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par Gérard Klein » mer. janv. 02, 2013 6:15 pm
Certes, les deux Ortog et en particulier celui couronné de ténèbres, tout comme les autres œuvres citées, ne figurent probablement pas au nombre des monuments éternels érigés par l’esprit humain, ni même des chefs-d’œuvre, mais cela nous donne l’occasion de réexaminer la question des classiques. Wiki explique ça très bien au même terme. Voir aussi chef-d’œuvre. Je n’insisterai donc pas.
En revanche, je reviendrai à travers mon second exemple sur un des mépris potache (l’état potache étant à la fois une manifestation et une prolongation de l’immaturité, hélas parfois illimitée) du sujet de notre étude, concernant cette fois Alfred Elton van Vogt(1912-2000).
J’ai été mandaté par l’A.A.A.A.A.A.A.A.A.H.(Association des amateurs, amis et admirateurs d’Alfred et autres auteurs affiliés et affidés humains ) pour examiner l’acharnement quasi pathologique avec lequel Nébal répète son aversion pour cet écrivain réputé, en général de façon répétitive et hors de tout propos. L’A.A.A.A.A.A.A.A.A.H. a relevé 106 occurrences; d’autres sources indiquent seulement 93. Je ne me suis pas occupé de vérifier ces assertions quantitatives, restant sur le sentiment qu’elles étaient qualitativement bien fondées.
Sur quoi l’objet de notre étude se fonde-t-il pour soutenir son dénigrement compulsif de l’œuvre dans son entièreté? A-t-il lu dans sa totalité l’œuvre de van Vogt? D’autant que celle-ci est très variée et a considérablement évolué au cours de sa carrière. A-t-il lu des nouvelles aussi exemplaires que The Enchanted Forest? En a-t-il lu une seule page dans le texte original, par exemple les deux premiers paragraphes du Voyage of the Space Beagle qui sont aussi admirables, dans leur langue, que le début du Salammbô de Flaubert ou que celui de La Guerre du feu de Rosny Ainé? A-t-il pris en compte son influence et les réflexions qui lui ont été consacrées? Van Vogt est admiré par des augures prestigieux, comme l’Oncle Joe, le Vénérable Jacques Sadoul et le signataire de ces lignes. Philip K. Dick que personne ne contestera en tant qu’arbitre des élégances littéraires lui a rendu un constant hommage de ses débuts à sa fin, notamment dans sa lettre du 2 mars 1982 à David Hartwell (in Nouvelles tome 2/1953-1981, Denoël 2000, page 1374.) On peut aisément démontrer que van Vogt, Canadien d’origine néerlandaise, à lui seul, a considérablement transformé la science-fiction américaine à partir de 1939, à la fois dans sa thématique et dans ses modes d’écriture. Il est pratiquement à l’origine du space opera galactique, en tout cas de sa renaissance et de sa sophistication moderne. Son œuvre considérable est certes aussi inégale qualitativement que celle de Philip K. Dick, et ses dernières années ont été assombries et écrasées par la maladie d’ Alzheimer dont il souffrait. Ce qui justifie tout à fait les opinions nuancées que les experts précités ont exprimées sur certains textes. Mais son génie éclate jusque dans des détails. Ainsi, dans The Voyage of the Space Beagle, (1939-1950) il évoque l’hiver nucléaire (page 41 de l’édition Signet, 1952, titrée Mission: Interplanetary) bien avant les scientifiques et stratèges qui ne l’ont sérieusement envisagé que dans les années 1980.
(à suivre)
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Gérard Klein le mer. janv. 02, 2013 6:23 pm, modifié 1 fois.
Mon immortalité est provisoire.