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par Paraph » mer. juin 17, 2009 10:00 pm
Je suis justement en train de lire ce roman (nouvellement débarqué sur le forum, j'avais négligé d'apercevoir le sujet déjà consacré à celui-ci, et j'avais pondu toute une tartine pour présenter l'ouvrage, que j'ai du coup effacée, vu qu'elle était inutile et redondante). J'avais également lu, et apprécié quoique dans une moindre mesure (les épilogues ne m'avaient pas vraiment convaincu) Seigneurs de l'Olympe.
A titre de curiosité, je reproduis ci-dessous le message que j'avais précédemment écrit, pour livrer à frais mon impression (je suis conscient que beaucoup de ce que je dis a déjà été dit, mais mon propos sera plus cohérent si je le livre tel quel, enfin, je me comprends, il est tard, désolé si cela semble confus):
Le roman est paru récemment (mai 2009, de mémoire) chez l'Atalante, dans le format que je préfère à l'autre parce que la couverture, plastifiée, est plus résistante.
C'est mon deuxième roman de Negrete, le tout en français. Pour ceux qui ne connaissent pas, c'est traduit de l'espagnol, et bien traduit (avec des imparfaits du subjonctif dans le texte, et tout, et tout). J'avais lu Seigneurs de l'Olympe il y a quelques mois. Nous sommes dans la continuité de cette œuvre, dans la mesure où il s'agit de fantasy centrée sur la Grèce ancienne, à la différence que nous passons d'une trame mythologique, dont les héros sont les divinités elles-mêmes, à une uchronie en bonne et due forme.
Ici, le postulat uchronique est qu'Alexandre le Grand n'est pas, contrairement à ce que notre Histoire a retenu, mort en 323 avant JC sur le chemin qui le ramenait d'Inde vers sa Macédoine natale, mais qu'il a, grâce à l'intervention à point nommé d'un médecin amnésique, échappé à l'empoisonnement conjuré par des membres de son entourage. Dès lors, Alexandre n'aura de cesse de trouver un ennemi à sa mesure, en l'occurrence, la toute jeune nation romaine, alors en pleine expansion dans le nord de l'Italie. Sur sa route, se dressera un certain Caius Julius Caesar (dont j'ignore s'il s'agit de l'auteur de La Guerre des Gaules subtilement décalé de deux siècles par rapport à son époque d'origine, ou d'un homonyme en amont de la lignée familiale du célèbre Jules).
Je n'ai pas encore achevé ma lecture, mais pour le moment, c'est du solide, sans surnaturel (mais ça pourrait venir, par le truchement d'objets magiques par exemple, enfin, on verra). Les puissants de ce monde côtoient des acteurs plus modestes, auxquels le lecteur s'identifie plus aisément qu'aux figures historiques.
Le médecin amnésique, obligé de noter, par peur de tout oublier de nouveau, ce qu'il vit au quotidien, me rappelle, en moins nébuleux, le héros éponyme de Latro in the Mist (édition omnibus compilant Soldier of the Mist et Soldier of Arete, j'avoue que j'ignore si ces deux romans ont été traduits en français), de Gene Wolfe. Plus j'y pense, et plus je me dis que les deux se ressemblent singulièrement dans le traitement (à ceci près que Latro oublie tout ce qu'il a vécu hormis les dernières quarante-huit heures, tandis que Nestor, le médecin de Negrete, a conservé tous les souvenirs postérieurs à sa perte de mémoire).
Le même Javier Negrete a aussi écrit, également traduits chez l'Atalante, Le Regard des furies, Le Mythe d'Er ou Le dernier voyage d'Alexandre le Grand, Zémal, l'épée de feu : Chronique de Tramorée, et Chronique de Tramorée, Tome 2 : Syfron : L'Esprit du mage, que je n'ai pas (encore) lus. J'attends de prendre la pleine mesure de cet écrivain, professeur de grec dans le civil, mais pour le moment, ce que j'en ai lu me convainc tout à fait.