Gino a écrit :Ok, mais je ne crois pas qu'il faille essayer de lui faire la peau. On peut s'en servir, lui piquer ce qu'on veut, la subvertir, même, pourquoi pas.
Bienvenue à toi,
Assez d'accord avec ce que tu dis là. C'est d'ailleurs quelque chose qui se fait régulièrement dans les pays anglo-saxons qui ont, il est vrai, une culture moins jacobine des médias.
Mais plus encore, comme tu le fais remarquer
Roland, les choses bougent. Les espaces se créent. La "culture underground" s'y applique d'ailleurs. C'est même ce qui la distingue de la contre-culture. Elle ne s'oppose pas, elle cherche des grilles de lecture. Elle tente d'établir des liens. Ce que faisait il y a quelques années un magazine comme
Rage, ou un webzine comme
la Spirale.
Et si tu regardes qui trouvais-tu à la tête de l'un et de l'autre.
Rage : Stéphane Hervé, journaliste musical, musicien, DJ, réalisateur de documentaire, scénariste et producteur de
spoken words de
Selby Jr et
Nick Toshes.
La Spirale :
Laurent Courau, graphiste, photographe, journaliste, écrivain,
"chasseur de cool", et conseiller médias.
L'un comme l'autre sont des multi-casquettes, des gens comme
R.U Sirius, rédac'chef de feu
Mondo 2000, revue cyberpunk mode des années 90.
Tous ces gens ont choisi de ne pas jouer la carte de l'opposition, mais bien celle de la propagation des idées et des courants par des voies détournées. L'un et l'autre sont des agitateurs d'idées, des renifleurs de l'air du temps, et ils s'ouvrent à tout ce qui leur paraît intéressant, pour ensuite, le faire résonner ailleurs. C'est
Rage, magazine étiquetté "metal", qui a largement contribué à faire connaître en France
Nick Toshes, alors surtout biographe de
Jerry Lee Lewis.
Pour eux, l'idée c'est d'avoir le sésame qui te donne accès à une audience, et ensuite, enfoncer le coin pour faire passer le plus de choses possibles.
Je pense que c'est ça la bonne démarche aujourd'hui. Car le vrai fond du problème, ce n'est pas de voir un petit cénacle de péteux mépriser la SF. C'est de voir ces même tocards, transformés en arbitre des élégances bloquer l'accès à un plus large public d'auteurs dits "de genre", par ignorance et posture.
Si en se dégageant de leur étiquette, Damasio, Colin ou Dantec parvienne à ouvrir la brèche, tant mieux, ça permettra à Wagner, Denis, Ecken, Lehman, Mauméjean, Bellagamba, etc... de s'y engouffrer.
Et si ça vous fait plaisir on refermera pour Loevenbrück, et voilà tout.
"Ueeuuggthhhg", laissa échapper Caity. Ce qui aurait pu vouloir dire n’importe quoi.