Plutôt que de l'effet (qui joue, bien sûr, mais c'est un effet, seulement...), je dirais de l'intention de l'auteur, que le lecteur comprend. Dans Silverberg, on ne peut pas s'empêcher de pense à un "mutant", au "pouvoir" (télépathie) vu comme un attribut de l'homme futur. Cela s'inscrit dans toute une thématique, qui a son histoire dans la SF.Lem a écrit : Ce qui les différencie est plutôt à chercher du côté de l'effet.
Dans "Carrie", cette notion d'évolution est absente. Le personnage est simplement "anomalique" par rapport à son entourage. On est davantage dans l'idée qu'il y a eu, qu'il y a (et qu'il y aura, mais ça n'a pas d'importance, sauf de décors, l'action pourrait se passer à l'époque des sorcières de Salem, ou au Moyen Age...). C'est l'anomalie "en soi". Il n'y a pas d'enjeu SF (la notion de l'humain en train de changer (le futur sera différent du présent que nous connaissons), n'intervient à aucun niveau, alors que c'est très important chez Silverberg).
Cela dit, certains lecteurs peuvent ne pas se faire ces remarques... ceux de SF se les feront obligatoirement, même s'ils ne tireront pas forcément les même conclusion que moi. C'est caractéristique du genre SF: un texte est difficilement autonome (je ne dis pas que c'est impossible, je dis: difficilement), il faut avoir une idée du genre pour vraiment apprécier. Et ça se cultive, comme nous le savons tous (je crois...)
C'est pour cela que la SF ne se "définit" pas, ou alors de manière terriblement non satisfaisante et partielle: c'est quelque chose à étudier comme un phénomène culturel global, et en évolution.
Oncle Joe