Retour sur l'Horizon: l'antho
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On n'a pas dû lire le même papier.Don Lorenjy a écrit :l'article continue d'accréditer l'idée que le "sérieux" (= pas pour ados boutonneux) de la SF ne tient qu'à sa vocation d'alarme ("la science-fiction joue un rôle de sismographe, captant au fur et à mesure toutes les peurs de l'époque.") et non à une quelconque qualité littéraire intrinsèque que l'on pourrait analyser et mettre en perspective à égalité avec la litt gén.
"l'intérêt de la SF ne se limite pas à cet office de miroir aux fantasmes, ni même à la critique sociale qui peut en découler. Au-delà de ses liens avec l'histoire, le genre relève d'un art du roman à part entière, comme le montrent quelques-unes des nouvelles réunies dans cette anthologie. Non pas une sous-manière à l'usage d'adolescents attardés, ou une facilité d'auteur en mal de ressorts narratifs, mais une façon extraordinairement stimulante de réveiller l'imagination. Tordant le réel pour en exprimer des sucs inattendus, la science-fiction secoue son lecteur et l'incite à regarder le monde autrement - ce qui est, après tout, l'une des grandes forces de la littérature."
- Don Lorenjy
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Ok.Lem a écrit : " Tordant le réel pour en exprimer des sucs inattendus"
La SF pense le monde.
Elle exprime des sucs.
Elle nous interroge.
Elle met en scène l'autre.
Ce que je me demande, c'est si on en restera encore longtemps à ce genre de déclarations purement apéritives, et relativement formelles.
Quels sucs? Quels résultats pour cette pensée du monde? Que gagne la définition de l' "autre" quand elle passe par le prisme de la SF?
Franchir le seuil de ce genre de pures promesses, de pures formules, ça serait bien aussi.
ça doit faire partie de ce qui permettra de "déchirer le voile", et c'est le rôle, peut-être même plus de la critique, mais de la théorie...
ça sort quand, l'Art du vertige, au fait?
Bruno - http://systar.hautetfort.com
Problème fort bien posé, Bruno : le jour où on répond à ça, on pourra enfin argumenter sérieusement avec ceux qui considèrent que la SF est une littérature inutile lorsque le roman contemporain suffit à interroger les problématiques sociétales. (et ensuite, on convaincra peut être les philosophes que le roman... ah, non, ça c'est fait. Mince.)
Mais j'en viens à me dire que le roman sociétal étant pour le moins désaffecté en littérature générale, ça explique peut être aussi que l'on peine avec la SF, non ?
Et si le problème, ce n'était pas la SF, mais tout simplement que les gens n'ont aucune envie de se plonger dans une littérature de questionnement ? Si on n'était tout simplement pas dans une problématique littéraire, mais dans une phase politique où l'individu lecteur lambda ne veut tout simplement pas qu'on l'emmerde à lui demander de se poser des questions sur le monde parce qu'en l'absence d'idélolgie et d'utopie politique, le monde le fait déjà assez chier comme ça ? Hein ?
Bon.
Je vais prendre un xanax, moi.
Mais j'en viens à me dire que le roman sociétal étant pour le moins désaffecté en littérature générale, ça explique peut être aussi que l'on peine avec la SF, non ?
Et si le problème, ce n'était pas la SF, mais tout simplement que les gens n'ont aucune envie de se plonger dans une littérature de questionnement ? Si on n'était tout simplement pas dans une problématique littéraire, mais dans une phase politique où l'individu lecteur lambda ne veut tout simplement pas qu'on l'emmerde à lui demander de se poser des questions sur le monde parce qu'en l'absence d'idélolgie et d'utopie politique, le monde le fait déjà assez chier comme ça ? Hein ?
Bon.
Je vais prendre un xanax, moi.
