A leurs Claviers : HAPPINESS IN SLAVERY ...

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Anne
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Message par Anne » lun. oct. 30, 2006 5:20 pm

C'est cependant plus digeste à mes yeux que le texte d'origine...

Dit comme ça, oui, d'accord, bien qu'il y aurait des choses à répondre. Mais pas de pinaillage ici, n'est-ce-pas?

Le propos de Léa Silhol était bien plus dirigé contre les lecteurs et les libraires que ton (votre?) argumentation choisie.

Herbefol
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Message par Herbefol » lun. oct. 30, 2006 9:15 pm

Là je rejoins Anne, j'ai la désagréable impression que Léa Silhol s'en prend pas mal au lecture dans cette histoire. Et ça personnellement je déteste. Non seulement parce que je n'imposerais jamais la moindre lecture à qui que ce soit parce que je déteste qu'on m'en impose, mais en plus je ne vois pas ce que je peux faire de plus que ce que je fais à l'heure actuelle pour soutenir le domaine de l'édition (à part braquer des petites vieilles pour avoir plus de thunes pour acheter encore plus de livres que je n'aurais plus le temps de lire). :?

Sans parler effectivement de la forme qui n'est pas des plus digestes à mon goût (mais bon, ça c'est une question... de goût :lol: ).

Papageno
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Message par Papageno » lun. oct. 30, 2006 9:34 pm

à part braquer des petites vieilles pour avoir plus de thunes pour acheter encore plus de livres
Tiens c'est une bonne idée ça! ;-)

Bon, sur le texte de Lea Silhol je crois que la polémique porte uniquement sur cette critique du lectorat et uniquement sur cela.
Sur le reste, difficulté pour les petites maisons d'édition de survivre, le fait de devoir obligatoirement tenir compte des réalités économiques, le fait que la disparition d'un éditeur soit dommageable pour tout le monde et que d'autre malheureusement peuvent suivre le même chemin, je crois la dessus que tout le monde dit la même chose et que tout le monde finalement est d'accord.

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Natacha
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Message par Natacha » lun. oct. 30, 2006 11:05 pm

Anne a écrit :C'est cependant plus digeste à mes yeux que le texte d'origine...
Dit comme ça, oui, d'accord, bien qu'il y aurait des choses à répondre. Mais pas de pinaillage ici, n'est-ce-pas?
Pinailler ? Moi pas comprendre.
Il s'agit ici en ce qui me concerne de donner quelques éléments concrets de plus à ceux qui veulent éventuellement pousser leur réflexion sur ce sujet jusqu'au bout.
Au final chacun en fait ce qu'il veut de toutes façons.
Anne a écrit :Le propos de Léa Silhol était bien plus dirigé contre les lecteurs et les libraires que ton (votre?) argumentation choisie.
Ah mais je n'"argumente" pas votre honneur :-). Ca supposerait que je veux convaincre quelqu'un, ce qui n'est pas le cas.
Par ailleurs, "Ma", "Notre", en l'occurence, c'est pareil, puisque je ne fais que développer certains points de sa tribune, lesquels sont issus de l'expérience commune que nous avons eue sur tout ça.

Est-ce que Léa s'en prend au lecteur ? Bien entendu. Mais pas seulement, loin de là, et je suis étonnée par la fixette qui est faite par certains sur cet aspect-là uniquement des choses.
En butinant par-ci par-là, je lis des réactions à droite et à gauche, et je vois que certains ont visiblement parfaitement compris le message de cette tribune. Et ne la vivent pas de manière personnelle. Donc, je suppose que tout dépend de l'état d'esprit dans lequel on aborde ce message.
Herbefol a écrit :Là je rejoins Anne, j'ai la désagréable impression que Léa Silhol s'en prend pas mal au lecture dans cette histoire. Et ça personnellement je déteste.
Hum... pourquoi ?
Quel est le problème avec ça exactement ?
Tu es le lecteur sigma qui estime faire déjà ce qu'il a à faire pour soutenir les maisons d'édition / maisons de disque / artisans de son quartier qu'il aime. En quoi te sens-tu piqué ou concerné de façon personnelle par ce message ?
Quoi, "pauvre lectorat" ? Cette entité anonyme et incernable a besoin qu'on prenne sa défense parce que c'est vraiment trop injuste de s'en prendre à lui ?
Allons, soyons sérieux.

