fantasy mais aussi les anglo saxons. L'idée que les ropmans français se vendent mal est profondément ancrée. Le fait est qu'à l'époque du FNA il n'y avait aucun suivi des ventes.Plus largement, il y a la question de l'entre-deux. On trouvera bien quelques exemples de temps à autre : encore une fois, je caricaturais... mais pas forcément tant que ça, cela dit.
Le space opera réac = Aubenque ?Comme le souligne Lensman, et comme on aimerait avoir aussi la précision de la part de Serge, faut sortir des exemples précis pour savoir ce que recouvrent le "space opéra réac.
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