Erion a écrit :Mettons que je fasse une critique de Pierre Michon, et que je dise "c'est mal écrit", en citant en plus quelques passages pour étayer mon propos (je t'assure que c'est faisable sans aucune mauvaise foi, mais parce que c'est faisable avec n'importe quel écrivain), ben tu ne pourras rien avancer d'autre pour me contrer que de dire "moi, je trouve ça bien écrit". Et là, discussion terminée, on est bien avancés.
Au contraire, c'est la seule base sur laquelle pourrait débuter une discussion. Je n'ai pas choisi l'exemple de Michon au hasard : c'est quelqu'un qui a tendance à faire dans le style pour le style, et ça peut déplaire. Je comprendrais parfaitement qu'on soit insensible à la plume de Michon. Bien sûr que c'est faisable. Mais on peut piocher des exemples dans ses textes, comparer, argumenter, confronter les sensibilités.
Mais mon point est le suivant : dans son cas, comment peut-on éviter de parler de la forme dans une critique, dans la mesure justement où c'est si essentiel ? C'est là-dessus que va se jouer la partition entre les admirateurs et les autres ! Si le critique n'en parle pas, qui le fera ? Et à quoi servirait une critique de Michon qui ne traiterait pas de son style ?
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Je ne sais même pas pourquoi je te réponds.