Vous n'êtes pas en train de découvrir la notion de consomm-acteur, c'est pas exactement nouveau comme idée. Tiens, dans le même fil de discussion, je lis ça :
gutboy a écrit :Je voudrais juste vous citer l'exemple de l'éditeur américain de comics Fantagraphics. Son propriétaire a pour ambition de faire découvrir de nouveaux talents dans la BD. Sauf que, là non plus, proposer des nouveaux ne permet pas de vivre. Qu'a t-il fait? il a ouvert une branche qui vend des comics érotiques (le genre de daubes pour ados que publiait Elvifrance, pour les plus anciens d'entre nous). On peut discuter éternellement de la forme et des limites qu'on s'impose soi-même (ceux qui ont suivi les évolutions de la BD US dans les années 90 sauront à quel point on lui a craché dessus), mais le fond est bien: je trouve un moyen de financer ce que je veux vraiment faire. Il est le premier à dire que c'est lamentable de devoir en passer par là.
Hum... pas de problème avec le lectorat donc ?
A tous les étages, dans toutes les branches de l'édition, sur tous les continents, pour pouvoir faire vivre des choses qu'on estime valables, il faut accepter de prostituer une partie de sa production pour satisfaire le plus grand nombre ?
De quoi on parle là, si ce n'est pas, effectivement, d'un gros problème de lectorat ?

Et quoi, le public de la SF serait de meilleure classe que "l'autre" parce qu'on est un public plus petit ? Oh que non. Qu'est-ce que je lis ailleurs ?
Papageno a écrit :Pour l’amateur de SF
Fantasy = Mauvais livre
A priori de fait très répandu. Parmi d'autres du même tonneau.
Et même au sein de notre si charmante communauté SFF, la plupart des lecteurs cataloguent très vite leurs comparses en fonction des livres qu'ils ont dans leur bibliothèque. Le nier serait faire preuve d'une sacrée hypocrisie.
"Ah, tu lis du Bragelonne ?" (lèvre retroussée qui dit "cette héroique-fantasy de merde)
"Ah, tu lis de l'Oxymore ?" (lèvre retroussée qui dit "ces gothiaux qui font de la dark-fantasy)
Etc. Etc. On peut en trouver pour tout le monde, et à tous les étages.
Et au final, un bon nombre de gens restent sur leurs a priori, et ne cherchent pas à sortir la tête de ce qu'ils connaissent déjà.

Vous n'en faites pas partie ? Tant mieux !
Pourquoi tout ce fuss alors ?

Ca c'est pour un des aspects du topic "lectorat".
Maintenant, "les errements particuliers du public SF"
Léa Silhol a écrit :La conclusion à laquelle en viennent beaucoup de mes homologues dir-litt, c’est ça : le problème de la SF, c’est que son lectorat est en énorme proportion constitué de gens qui veulent non en lire mais en publier.
Et je crains qu’ils n’aient raison. Et alors… comment s’en sortir ?
Je me demande comment on en est venu là. Je me demande pourquoi les intéressés restent aveugles au problème. Je me demande si cette dérive pourra être redressée par ceux qui restent.
Et les développements qui suivent.

Je ne sais pas si c'est ce passage en particulier qui a fait autant réagir. Mais... comment dire ça avec délicatesse... hum... c'est vrai. Voilà, tout est là en fait. C'est la pure et stricte vérité.
Ca j'avoue, c'est un des visages du "lectorat" qu'on a appris à cartographier à la dure. Et dont les angles se sont peaufinés lorsque la boîte a fermé.

"Oh, c'est si dommage, j'espérais bien publier chez vous. Non, j'ai jamais acheté vos livres, mais j'aurais aimé publier..."
Résumé en gros du contenu de centaines de mails. Et je lis encore la même chose sur deux ou trois forums. Whô. Et je ne doute pas que d'autres éditeurs ayant coulé ont reçu la même chose, et que les suivants recevront la même chose.
Là, sérieux, si vous ne voyez pas le problème, ça ne sert de toutes façons à rien de le décortiquer pendant des heures. Tout est dans la tribune, il n'y a rien à ajouter ou retrancher.

Le message in fine de cette tribune, c'est un rappel évident au rôle de chacun comme consomm-acteur, oui. Et un appel au lobbying pour défendre ce que vous aimez. Le rappel simple que c'est la façon dont chacun oriente ses achats en matière de livres aujourd'hui qui dessinera le visage littéraire de demain. Ce qui pourra encore exister. Ou pas.

Le reste (ahah) n'est que littérature, comme dit l'autre.

