J'avoue que ce ne sont pas tant les 50 ans de retard qui m'ennuie que les 50 années lumière de décalage.
Reprenons les passage qui vont bien, en y mettant un peu (beaucoup) de mauvaise foi.
Raphaëlle Rérolle a écrit :Presque tous font appel à la science comme à une sorte de tunnel permettant de passer, sans recours à la magie, du présent à ces futurs éloignés.
Jésus, Marie, Joseph ! la science-fiction en appelle à la science.
Alors qu'elle a toute la magie à sa disposition.
Ces tunneliers sont fort surprenants, ma foi.
Utilisées de manière plus ou moins obsédante, les données scientifiques (ou présentées comme telles) sont souvent appuyées sur des connaissances réelles, mais déformées, enrichies, extrapolées d'une manière qui les rend tour à tour poétiques, obscures ou scintillantes.
Alors, c'est rien que des obsédés, des geek, des nerd, mais force est de reconnaître qu'ils savent parfois de quoi ils parlent. Et même que leur chant est plaisant, presque harmonieux.
Il ne leur manque plus que la parole.
Pardon, que l'écrit.
Le narrateur des Fleurs de Troie, prospecteur minier dans les ceintures d'astéroïdes, s'est fait implanter un "entrelacs de cellules neurales indifférenciées, organisées en réseau de reconnaissance de forme". Pas de panique : ce magma de notions alambiquées n'a d'autre vocation que de créer un climat de mystère.
L'auteur utilise des alambics. Ce n'est qu'un alchimiste déguisé qui œuvre dans l'Ombre et le Mystère.
Après son opération, le narrateur voit le monde en volumes, son cerveau lui permettant de "lire dans l'agencement des grains de sable d'une plage la trace des coquillages enfouis".
Le charabia pseudo-scientifique est généralement distillé avec mesure, de manière à envelopper les protagonistes d'un simple voile d'étrangeté, sans rien leur enlever de leur humanité (quand ils sont humains !).
"agencement", "grain de sable", "plage", "trace" et "coquillage" est du charabia. Qui plus est, pseudo-scientifique.
En voyez comme en enfouissant le coquillage, on le recouvre d'un voile d'étrangeté.
Si la science a fait son chemin, dans les méandres de ce futur imaginaire, les vices des sociétés ne sont pas en reste.
Bon, là j'arrête la mauvaise foi.
Cette phrase ne s'y prête pas. Elle mérite mieux que de l'ironie à 2 balles. L'image est trop belle.
Allégorie : la Science et les Vices de la Société, marchant main dans la main, le mollet frétillant et le regard clair, vers le soleil couchant, mais méandreux, du Futur Imaginaire en chantant
I'm a pore lonesome littérature...