MF a écrit :On passe à autre chose ?
Disons qu'il serait bon qu'une partie au moins de l'extrême rigueur intellectuelle / vigilance lexicale / exigence définitionnelle / analyse logique qui fit du fil M ce qu'il fut soit mise en œuvre ici aussi sinon, les commentaires louangeurs sur le papier de Claude risqueraient de s'en trouver amoindris.
Wikipedia, à l'article [i]Littérature[/i] a écrit :Le concept de littérature a été régulièrement remis en question par les écrivains comme par les critiques et les théoriciens : c'est particulièrement vrai depuis la fin du XIXe siècle où l'on a cherché à redéfinir - comme pour l'art - les fonctions de la littérature (par exemple avec la notion d'engagement pour Sartre, Qu'est-ce que la littérature ?) et sa nature (réflexion sur l'écriture et la lecture de Roland Barthes ou études des linguistes comme Roman Jakobson) et à renouveler les critères esthétiques (du « Il faut être absolument moderne » de Rimbaud au Nouveau Roman en passant par le Surréalisme, par exemple).
Il reste que, riche de sa diversité formelle sans limite autant que de ses sujets sans cesse revivifiés qui disent l'humaine condition, la littérature est d'abord la rencontre entre celui qui, par ses mots, dit lui-même et son monde, et celui qui reçoit et partage ce dévoilement.
Tel est, résumé à très gros traits, l'état actuel de la question "qu'est-ce que la littérature" ? Une chose qui résiste à toute définition univoque, qui réside dans ses sujets, mais pas seulement, dans son expression formelle mais pas seulement, dans les processus psychiques et sociaux qu'elle produit mais pas seulement, etc.
En quoi Claude est-il fondé à dire qu'une approche quantique de la SF révèle et explique le hiatus avec la littérature ?
Edité : au programme de l'université de Toulouse le Mirail :
Programme Esthétique quantique
Objectifs du programme
Remettant en cause les principes de la physique classique, la physique quantique oppose le discontinu à la continuité, le hasard à la causalité, l'interdépendance des atomes à la séparabilité et à l'objectivité, le virtuel à l'actuel, la probabilité à la certitude... Elle a ainsi profondément modifié notre perception des phénomènes de la vie quotidienne ainsi que les grands courants de pensée actuels et a servi de terreau fertile à l'élaboration des grandes théories du XXe siècle, et tout particulièrement la « postmodernité ».
Au croisement entre arts et sciences, une approche « quantique » de l'ensemble des questions liées à l'esthétique doit permettre de mieux comprendre certains aspects de la création contemporaine, qu'elle fasse appel aux nouvelles technologies (création en réseau, écriture et image numérique, mondes virtuels sur internet, dispositifs en tous genres, etc.) ou qu'elle continue de creuser les formes classiques (roman, peinture, cinéma, etc.) en prenant en compte les grands bouleversements imposés par une vision quantique de l'univers. Si l'esthétique quantique concerne tous les domaines de la création et toutes les aires nationales, qui feront, comme tels l'objet de différentes études, la labellisation de l'esthétique quantique est un phénomène espagnol qui fera également l'objet d'une réflexion spécifique : le quantique est en effet, rappelons-le, le fer de lance d'une association internationale créée à Grenade en 1994, le Salon des Indépendants, qui définit l'esthétique quantique comme une exploration artistique du réel envisagé à partir des grands principes de la physique subatomique.
Dans la continuité du programme consacré au théâtre quantique et des journées consacrées au (dis)continu, ce programme permettra donc la rencontre de spécialistes de littérature (espagnole et française, notamment) et d'art (musicologie, arts plastiques, cinéma) avec des scientifiques issus de disciplines dites "dures" (physique, astrophysique, informatique). La question de la filiation avec le surréalisme ou le postisme, particulièrement féconds en Espagne, sera notamment posée, permettant ainsi de revisiter certaines productions du début du XXe siècle quasi contemporaines de la théorie.
On se demandera s'il est possible d'élaborer des modèles de création quantique, au-delà des simples analogies permises par la théorie quantique. On s'interrogera aussi sur la pertinence des nouveaux modèles représentatifs ou figuratifs induits par cette dernière, mais régulièrement remis en cause par l'évolution de notre connaissance de l'infiniment petit et de l'infiniment grand.
On prévoit d'ores et déjà de faire appel tant à des théoriciens (Frédéric Plasy, Françoise Balibar, Jorge Wagensberg) qu'à des artistes (David Jiménez, Théo, Joan Fontcuberta), des écrivains ou des critiques (Chantal Maillard, Anxo Albuin, Jean-Claude Chirollet), sans négliger l'apport de scientifiques quantiques (notamment physiciens).