Natacha

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Natacha
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Message par Natacha » lun. oct. 30, 2006 11:48 pm

Hop, un dernier pour la route :)
gutboy a écrit :J'ai un peu de mal à me sentir concerné par la disparition d'Oxymore.
Voilà, c'est assez provoc?
Non. Who cares ?
gutboy a écrit : Je voudrais juste vous citer l'exemple de l'éditeur américain de comics Fantagraphics. Son propriétaire a pour ambition de faire découvrir de nouveaux talents dans la BD. Sauf que, là non plus, proposer des nouveaux ne permet pas de vivre. Qu'a t-il fait? il a ouvert une branche qui vend des comics érotiques (le genre de daubes pour ados que publiait Elvifrance, pour les plus anciens d'entre nous). On peut discuter éternellement de la forme et des limites qu'on s'impose soi-même (ceux qui ont suivi les évolutions de la BD US dans les années 90 sauront à quel point on lui a craché dessus), mais le fond est bien: je trouve un moyen de financer ce que je veux vraiment faire. Il est le premier à dire que c'est lamentable de devoir en passer par là. Il est aussi celui qui dit qu'il préfère en passer par là plutot que de laisser Peter Bagge ou Dan Clowes dans l'anonymat (ça ne dit rien à personne en France, je vous rassure).
Hum. On est tout à fait, là, dans le cas de figure du "troisième éditeur" que j'évoquais ailleurs, celui dont la politique éditoriale se situe à mi-chemin du fou naïf qui ne fait que des livres auxquels il croit, et du marchand qui regarde de prime abord ce qui a des chances de se vendre.

Et c'est, très certainement, la solution la plus viable. Je n'ai aucun doute à ce sujet.
Il y a quelques années, on nous a proposé un manuscrit qui avait dans son titre "Magie", "Stephen King", "Harry Potter" et "Tolkien" (c'était un très long titre à sous-titre). Bonne vente quasiment assurée, on était en plein dans la vague Potter-Seigneur des Anneaux. Las, le manuscrit nous est tombé des mains après une trentaine de pages, copieusement annotées dans tous les sens de gros smileys aux yeux exhorbités --> O_°
C'est peu de dire que l'auteur y faisait passer les lecteurs de littérature de l'imaginaire (et d'ésotérisme) pour de gros handicapés mentaux probablement amputés à la naissance d'une part non négligeable de leurs facultés intellectuelles.
Bon. On aurait pu publier ça en mainstream, même, je pense. Ca aurait touché encore plus de public. Et puis ça aurait fait couler de l'encre comme livre, y a pas d'erreur. Non, vraiment, bonne vente en perspective. Nous ne l'avons pas édité bien entendu. Naïfs fous que nous sommes.
Des propositions comme ça, il en pleut des centaines sur les bureaux des éditeurs. Certains auteurs pratiquent très bien l'art de l'épaule dénudée d'ailleurs, version "regarde comme je t'aguiche sur de bonnes ventes potentielles", en accompagnant leurs manuscrits de lettres-fleuves : "mon livre à moi est un mélange de Harry Potter à la sauce Tolkien avec un soupçon de Da Vinci Code que même que les ventes ça va être de la balle." Comme c'est excitant.

Alors bon, peut-être que c'est très noble de la part de Fantagraphics d'être prêt à s'asseoir sur sa vision éditoriale, et à désigner une partie de son catalogue comme "lamentable" pour pouvoir publier des auteurs qu'il veut faire vivre. Peut-être.
Peut-être aussi que pour un Peter Bagge ou un Dan Clowes qu'il sort de l'anonymat, il contribue par ailleurs, avec ses collections de daubes, à rendre cyniques et dépressifs dix Peter Bagge en puissance dont les yeux deviennent de plus en plus sombres à mesure qu'ils voient leurs librairies se remplir de daubes (qui se vendent). Et à tuer, en acceptant d'alimenter la machine de la médiocrité, les perspectives d'avenir de ceux qui viendront dans quarante ans.
J'en connais (hélas) des auteurs de ce milieu qui ont un putain de talent, et qui ont décidé d'abandonner l'écriture. Parce que ces procédés les dégoûtent, et qu'ils ne supportent plus le visage de l'arène.

Mouaip. Il n'y a aucune solution simple ou évidente. Je suppose que chacun choisit la voie qu'il se sent capable d'assumer. Si le gars de Fantagraphics pense que les artistes qu'il sort de l'anonymat valent les compromis qu'il fait pour eux et les kilomètres d'écorce d'arbres qui seront dévolus à publier de la merde pour ça, ma foi, je lui souhaite d'avoir raison.

