Lem a écrit :Matthieu a écrit :la spéculation, y compris faire des hypothèses sans savoir comment les tester, fait partie de la façon de travailler des scientifiques.
Certes. Mais il y a une différence entre "faire une hypothèse sans savoir comme la tester" et faire une hypothèse intrinsèquement intestable. Poser que l'espace-temps a pour origine un point infiniment dense et chaud qui échappe aux lois de l'espace-temps et dont on sait qu'on ne pourra jamais l'observer, ce n'est pas mettre la preuve en attente ; c'est postuler un objet métaphysique. Que les indices suggérant l'existence de ce point soient physiques et qu'ils aient été obtenus par une enquête scientifique ne garantit pas la nature de l'objet.
Le fait qu'il y ait un futur (que nous allons nous raser aussi demain matin, ou des chose moins compliquées) ne peut pas être "testé". Il existe des indices physiques qui nous disent qu'il y aura un futur.
Je veux bien que l'on qualifie cette idée de métaphysique. Mais dans ces conditions, très peu d'idée scientifiques ne seront pas métaphysiques. Les cas où tu peux tout "prouver" sont rares, et dans des domaines très circonscrits, où on a limité férocement le contexte.
Pourquoi pas?
Si tu ne regardes pas l'histoire de la pensée, l'évolution de la notion de métaphysique (et notamment voir qui décide, et pourquoi, une idée serait métaphysique), tu t'enfermes dans une vision figée (qui entre parenthèse n'est pas tellement la manière de fonctionner de la SF...).
Pour éclaiircir le débat, peut-être serait-il intéressant de lister des idées "métaphysiques" qui ne peuvent pas (intrinsèquement, comme tu dis) être "scientifique". J'en propose une classique, "Y a-t-il un Dieux?" (au singulier, bien sûr, sinon, ça fait désordre...). . Pas celle d'un être puissant qui serait dans l'univers (un extraterrestre avec plein de capacités supérieurs aux nôtres, pas un personnage de SF...), mais Dieu. autre question que je qualifierais de métaphysique sans discuter, "Pourquoi existons nous?". Pas "Comment", mais "Pourquoi". Ce sont des questions qui se moquent bien de l'état scientifique de nos connaissances "scientifiques", SI on décide que ces question ont un sens. dans ces cas, je vois bien une notion "métaphysique", qui n'a aucun compte à rendre à l'état du monde quand on essaie de le décrire.
Quoi qu'il en soit, partir sur une caractérisation de la SF essentiellement (je dis bien essentiellement) basée sur de tels concepts, c'est l'opacifier, et la réduire. L'opacifier, car la confusion qui règne sur ces concepts empêche des discussions vraiment poussée (malgré les 333 pages). La réduire, car la SF fonctionne aussi parfaitement hors la nécessité d'introduire de telles notions.
Oncle Joe