MF a écrit :Lem a écrit :t;]Il me semble bien avoir entendu deux ou trois fois et venant d'un peu partout : "le prix à payer pour inscrire la SF dans le mainstream (la culture) serait une dénaturation insupportable" (ie aussi "faire des pipes au mainstream").
Là, c'est toi qui assimile mainstream et culture.
Si mainstream, comme je le crois, je le ressens, définit une position de conformité à la norme, à la mode, une attitude d'où, in fine, découle la pensée unique, alors la culture ce n'est pas le mainstream. Ce serait même, en partie, le contraire. (avis personnel)
Je souscris.
Et puisque Lem ne m'a pas cité (ce qui prouve qu'il n'a pas interprété de travers, en tout cas pas dans le sens qu'il aurait cité), je rappelle que, pour ma part, je ne vois aucune incompatibilité entre SF et culture, je la vois entre étiquette SF et culture prescrite. Ce qui est tout à fait autre chose.
La reconnaissance de la SF, si elle était possible (et, comme je l'ai écrit, je crois que cela passerait par la disparition de la SF avec étiquette, c.a;d. du mouvement SF, de l'école SF, que représentent fandom, collections spécifiques, conventions et discussions sur les limites de la branche ou du domaine (Giangi, je ne réagic plus directement à ta réponse, mais nous sommes d'accord).
Faire reconnaître aux prescripteurs ce que nous savons, c.a.d. qu'il y a autant d'esprit SF dans une oeuvre écrite hors étiquette et reconnue par la critique que dans une oeuvre marquée de l'étoile bleue et réservée aux visiteurs du ghetto, me paraît une tâche impossible. Et chercher des biais, comme la thèse M, était voué à l'échec dès le départ.
On revient au point de départ: ceux qui ont intégré la "culture SF" dans leur manière de penser et d'écrire, écriront même si, comme Ballard, ils essayent de le faire oublier, de la littérature marquée par la SF. Que l'oeuvre soit publiée en collection de SF ou en collection générale n'est plus qu'un problème de classement dans les rayons des librairies et de politique de distribution.
Ceux qui, plus ou moins consciemment, écrivent de la proto-SF, c.a.d. des livres qui se veulent "mainstream", mais qui utilisent, en les intégrant de manière cohérente, des thèmes et des procédés littéraires SF, resteront acceptés par les prescripteurs et par le ghetto.
Ceux qui écrivent de la "non-SF", c.a;d. essayent d'utiliser de manière en général démodée et incohérente, des idées SF sans en connaître l'état actuel et en respecter les méthodes (je ne cite pas les exemples, tout le monde s'en rappelle une douzaine), iront à la poubelle tant du point de vue des prescripteur que du nôtre.

"If there is anything that can divert the land of my birth from its current stampede into the Stone Age, it is the widespread dissemination of the thoughts and perceptions that Robert Heinlein has been selling as entertainment since 1939."