Et s'il faut ça pour être éditeur aujourd'hui, et bien peut-être que nous n'avions tout simplement pas ce qu'il faut pour le job. Tiens, ça aussi de fait, c'est dans la tribune. Et au final, who cares ?

Ca n'enlève rien à la réalité de la crise du livre dans son ensemble, à l'emballement de la machine (celle qui produit de la daube, notamment, et qui est en train de provoquer une sacrée crise de foie littéraire), et aux signaux qu'il semble vital d'apporter avant que tout ceci ne finisse dans un grand feu de joie. Il est peut-être encore temps de changer certaines choses.

Qui sait.

Natacha

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gutboy
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Message par gutboy » mar. oct. 31, 2006 8:48 am

---> Natacha : sans agression de ma part, la différence entre Fantagraphics et Oxymore, c'est que Fantagraphics existe encore pour proposer de nouveaux et bons auteurs. Comme tu le dis, c'est une question de choix. Bon, moi je suis un pragmatique (pour ne pas dire bêtement terre à terre): entre un éditeur qui publie de la merde ET de l'or, et un éditeur qui ne publie plus... J'ai choisi (à la fois l'éditeur ET parmi ce qu'il publie).
Peut-être aussi que pour un Peter Bagge ou un Dan Clowes qu'il sort de l'anonymat, il contribue par ailleurs, avec ses collections de daubes, à rendre cyniques et dépressifs dix Peter Bagge en puissance dont les yeux deviennent de plus en plus sombres à mesure qu'ils voient leurs librairies se remplir de daubes (qui se vendent).Et à tuer, en acceptant d'alimenter la machine de la médiocrité, les perspectives d'avenir de ceux qui viendront dans quarante ans.
D'où sort cette théorie? Le responsabilité est chez l'éditeur, pas chez l'auteur. Les auteurs continuent d'écrire, la publication ce n'est pas leur domaine.
C'est aux éditeurs de trouver le moyen de proposer les bons auteurs.
Ce n'est pas le fait que le marché soit saturé de merde qui fait que les bons auteurs ne sont pas publiés. Ce qui fait que les bons auteurs ne sont pas publiés, c'est quand il n'y a plus personne pour le faire.
Pardon de l'écrire crûment, mais quand un éditeur s'arrête, il fait du tort aux auteurs qu'il prétend défendre.
Listen now. Whoever you are, with these eyes of yours that move themselves along this line of text; whoever, wherever, whenever. If you can read this sentence, this one fragile sentence, it means you're alive. (Jeff Noon - Falling out of cars)

jerome
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Message par jerome » mar. oct. 31, 2006 9:40 am

---> Ca n'enlève rien à la réalité de la crise du livre dans son ensemble, à l'emballement de la machine (celle qui produit de la daube, notamment, et qui est en train de provoquer une sacrée crise de foie littéraire), et aux signaux qu'il semble vital d'apporter avant que tout ceci ne finisse dans un grand feu de joie. Il est peut-être encore temps de changer certaines choses.
Bon, je pense que c'est un phénomène indiscutable. On est à quoi, 40 000/50 000 livres publiés en France par an ? C'est sans doute trop dans une société où le nombre de possibilité de loisir a explosé mais pas forcément les budgets. Bon, après, qu'il y ait trop de merdes, je ne pense pas que ce soit le soucis. Parce que on va pas se faire un comité de lecture global qui dire quels bouquins doivent sortir. Alors changer oui, mais changer quoi ?
gutboy a écrit :C'est aux éditeurs de trouver le moyen de proposer les bons auteurs. Ce n'est pas le fait que le marché soit saturé de merde qui fait que les bons auteurs ne sont pas publiés. Ce qui fait que les bons auteurs ne sont pas publiés, c'est quand il n'y a plus personne pour le faire. Pardon de l'écrire crûment, mais quand un éditeur s'arrête, il fait du tort aux auteurs qu'il prétend défendre.
Même si sur le fait que les auteurs continuent quoi qu'il advienne à écrire, je suis d'accord, note que si l'oxy avait pu continuer, il l'aurait sans doute fait...
Jérôme
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gutboy
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Message par gutboy » mar. oct. 31, 2006 10:09 am

jerome a écrit :note que si l'oxy avait pu continuer, il l'aurait sans doute fait...
Je dis que l'Oxymore a aussi des responsabilités sur sa propre faillite.
Mon opinion n'est basée que sur la tribune, mais rejeter le fonctionnement réel du marché (que cet aspect plaise ou non) quand on exerce une activité commerciale (qu'on le veuille ou non, l'édition en est une) n'est pas très sain. On peut avoir toutes les bonnes raisons de ne pas suivre les règles du jeu, mais à un moment on risque de s'en faire exclure, du jeu. Et ce n'est pas seulement la faute des autres joueurs.
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Anne
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Message par Anne » mar. oct. 31, 2006 10:28 am