"Ils ne sont grands que parce que vous êtes à genoux"
Cette fonction est quand même assez fortement remplie par le polar (cf feu Jonquet : "Ils sont votre épouvante et vous êtes leur crainte") moderne.Le_navire a écrit : Mais j'en viens à me dire que le roman sociétal étant pour le moins désaffecté en littérature générale, ça explique peut être aussi que l'on peine avec la SF, non ?
"There's an old Earth saying, Captain. A phrase of great power and wisdom. A consolation to the soul, in times of need : Allons-y !" (The Doctor)
http://melkine.wordpress.com/
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- Don Lorenjy
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SF positive !Le_navire a écrit : Et si le problème, ce n'était pas la SF, mais tout simplement que les gens n'ont aucune envie de se plonger dans une littérature de questionnement ? Si on n'était tout simplement pas dans une problématique littéraire, mais dans une phase politique où l'individu lecteur lambda ne veut tout simplement pas qu'on l'emmerde à lui demander de se poser des questions sur le monde parce qu'en l'absence d'idélolgie et d'utopie politique, le monde le fait déjà assez chier comme ça ? Hein ?
(d'autant que le polar est lui toujours négatif à la base : il faut qu'il y ait crime)
Désolé, HS, mais cheval de bataille, tout ça...
Modifié en dernier par Don Lorenjy le ven. oct. 23, 2009 4:56 pm, modifié 1 fois.
Les marques Don Lorenjy et Don Lo sont retirées des rayons
D'accord sur les deux , le Henry m'a bluffé , une véritable réflexion triple sur la création avec trois métaphores saisissantes (ma préfèrée demeurant le canibalisme) , avec un style à l'emporte-pièce d'une redoutable efficacité . Voilà une nouvelle qui passera sans doute à la postérité !Razheem L'insensé a écrit :Bon, Léo Henry : Wahou !
Daylon : De bonnes idées, un style travaillé mais trop syncopé et surtout assez creux.
"Tout est relatif donc rien n'est relatif !"
"Ce genre relève d'un art du roman à part entière"Lem a écrit :On n'a pas dû lire le même papier.Don Lorenjy a écrit :l'article continue d'accréditer l'idée que le "sérieux" (= pas pour ados boutonneux) de la SF ne tient qu'à sa vocation d'alarme ("la science-fiction joue un rôle de sismographe, captant au fur et à mesure toutes les peurs de l'époque.") et non à une quelconque qualité littéraire intrinsèque que l'on pourrait analyser et mettre en perspective à égalité avec la litt gén.
"l'intérêt de la SF ne se limite pas à cet office de miroir aux fantasmes, ni même à la critique sociale qui peut en découler. Au-delà de ses liens avec l'histoire, le genre relève d'un art du roman à part entière, comme le montrent quelques-unes des nouvelles réunies dans cette anthologie. Non pas une sous-manière à l'usage d'adolescents attardés, ou une facilité d'auteur en mal de ressorts narratifs, mais une façon extraordinairement stimulante de réveiller l'imagination. Tordant le réel pour en exprimer des sucs inattendus, la science-fiction secoue son lecteur et l'incite à regarder le monde autrement - ce qui est, après tout, l'une des grandes forces de la littérature."
C'est merveilleux ! Et les auteurs de SF connaissent les règles d'accord des participes passés, aussi!
Mieux vaut avoir des ennemis intelligents que des amis bêtes...
Oncle Joe
Aucune idée. L'Oxymore a mis la clé sous la porte il y a plusieurs années déjà, mais il arrive que des librairies conservent très longtemps leurs livres (hier encore à Millepages, le présentoir Denoel avait un bouquin avec le prix en francs, par exemple).Hoêl a écrit :C'est trouvable en neuf ?Sand a écrit :Tentez de vous procurer Les cahiers du labyrinthe (Léo Henri) paru chez l'Oxymore. C'est superbe de bout en bout.
(avec le recueil de Lélyo aussi, qu'il est très très bien).
Ceci dit, d'une façon générale, les Oxymore sont devenus difficiles à trouver. (d'où mon "tentez").
- dracosolis
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