Natacha a écrit :
Anne a écrit :C'est cependant plus digeste à mes yeux que le texte d'origine...
Dit comme ça, oui, d'accord, bien qu'il y aurait des choses à répondre. Mais pas de pinaillage ici, n'est-ce-pas?
Pinailler ? Moi pas comprendre.
Il s'agit ici en ce qui me concerne de donner quelques éléments concrets de plus à ceux qui veulent éventuellement pousser leur réflexion sur ce sujet jusqu'au bout.
Au final chacun en fait ce qu'il veut de toutes façons.
Anne a écrit :Le propos de Léa Silhol était bien plus dirigé contre les lecteurs et les libraires que ton (votre?) argumentation choisie.
Ah mais je n'"argumente" pas votre honneur :-). Ca supposerait que je veux convaincre quelqu'un, ce qui n'est pas le cas.
Par ailleurs, "Ma", "Notre", en l'occurence, c'est pareil, puisque je ne fais que développer certains points de sa tribune, lesquels sont issus de l'expérience commune que nous avons eue sur tout ça.

Est-ce que Léa s'en prend au lecteur ? Bien entendu. Mais pas seulement, loin de là, et je suis étonnée par la fixette qui est faite par certains sur cet aspect-là uniquement des choses.
En butinant par-ci par-là, je lis des réactions à droite et à gauche, et je vois que certains ont visiblement parfaitement compris le message de cette tribune. Et ne la vivent pas de manière personnelle. Donc, je suppose que tout dépend de l'état d'esprit dans lequel on aborde ce message.
Non, c'est moi qui me mettrais à pinailler.

Et en l'occurence, ton discours est bien une argumentation et oui, tu cherches à convaincre tes lecteurs (thèse: nous ne sommes pas en colère parce que l'Oxymore a disparu) de comprendre le discours de Léa (qui n'était qu'une longue argumentation pleine de rhétorique...)

Ensuite, un message (puisque visiblement il y en a un) dans une tribune devrait être compris par tous et non pas par une seule partie des lecteurs. Dans ces cas là, on fait l'effort de la forme.
De mon côté, je lis plutôt des réactions de gens, de lecteurs justement et pas des moindres, qui trouvent comme moi le propos parfois intelligent mais noyé sous un discours méprisant et mis en scène.
Donc, effectivement, nous tiquons sur le "lecteur".
Car nous ne faisons pas tous partie du microcosme de l'éditon française. Nous ne sommes que des lecteurs, pour la plupart. Et bizarrement, le discours "on vous ment" ne répond à aucun spot ou sujet d'informations qui auraient dit "l'édition va super bien! Endormez vous! Tout est génial!".
D'où l'absence de résonnance de l'argument édition.
Quant aux libraires? Pareil.
Ce sont des gens que souvent, nous apprécions, parce qu'en général, si nous allons dans une librairie précise, c'est que le mec/la nana y fait son boulot correctement... Et qu'ils soient tributaires eux aussi d'un chiffre d'affaires pour un commerce ne me parait ni dément ni dénonçable.


Reste donc les "lecteurs". Or, si on publie, c'est bien pour le lecteur non?
Si on le méprise, soit. C'est un droit et un choix.
Mais dans ce cas, évitons les discours évangélisto-littéraires, d'accord?

Quant aux grandes vérités: bon, je ressasse. Soit on veut vraiment convaincre (c'était le but de la tribune non?) et dans ce cas, on s'adresse à tout le monde de façon intelligente et posée. Soit on veut se défouler et se faire du bien et le message perd obligatoirement en force.
Peu efficace, quoi!

Une chose est sure: quand on base son argumentation sous l'angle de la morale, non seulement on déchaine les passions mais la réponse vient sous le même angle. Mais c'est peut-être le but et dans ce cas, ça répond à ta question: pourquoi est ce que tout le monde pense que l'Oxymore, c'est Léa Silhol? Parce que c'est elle qui fait le plus de bruit.
Et c'est sans doute le moyen le plus inutile de se donner de l'importance quand on est une aussi bonne directrice littéraire.

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Nick_Holmes
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Message par Nick_Holmes » mar. oct. 31, 2006 1:27 pm

Anne a écrit :Oué, enfin, qu'Aradia ne soit pas réédité, c'est pas vraiment quelque chose que je déplore! :)
Je prépare le bûcher... :p
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Message par Arnaldus » mar. oct. 31, 2006 9:01 pm

Bonjour,

Je trouve intéressante la remarque : "..son lectorat est en énorme proportion constitué de gens qui veulent non en lire mais en publier...".

2 remarques (positives) complémentaires:

a) Il faut beaucoup d'énergie pour écrire quelque chose. Naivement, je dirais que cette énergie devrait pouroir être utilisée (redirigée, cultivée, etc...) pour améliorer la situation générale.

Des gens veulent être lus, OK : organisons des environnements (web) pas chers pour qu'ils s'éclatent (type des fanfictions à l'américaine)

b) Si on parle d'une micro tribu d'une centaine de fana qui tourne en rond. Là, c'est sûr qu'on est mal, mais ça veut dire qu'il y a une marge pour l'élargir, en cultivant peut être une offre un peu moins, hum, spécialisée (sans tomber dans la franchise StarWar). Je dis ça en espérant ne pas me faire incendier par des puristes, mais sincérement, un bouquin vendable c'est d'abord une histoire agréable à lire, avant d'être un truc hyper original.

Well?

Sneed
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Message par Sneed » mer. nov. 01, 2006 12:21 am

Hello

J'arrive assez tard, du coup je retourne un peu en arrière :
marc a écrit :Ah, je comprends mieux avec le lien de Sandrine. N'ayant jamais vu le moindre Oxymore dans une librairie à Bruxelles, je constate que cet éditeur n'utilisait pas les grands canaux de distribution, ce qui peut peut-être expliquer en partie sa disparition. Par contre en allant voir sur le Web à quoi ressemblait la collection Oxymore, je n'ai pas vraiment flashé sur le catalogue, ni les couvertures des livres. On dirait une maison d'édition sortie d'un cauchemar.
Voilà, c'est tout à fait typique de ce que Léa explique dans sa tribune :
tu es un lecteur "basique" classique (sans offense : si je m'en tiens à la signature, tu aimes la SF assez classique), et tu n'as pas envie d'aller découvrir des noms que tu ne connais pas (pourtant, dans les Emblèmes, il y a eu de très bon textes de SF), et en plus, ça sort des codes graphiques auxquels tu es habitué pour la SF et la fantasy. Tu ne veux pas faire l'effort de découvrir quelque chose de différent. Donc tu t'en tiens aux éditeurs installés : le ronron d'un énième Honor Harrington par exemple. (et je m'astiens de commentaire pour la dernière phrase, dont le sens me laisse intérogatif !).
Je possède quasiment tous les titres de l'Oxymore, et j'en suis très content : ce sont de très beaux objets et ils sont en bonne place dans ma bbliothèque. J'aime ce qui raccroche, ce qui sort des sentiers battus, je déteste relire cent fois la même histoire. Avec l'Oxy, je trouvais presque toujours mon bonheur !
Je remercie au passage toute l'équipe pour les formidables moments de lecture. Et pour le respect pour le lecteur ressenti à la lecture des ouvrages : maquette très soignée par exemple : on sentait que les responsables y mettaient leurs tripe et leur coeur.
J'apprécie. Je sentais une âme derrière ces livres, et pas un vulgaire produit. On est loins des pots de yaourt évoqués ailleurs dans le fil.

Comme le dit Mélanie, la situation de l'Oxymore pourrait bientôt malheureusement se reproduire pour d'autres : quand je vois les linéaires des librairies, je suis sidéré : on arrive à trouver (en cherchant bien parfois) les petits éditeurs dans les Fnacs et les Virgins, il existe quelques librairies spécialisées en France où on trouve son bonheur, mais dans les librairies de taille moyenne, c'est franchement le désert. Dernièrement, j'ai demandé où était rangé le VanderMeer de chez Calmann-Lévy dans une librairie vannetaise, quelques jours après la sortie officielle pas encore déballé ! Je n'ose imaginer la situation pour un petit éditeur, comme les Moutons électriques. Et encore faut-il que le libraire commande (cf les interventions de Natacha).

Alors entre les libraires frileux (pas tous, mais beaucoup quand même) privilégiant ce qui va leur payer le loyer, et le lecteur frileux privilégiant ce qu'on lui assène, sans prendre de risque, c'est pas la joie pour qui sort un tant soit peu des sentiers battus.

Pour ma part, j'essaie de privilégier ces éditeurs qui prennent des risques, en achetant plutôt leurs ouvrages en grand format. Pour les autres que j'ai envie de lire aussi, j'attends la sortie en poche, et je lis en bibliothèque . En signalant au passage aux bibliothécaires les productions de ces petits éditeurs, histoire qu'un lecteur curieux s'y intéresse et découvre la maison d'édition.

Pour conclure, oui, je comprends la colère de l'équipe de l'Oxymore, et je ne me sens, en tant que lecteur, pas insulté du tout pas ses propos : mais concerné. Ben oui, ces derniers temps, je me suis surpris à moi aussi acheter moins, même des éditeurs innovants ou courageux. Pas acheté le recueil de Lucius Shepard au Belial par exemple, mais j'en meurs d'envie. Question de choix et de budget : faut bien manger aussi, et comme mon épouse est en fin de droit aux Assedics ! Le Bélial ne va pas fermer à cause de moi, mais 1+1+1+1+1, à la fin, malheureusement, ça compte :-(

Alors oui, il y a une conjoncture défavorable, à laquelle s'ajoute le choix de la sécurité pour une bonne partie de la chaine du livre, de l'auteur au lecteur. Ce qui est dommage, c'est que ce soit des gens intègres, honnêtes, qui aiment leur boulot, la littérature et, quoi que certaines personnes ne le comprennent pas, aiment leur lecteur et cherchent à lui donner le meilleur, qui le paient ! Oui, c'est dommage que ceux là partent. Mais le travail effectué conserve, et conservera toujours, une place de choix dans ma bibliothèque.

Bises à l'Oxy-Team et merci encore !

Sneed

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Anne
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Message par Anne » mer. nov. 01, 2006 10:42 am

Tu as bien résumé "ils aiment LEUR lecteur". Encore heureux! :)

Mais recentrons le débat: il ne s'agit pas là d'une attaque contre l'Oxymore dont nous déplorons la perte...

Marc a tout à fait le droit d'aimer ronronner. Comme tu as tout à fait le droit de chercher des livres moins évidents.

Il y a une chose que je dis à mes élèves en début d'année: "ouvrir un livre, c'est une prise de risques".
Ben oui, je le pense sincèrement. Maintenant, la prise de risques est relative à chacun.
Le monde n'est hélas pas composé de gens qui adorent la littérature, la comprennent, la cajolent...Pour certains, ouvrir un livre, c'est déjà prendre un risque.

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Jed
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Message par Jed » mer. nov. 01, 2006 11:01 am

Troisième tentative (les deux premières n'ont pas dépassé le stade du brouillon) d'écrire quelque chose de constructif.
Sneed a écrit :(...) le lecteur frileux privilégiant ce qu'on lui assène, sans prendre de risque, c'est pas la joie pour qui sort un tant soit peu des sentiers battus. (...)
Si je suis globalement d'accord avec ce que tu dis, je trouve que c'est là qu'on peut améliorer les choses. Et que certains y œuvrent déjà ici même.

Je m'explique : le lecteur est aussi mal informé. Même un "gros" lecteur peut avoir du mal à sortir d'un genre. Si je ne fréquentais pas ce forum, il y a des tas de trucs que je n'aurais pas lu... ou pire que je n'aurais pas eu l'idée de lire, soit en me disant que ça ne correspondait pas du tout à ce que j'aime, soit en n'en connaissant même pas l'existence. Et je ne parle pas spécialement d'illustres inconnus hein.

Il y a aussi une question de proximité. Sans tomber dans le "fanboyisme", il m'est déjà arrivé d'acheter un livre suite à l'intervention d'un auteur ici-même. Parce que visiblement il a quelque chose d'intéressant à raconter ou que la vision qu'il offre de son travail donne envie. (Par contre, je ne sais toujours pas comment je vais lire Le Royaume Blessé... c'est effectivement une bonne arme d'auto-défense, mais à transporter...)

Mais c'est vrai que tout ça se perd dans la masse de la production et dans la surmédiatisation de certains bouquins. Et du coup, le quidam qui n'a pas un budget important suit la masse.

C'est peut-être un peu naïf mais j'ose encore espérer qu'il y a encore moyen de voir paraître de bons bouquins...

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marc
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Message par marc » mer. nov. 01, 2006 11:11 am

Sneed a écrit :Voilà, c'est tout à fait typique de ce que Léa explique dans sa tribune :
tu es un lecteur "basique" classique (sans offense : si je m'en tiens à la signature, tu aimes la SF assez classique), et tu n'as pas envie d'aller découvrir des noms que tu ne connais pas (pourtant, dans les Emblèmes, il y a eu de très bon textes de SF), et en plus, ça sort des codes graphiques auxquels tu es habitué pour la SF et la fantasy.
Là je te corrige tout de suite car tu ne peux pas savoir ce que je lis ou pas simplement sur ma signature. Je pourrais facilement ajouter Zelazny, Eddings, Ursula K. E.E.doc Smith, Edmond Hamilton, Peter F. Hamilton, Howard Philip Lovecraft, Edgar Rice burroughs, Walter Jon Williams, Simon R. Green, Larry Niven, Jack Williamson, Le Guin, Jean Ray, Tanith Lee, Robert Silverberg ou Cordwainer Smith, pour n'en citer que quelques uns. Ma signature n'est que la partie visible de l'iceberg. D'abord ça fait plusieurs décennies que je lis de la SF, de la fantasy et du fantastique. Donc, depuis le temps je ne me contente pas de ce que je connais. J'essaie aussi des nouveautés. Et pour m'aider, rien de mieux qu'un ami de longue date qui tient la librairie Malpertuis à Bruxelles (spécialisé justement dans les genres qui nous intéresse) et qui est le premier à me conseiller, bien avant que je ne fasse moi-même un choix. Au passage, il m'arrive de discuter avec des des auteurs qui sont parfois plus proches de ce que Oxymore faisait. Donc, si on arrive à me convaincre, je suis partant... Je ne me considère donc pas comme un lecteur "basique" ni frileux. :!:
Sneed a écrit :Tu ne veux pas faire l'effort de découvrir quelque chose de différent. Donc tu t'en tiens aux éditeurs installés : le ronron d'un énième Honor Harrington par exemple. (et je m'astiens de commentaire pour la dernière phrase, dont le sens me laisse intérogatif !)
Si je l'ai fait. Mais quand ça ne me plait pas, je n'insiste pas, et je passe à autre chose. Il y a tellement à lire que je ne vais pas me focaliser sur un éditeur ou sur un seul auteur (même dans les auteurs qui se trouvent dans ma signature, il y a des livres que je n'aime pas). Concernant Oxymore, je l'ai dit plus haut, cet éditeur n'est jamais arrivé à Bruxelles. A qui la faute? A l'éditeur évidemment ! Le lecteur n'y est pour rien si les livres ne se trouvent pas sur les tables ou les présentoirs des libraires. Par contre l'absence de petits éditeurs ne m'empêche pas d'acheter leurs livres. C'est le cas pour le Bélial, Au diable Vauvert ou Rivière Blanche (Philippe Ward a corrigé le tir en étant vendu chez Malpertuis). Je surveille aussi ce que Alire propose au Canada. Là aussi il s'agit de petits éditeurs, mais leur productions correspondent plus à mes attentes.
Sneed a écrit :le ronron d'un énième Honor Harrington
Imagine que tous les jours tu vas au resto et que tu n'as pas de limite de budget. Au fil du temps, tu essaie toute la carte des plats et des grands vins. Tu passe d'un grand resto à un autre et tu recommence. Tu ne crois pas que de temps en temps tu aurais envie de manger un truc plus simple, comme un hamburger ou une pizza, juste pour changer? Et bien Harrington, c'est exactement mon hamburger en SF, et j'aime bien le cycle pour ne pas le cacher. Donc je ronronne avec Harrington ! (en plus ça rhime) :)
Sneed a écrit :Je possède quasiment tous les titres de l'Oxymore, et j'en suis très content : ce sont de très beaux objets et ils sont en bonne place dans ma bbliothèque. J'aime ce qui raccroche, ce qui sort des sentiers battus, je déteste relire cent fois la même histoire. Avec l'Oxy, je trouvais presque toujours mon bonheur !
Là, je me pose des questions à ton sujet, car acheter tous les livres d'un même éditeur ne me parait pas très sain. Aucun éditeur n'a une collection qu'on aime entièrement. Même des collections comme le CLA, Ailleurs et Demain ou Lune d'encre, qui sont pourtant excellentes, n'ont pas que des chef d'oeuvres au catalogue. Ce ne serait pas toi qui te limiterais à un éditeur :?:

Une des raisons pour lesquelles nous sommes aussi sur un forum comme ActuSF, c'est justement de ne pas se limiter à ce que nous connaissons, et aussi de découvrir d'autres genres, d'autres auteurs en partageant son avis avec les autres membres. Et parfois de se laisser convaincre qu'on a peut-être raté quelque chose d'intéressant. Il reste alors à combler cette lacune. :idea:
Modifié en dernier par marc le mer. nov. 01, 2006 12:01 pm, modifié 10 fois.
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